0 en tant que cercle, à la fois infini et unité (en mathématique le zéro a la même fonction que le vide métaphysique: seul il représente le rien. Placé en tant qu'unité d'autres chiffres, il multiplie par 10...).
Le 0 est la somme de tous les possibles.
Le symbole de la roue revient dans de nombreuses traditions et se manifeste dans la réalité sous de multiples formes (rotation des atomes, planètes, galaxies) . De cette roue en mouvement naît la spirale, elle aussi forme récurrente qui parait à plusieurs niveaux.
Pour ce qui concerne le symbolisme de la roue, on pense que la roue détient un rôle très important depuis les plus anciennes cosmogonies, notamment dans les mythes qui relatent la naissance de l’univers. A ce propos, reportons-nous à un passage fort important de l’oeuvre de René Guénon: “On sait que la roue est en général un symbole du monde: la circonférence représente la manifestation, produite par irradiation du centre; ce symbolisme est par ailleurs susceptible de revêtir des significations plus ou moins particularisées”. Ensuite, le métaphysicien français rappelle qu’en Inde deux roues associées, c’est-à-dire le char, correspondent à des parties diverses de l’ordre cosmique (ce qui est évident quand on se remémore ce que je viens d’écrire dans le présent article sur la signification de “rathas” dans la langue sanskrite). La forme circulaire de la roue – si nous continuons à suivre la pensée de Guénon – est le symbole des révolutions cycliques auxquelles sont soumises toutes les manifestations, qu’elles soient terrestres ou célestes; ainsi les deux roues pourraient bien représenter l’univers dans ses parties.
Mais il y a encore un symbole archaïque particulièrement important associé à la roue et à la royauté: celui de Chakravarti ou du “souverain universel”; étymologiquement, son nom signifie le “Seigneur de la Roue”; il en est le seigneur parce qu’il la domine en maintenant l’axe immobile. Dans ce symbole, la roue qui tourne autour du moyeu est la manifestation, tandis que le souverain, immobile, rappelle l’image du “moteur premier” dans l’oeuvre d’Aristote. La roue de l’existence dans le bouddhisme reprend une image similaire.
D’une certaine façon, les différentes “roues de la fortune”, présentes dans l’antiquité et aussi au moyen âge occidental, ont également une signification “cosmogonique”, archétypale et universelle. De même, le cas du “parasol” du Seigneur de la Roue se retrouve au sommet des grands arbres de Cocagne (Schlaraffenmast), où une grande roue trône, chargée de présents pour ceux qui parviennent à l’escalader complètement.
Le mouvement inhérent à la manifestation répond à la même force centrifuge des lois physiques. Cette force irrésistible semble nous porter loin du centre, c'est à dire loin de la conscience de ce centre qui est pourtant la source tout ce qui est, y compris la conscience. Nul ne peut échapper à cette force qui pousse l’être en dehors de lui-même. Ce n'est pas une erreur, c'est un processus inévitable. C'est ce que la Tradition Hindouiste nomme sans doute la Maya.
L'Eveil serait un processus contraire à cette force centrifuge, comme si la manifestation en pleine expansion se résorbait en elle-même et revenait au Centre, au moyeu de la roue, à l'Immobile moteur de toute chose. C'est ce qui s'apparente au Trou Noir au sein duquel la matière se densifie jusqu'à renverser les lois physiques...
Si l'être était une étoile, l'Eveil en serait en quelque sorte le trou noir.
L'Eveil serait un processus contraire à cette force centrifuge, comme si la manifestation en pleine expansion se résorbait en elle-même et revenait au Centre, au moyeu de la roue, à l'Immobile moteur de toute chose.
RépondreSupprimerCette conclusion est sublime Nout !
As-tu remarqué que ce qui permet le déplacement de la roue d'une automobile, est l'action de deux points immobiles. L'axe de la roue bien sûr auquel tout le monde (ayant lu Lao Tseu) pense, mais aussi le point d'adhérence sur la route. Ainsi la terre tourne sous la voiture.
L'Eveil pourrait donc être considéré comme un point d'adhérence pour l'UNivers.
Amicalement,
Oliver
C'est très intéressant cette idée de l'adhérence...ça me rappelle aussi le symbole de la mandorle, quand les deux cercles se croisent et forment une sorte d'unité à partir du deux...la roue et le monde!
RépondreSupprimermerci Oliver,
:)