samedi 1 octobre 2011

Mèches rouges (rêve de Tempérance)


Lady Lilith - Dante Gabriel Rossetti


Voici le rêve nocturne de Tempérance suite à sa demande au Tisseur de rêves de plus de clarté et de précision dans ses messages oniriques. Un dialogue d'éveil semble avoir commencé...




Je suis avec ma coiffeuse.
 

(Du moins celle que j'allais voir quand j'étais à Toulouse, je l'ai suivie pendant une dizaine d'année, elle a en quelque sorte été témoin de pas mal d'étapes dans ma vie, et l'artisan de mes nombreuses transformation capillaires, expression de ma quête identitaire, s'il en est !)
 

Elle s'appelle Sylvie (s'il vit ?). Je lui dit que je veux changer de tête (hum hum). Il y a du monde autour de nous. Finalement ce n'est pas elle qui va me coiffer, mais un homme. Cela me contrarie, j'ai une appréhension. 


Soudain je me retrouve le crâne rasé (avec l'impression en effet que ce n'est pas ma tête), comme si mon crâne était celui d'une femme noire (ça me rappelle ton rêve sur la valse-minute !). Mais je sais que la transformation n'est pas finie, c'est une étape (ça me paraît bien alchimique tout à coup en l'écrivant ...). 

Je lui dit mon mécontentement, et que je veux un "blond-beige". (Il se trouve que ce terme dans la vraie vie est exactement celui que ma mère utilise pour dire la couleur de cheveux qu'elle souhaiterait obtenir ces derniers mois, sans jamais en être satisfaite, elle a du mal avec ses cheveux blancs ...). Là, Sylvie réapparaît en me demande si à la place je ne préfèrerais pas du roux ? J'acquiesce sans hésiter. 




Là me voilà avec mon crâne rasé et des mèches rouges, comme des extensions, fixées sur la tête. Inutile de dire que ce n'est pas ce à quoi je m'attendais. Je regarde alors un dépliant publicitaire qui me montre ce que sera le résultat final : un personnage s'anime sur le papier, là encore je ne me reconnais pas : ce personnage (comme un dessin animé) a un petit corps et une énorme masse de cheveux un peu dans le style afro, ondulée, qui forme comme un soleil noir autour de sa tête (la masse est en mouvement, je pense dans mon rêve à la chevelure de serpents de la Gorgone) ...



Transition toute trouvée pour la deuxième partie :


 Me voici chez mes parents, je me dispute au sujet de ma mère avec mon frère aîné (en gros elle s'interdit de faire quelque chose dont elle a envie parce qu'elle doit recevoir du monde et préparer à manger). Je dis à mon frère que cette fois je ne chercherai pas (plus) à la faire changer d'avis. Je suis en colère, j'en ai marre. 


Puis, dans ma chambre de jeune fille (au rez de chaussée) il y a un homme assis sur une chaise qui ressemble à Michel Loeb (!!!!!) que j'identifie donc comme drôle. Il porte un serpent autour du cou, très gros. 


Il y a quelqu'un avec moi (je ne sais pas qui) qui me demande ou me fait remarquer que lorsque le serpent bouge, il laisse apparaître le sexe de l'homme (situé donc au niveau de son cou, de sa gorge). Je sais que c'est vrai, et la scène se produit devant moi. Puis l'homme s'immobilise, je comprends que le serpent lui pèse, peut-être l'étouffe (comme un boa constrictor), puis il l'homme laisse le serpent le quitter, lentement.


 Je me retrouve à manger ce serpent, découpé en rondelles (glups !). Je les mets toutes en même temps dans ma bouche, puis me précipite au dessus de l'évier de la cuisine pour en recracher une poussière jaune dont la consistance se situe entre le sable et la semoule. j'ai pourtant l'impression que c'est du poison. 


Je me réveille.

34 commentaires:

  1. Merci de l'avoir publié ! Et puis surtout, l'illustration que tu as choisie ... Si tu savais ...

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  2. C'est un rêve très riche et intéressant. Comme l'a justement fait remarquer Peau d'âme, les rêves de l'autre peuvent éveiller beaucoup de choses en soi...aussi.

    Quant à l'illustration... :)

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  3. @ Tempérance

    Vous sentiez-vous attirée, au temps ou vous étiez jeune fille, par une activité artistique ou scénique dans laquelle l’expression orale ou vocale aurait tenu une place importante, une vocation (un appel) auquel vous n’auriez pu donner suite autant que vous l’auriez alors souhaité ?

    Amezeg

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  4. @Amezeg : En effet. J'ai pratiqué le théâtre et le chant entre 19 et 24 ans. Je cherchais ma voie (voix) et j'avais besoin que l'on me regarde, que l'on m'entende. J'ai délibérément mis de côté ces formes d'expression artistiques pour quelque chose de plus intériorisé. Pour répondre il me semble à votre question implicite, je n'ai pas le sentiment d'une frustration aujourd'hui. Mais peut-être pensez-vous à autre chose ?

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  5. @Tempérance,

    Je me demandais, en effet, si le boa constrictor ne représentait pas une contrainte (« J'ai délibérément mis de côté ces formes d'expression artistiques »dites-vous) que vous avez du mal à avaler, même découpée en rondelles et en une seule bouchée pour que ça passe plus facilement. Comme il s’agit d’un serpent qui masque le sexe d’un homme de spectacle apparaissant au niveau de la gorge, on peut envisager qu’il s’agirait d’un aspect de votre créativité qui se trouve étouffé et contraint par le constrictor (étymologiquement : serpent qui contraint ses victimes). Une créativité dans le domaine de l’expression orale, vocale, ou le fait d’exprimer plus librement tout ce que vous êtes. La créativité d’une femme est étroitement associée au masculin en elle (animus). Ceci renvoie à la contrainte que s’impose votre mère « en gros elle s'interdit de faire quelque chose dont elle a envie parce qu'elle doit recevoir du monde et préparer à manger). » Le rêve vous indiquerait alors que vous avez eu un temps une attitude semblable à la sienne, que vous l’aviez en quelque sorte intégrée, c’était « la mère en vous », mais que ça ne « passe plus », vous rejetez cette contrainte qui empoisonne votre vie dans l’évier de ‘la cuisine’, lieu de la transformation en cours en vous-même.

    « Soudain je me retrouve le crâne rasé (avec l'impression en effet que ce n'est pas ma tête), comme si mon crâne était celui d'une femme noire »
    Michel Leeb a beaucoup « fait parler » les noirs (on le lui a reproché). Peut-être s’agit-il pour vous de donner la parole à la noire, c’est à dire à un aspect de vous-même maintenu dans l’ombre par cette contrainte du serpent étouffant une part importante de votre créativité.

    Cette lecture n’est peut-être pas la bonne puisque vous dites ne pas avoir de sentiment de frustration aujourd’hui. À moins que ce sentiment ne soit enfoui en vous et que le rêve vienne justement le mette en lumière... ??
    Les rêves à venir peuvent confirmer ou infirmer cette hypothèse.

    Amezeg

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  6. Le serpent évoque, entre autres significations symboliques, le phallus.
    Un serpent masquant un sexe d’homme ou étouffant cet homme peut donc faire penser à un élan créatif s’étouffant lui-même. C’est comme si l’énergie de cet élan retenu trouvait à s’employer dans la négation de cet élan. Quand le serpent bouge et desserre un peu son étreinte l’aspect positif apparait (le sexe d’homme).

    Amezeg

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  7. Bonjour Amezeg et Tempérance,

    Amezeg dit: "Cette lecture n’est peut-être pas la bonne puisque vous dites ne pas avoir de sentiment de frustration aujourd’hui. À moins que ce sentiment ne soit enfoui en vous et que le rêve vienne justement le mette en lumière... ??
    Les rêves à venir peuvent confirmer ou infirmer cette hypothèse."

    Je trouve que le début du rêve confirme cela. Les cheveux peuvent en quelque sorte représenter le contenu de l'inconscient puisqu'ils prennent racine dans la tête.
    Je le ressens par exemple dans cette partie où tu parle de cette masse de cheveux en mouvement (Gorgone). Or ce que contient l'inconscient est mouvance constante.

    Au tout début, tu sembles signifier à une part féminine de toi que tu es prête pour un changement, pour une réorganisation de ton intériorité. Le nom de ce féminin "S'il vit" paraît être une interrogation sur l'existence encore non consciente de cet animus qu'évoque Amezeg, cette part qui pourrait réensemencer ton féminin et t'ouvrir de nouvelles perspectives.
    C'est un désir en toi qui s'éveille de faire émerger ce que tu as perdu de vue...
    De plus, il s'agit d'un homme qui te coiffe. L'animus semble activé.

    Mais quand cela se produit, tu ne reconnais pas ce qui t'es montré. C'est encore étranger à toi car trop différent de ce féminin par lequel tu agis encore. Un féminin encore sans doute sous influence inconsciente des schémas familiaux.

    (Je parle en connaissance de cause...entre ma mère et moi il y avait une rivalité non formulée qui m'a poussée inconsciemment à faire mon chemin -choix des hommes entre autres- en fonction de ses choix – eux-mêmes hérités de sa propre mère etc - . Du moins ce que j'en avais compris. Je me suis effacée dans cette rivalité (par exemple en ne peignant pas) pour ne pas la dépasser…pour ne pas perdre son amour. Mais du coup c’est mon amour propre que j’ai perdu…)

    Tu aimerais accéder à un féminin "libre", tu sais que c'est une clé (le roux dont nous avons parlé...)mais ce n'est pas encore ça. Il y a des choses qui te retiennent encore.

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  8. (suite)

    Quand à Michel Loeb...j'ai tout de suite pensé à "lobe", comme lobe frontal, une partie donc de toi, de ce crâne que tu ne reconnais pas.

    Le prénom Michel est le seul prénom qui en hébreux est sous une forme interrogative: "qui donc est comme Dieu?", qui me renvoie à la question de départ "s'il vit?"

    Il y a bien une recherche de cet animus (qui est comme Dieu c'est à dire dans la capacité de faire l'UN) dans ta chambre de jeune fille...qui me renvoie à la chambre nuptiale de la fiancée, la jeune vierge, nom en hébreu donné à toute fille jeune (effectivement vierge ou non...). Donc tu es en quelque sorte en train de te situer à partir de cette part vierge, libre et non soumise à de vieux schémas.

    "AU rez-de-chaussée", c'est à dire qui émerge de l'inconscient mais n'en est qu'au début...

    Le serpent évoque effectivement de façon très "premier degré" le phallus mais j'y verrai aussi une allusion à la Déesse dont le serpent est un des attributs principaux. Ce serpent qui étouffe représente un aspect du féminin encore dominé par un rapport de force (rivalité?) par rapport au masculin.

    Une recherche inconsciente de domination dans ce Féminin au schéma ancien (la grande déesse) que certaines féministes (dont Beauvoir) ont utilisé pour démontrer que la domination masculine est historiquement plutôt récente.

    Le rapport de force entre masculin et féminin étant stérile, il étouffe toute possibilité d'une réunité intérieure.

    D'ailleurs quand le serpent (féminin négatif) desserre son étreinte (son contrôle) l'animus retrouve toute sa force (sexe masculin).

    D'ailleurs dans le rêve, tu peux constater que ce n'est pas toi directement qui t'aperçois de l'existence de ce féminin aliénant mais "je ne sais pas qui"...

    Quand "tu dis à ton frère", tu t'adresse à ce masculin issu de ce féminin négatif (noir) qui semble impuissant à réaliser les noces intérieures. Tu es en colère car tu te sens en effet "envahie" par ce féminin qui n'est pas toi.

    Il y a une psy un jour qui m'a dit qu'on ressentait de la colère de façon justifié dans trois cas:
    - l'injustice
    - la frustration
    - l'envahissement de son territoire (non respect par autrui de ses limites)

    Or, il semble bien que tu ressens une colère non consciente très justifiée contre ce féminin "étouffant" et constructor, c'est à dire qui semble avoir pris le contrôle de la construction de toi-même et donc de ta vie...alors que cet élan, cette maîtrise devrait plutôt être assumé par cet animus positif que tu cherches en toi.

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  9. (suite)

    comme tu le soulignes en réponse à Amezeg, ce n'est pas de la "frustration" que vient ta colère (qui peut par ailleurs être symbolisée par ce "roux" que tu cherches...voir cou-roux >>> courroux) mais bien d'une sensation d'étouffement, d'une intrusion non justifiée dans ton territoire intérieur.

    Voilà ce que j'en ressens. A toi de faire le tri là-dedans! ;)

    je t'embrasse,

    Nout

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  10. « Je lui dit mon mécontentement, et que je veux un "blond-beige". (Il se trouve que ce terme dans la vraie vie est exactement celui que ma mère utilise pour dire la couleur de cheveux qu'elle souhaiterait obtenir ces derniers mois, sans jamais en être satisfaite, elle a du mal avec ses cheveux blancs ...). Là, Sylvie réapparaît en me demande si à la place je ne préfèrerais pas du roux ? J'acquiesce sans hésiter. »

    Sylvie vous propose l’expression d’une féminité (la chevelure) très différente de celle de votre mère en vous proposant ce roux moins passe-partout que le blond-beige, couleur d’une affirmation de soi plus sauvage, c’est à dire plus libre des conditionnements et des conventions, etc. qui limitent trop l’expression de la nature profonde de la personne. Sylvie me fait penser à sylve et sylvestre : ce qui a trait à la forêt, soit : à l’inconscient. Elle représenterait une capacité à mettre à profit les ressources inconscientes pour exprimer au mieux ce que vous êtes («..... mes nombreuses transformation capillaires, expression de ma quête identitaire, s'il en est ! ») Le modèle féminin d’origine, la référence féminine d’autrefois, votre mère, ne vous convient plus, vous savez qu’elle n’est pas vous.

    Amezeg

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  11. @Amezeg : En vous lisant, je réalise que cette créativité qui se trouve étouffée (au niveau de la gorge donc) relève plus simplement de la parole toute simple. Je n'ose pas dire certaines choses, j'avale des couleuvres, et j'en éprouve du ressentiment, de la colère, du cou-roux comme le souligne Nout. Depuis plusieurs mois, j'ai en effet pris largement mes distances avec les schémas traditionnels et familiaux dans lesquels je m'étais enfermée croyant que je pourrais y exprimer ma créativité malgré tout. Hors, cela s'est soldé par un divorce, et je sais que malgré son soutien ma mère en a beaucoup souffert. Je lui renvoie ses propres frustrations à elle en tant que femme et épouse, et j'ai accompli cette libération qu'elle n'a pas pu ou su faire. Aujourd'hui je prends de la distance avec tout cela, du moins en apparence, (qui se traduit dans mon refus d'essayer de la faire changer d'avis, de la convaincre comme je le dis à mon "frère"). Cependant, il reste une forme d'auto-censure comme vous le soulignez très bien. Je me retrouve encore aujourd'hui dans une relation avec un homme qui n'accepte pas ma façon d'exprimer cette créativité au sens large. En quelque sorte, je me remets en situation de revivre la même problématique : en dehors du schéma couple, point de salut. Alors que je voudrais "inventer", créer autre chose, un autre modèle, sur mes propres références.
    J'avais également pensé à l'étymologie de Sylve-sylvestre, comme affirmation de ma volonté d'entrer en connexion avec mes profondeurs pour laisser s'exprimer mon "Soi"
    Merci mille fois en tous cas pour vos remarques si pertinentes, elles me font avancer sur le chemin et m'aident à appréhender mon propre dialogue intérieur.

    @Nout : Deux choses me marquent dans ce que tu relèves. La question de l'intrusion du territoire, et celle de la virginité. Il y a quelques jours, en faisant un tirage de tarot, l'Empereur et L'Impératrice sont apparus. L'Impératrice représentait, je le comprends maintenant, ma peur de dire les choses, de heurter, de blesser. l'Empereur n'est autre que l'expression de l'enjeu fondamental qui me préoccupe en ce moment, qui n'est autre que la question de mon territoire intérieur et de sa protection. À vouloir trop concilier, aplanir, ( exprimé par le blond-beige), je peine à laisser exprimer mon féminin flamboyant (roux proposé par je me sens encore sous l'emprise d'un rapport de force intérieur, je ravale mon énergie créatrice. Mon féminin a peur de sa puissance, que seul l'animus intégré peut activer.
    Quant à la "virginité" évoquée par ma chambre de jeune-fille, je crois en effet que je cherche à retrouver un état de conscience virginal, affranchi des croyances et modèles ancestraux qui étouffent ma créativité.
    Ce dialogue est pour moi d'une immense richesse, je te remercie pour ton hospitalité ici et ton analyse !

    PS@ vous deux : à propos de Michel Leeb, cela me fait penser que gamine, j'avais quelques talents d'imitatrice, et que l'on regardait souvent ses sketches à la télé avec mes parents. je m'amusais à imiter les scènes où lui même imitait un africain, cela faisait beaucoup rire ... mon père, avec qui du coup se créait une grande complicité sur la base de l'humour.

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  12. Je lis ces échanges avec beaucoup d'intérêt... Douce nuit à tous et à toutes. brigitte

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  13. @ Plumes d'Anges: Un ange passe!... :)

    @ Tempérance:

    J'ai oublié un point essentiel de ton rêve: la poussière jaune!!!...soufre alchimique?

    Je te transmet un lien qui va peut-être t'éclairer sur ce que j'ai en tête:

    http://yaka-asso.org/yaka/alchimie/az_soufre.php

    A plus tard...

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  14. @Nout : oui, j'ai immédiatement pensé à la même chose, cette poudre jaune (comme les trois autres couleurs dominantes du rêve, noir et rouge) insistent je trouve sur le caractère alchimique de ce rêve. Une transformation est en cours, me semble t-il. Le lien que tu indiques est très intéressant, il faut que je le relise à tête reposée ... L'alchimie m'a toujours passionnée, mais les étapes en sont complexes. Il semblerait que mon inconscient les ait mieux intégrés que ce que je ne le pensais. J'ai un livre d'Oswald Wirth sur le symbolisme hermétique : lis plutôt ça (chapitre sur le soufre) c'est incroyable !!!

    "À quelque règne qu'il appartienne, un individu procède toujours d'un centre d'initiative et d'action expansive. L'existence individuelle prend, en effet, sa source de cette révolte originelle, inspirée par l'égoïsme radical qui oppose la partie au tout dont elle partage la vie d'ensemble. Si nous partons de cette vitalité générale, nous devrons nous représenter qu'elle communique de toutes parts ses vibrations à la substance, encore passive, qui se réveillera, par la suite, à la vie individuelle. (Suit un schéma représentant un cercle autour duquel converge quatre flèches situées en haut, en bas, à gauche et à droite de ce cercle). Le cercle central figure une substance saline passive ou neutre vers laquelle converge, dans le sens des flèches, un rayonnement de lumière et de chaleur vitales parti de l'ambiance. Supposons maintenant qu'après s'être réfracté sur le centre du globule salin, le rayonnement vital se retourne, en quelque sorte, contre lui-même. (Cela me fait penser à ce que disait Amezeg au sujet de ma créativité qui se retourne contre elle-même).
    Nous aurons ainsi conçu la genèse de ce que les lchimistes appelaient le soufre.
    Comme l'idéogramme nous le révèle (une croix surmontée d'un triangle), ils entendaient par ce terme allégorique le Feu réalisateur emprisonné dans le noyau de chaque être. Cette ardeur vitale, se manifestant du dedans au dehors par les phénomènes de développement et de croissance, est en réalité le principe constructeur (constrictor ??? !!!) de tout organisme.
    Si le signe du soufre est le symbole d'un Feu constructeur, emprisonné dans le germe appelé à se développer, nous obtenons, en le renversant, l'idéogramme d'une Eau ayant subi la série complète des distillations épuratoires, grâce auxquelles se sont exaltées ses qualités propres. Au point de vue initiatique, il s'agit de l'Âme intégralement purifiée, fortifiée par les épreuves de l'existence et parvenue à cet état de sainteté qui permet de réaliser les miracles (j'en suis pas encore là, hein, mais bon !!!). On conçoit que, dans ces conditions, le signe qui nous occupe ait pu, en hermétisme, se rapporter à l'accomplissement du Grand Œuvre. Il se trouve tracé dans le Tarot par la silhouette du Pendu (ma maison 6 du référentiel, ma ressource), de même que celle de l'Empereur (tiens tiens, mon tirage !) rappelle le signe plutonien du soufre".

    ça calme, pas vrai ?!

    Merci Nout, de me faire rebondir ainsi sur cet aspect que je n'avais pas encore approfondi ! Qu'en penses-tu ?

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  15. suis d'accord avec le soufre, pour la poussière jaune. Et pour le "roux, penser à la "rubedo", l'oeuvre au rouge... (y a pas un lien soufre / rubedo en alchimie??)
    ce qui est sûr, c'est que tu transmutes!!!

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  16. ah, il me semblait bien, c'est là:
    "Œuvre au rouge (iosis, rubedo), sous le signe du Soleil : il y a union du mercure et du soufre. L'alchimiste obtiendrait « le cuivre alchimique, l'argent alchimique, l'or alchimique... Le cuivre alchimique aurait une résistance électrique infiniment faible... (Une substance, soluble dans le verre, à basse température), en touchant le verre légèrement amolli, se disperserait à l'intérieur, lui donnant une coloration rouge rubis, avec fluorescence mauve dans l'obscurité. C'est la poudre obtenue en broyant ce verre modifié dans le mortier d'agate que les textes alchimiques nomment la 'poudre de projection' ou 'pierre philosophale'.... Cette pierre serait une sorte de réservoir d'énergie nucléaire en suspension, maniable à volonté. » Ainsi se termine le grand œuvre, l'« incarnation de l'esprit ».
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_%C5%93uvre
    >>> le rêve = depuis le temps que tu veux faire ton oeuvre au rouge (l'ultime étape) on (tu) t'en a empêché?

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  17. le rêve contient aussi l'Ouroboros tel que defini par Jung (in Mysterium conjunctionis, p.134):
    " L'image primitive de l'ouroboros contient déjà la pensée de l'être qui se dévore lui-même et forme un cercle avec lui-même, car tous les alchimistes un peu subtils discernaient clairement que la prima materia de l'art était, à un certain point de vue, l'homme lui-même L'ouroboros qui dévore sa queue est un symbole expressif de l'assimilation et de l'intégration de la partie opposée, c'est-à-dire de l'ombre. Ce phénomène circulaire est expliqué simultanément comme un symbole de l'immortalité et de la régénération, puisqu'il est dit de l'ouroboros qu'il se tue et se vivifie lui-même, qu'il jouit de lui-même et s'engendre lui-même. Il représente depuis l'Antiquité la plus lointaine l'Un qui sort de l'union des opposés en lutte et il constitue par suite le mystère de la prima materia qui, en tant que projection, sort indiscutablement de l'inconscient humain. "

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  18. autre remarque: la Sylvie de Gerard de Nerval est rousse. Et l'on sait les liens entre les figures féminines nervaliennes et le rêve nocturne...et les symboles communs à la psyché en general, donc... M'etonne pas que cette Sylvie (s'il vit >> feminin par le nom, masculin par le son et) quoi qu'il en soit "entre les deux", "synthese" des deux puisque le roux est par excellence le mixte du brun et du blod... L'UN et l'indefini à la fois quoi.

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  19. ah les rêves, quelle source d'inspiration.. je viens de parler de Nerval et voilà t y pas que je vois qu'il y a dans le rêve le "soleil noir"!!

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  20. Un intéressant séminaire d'interprétation de rêves. les participants sont de qualité alors je m'assied et j'écoute ...

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  21. @Jicky : oui, il sera temps que je l'achève, mon œuvre au rouge ... Je m'en suis empêchée toute seule je crois. Trop de peurs et de croyances me retenaient. Il me semble que je suis en train de faire tomber les dernières murailles. Purée, quand même je suis épatée par mon propre inconscient, quelle machine incroyable ! Et comme tu me le faisais remarquer dans ton mail, je crois que beaucoup de gens, et l'humanité en général, gagnerait à se connecter à ses profondeurs.

    @Ariaga : Je suis sûre que tu dois avoir ta petite idée !!! Je trouve l'exercice à la fois amusant, (c'est comme un travail de détective, interactif qui plus est) et très enrichissant au niveau symbolique.

    @Nout : où as-tu trouvé ton cahier rouge ? je galère comme une folle pour en trouver un beau ... Si t'as un tuyau d'approvisionnement, je suis preneuse ! J'irai quand même voir à Toulouse le WE prochain, parce que dans ma Corrèze d'adoption, c'est pas Byzance ...

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  22. Pas grand-chose à ajouter non plus: vous êtes brillants ! :-)

    Peut-être juste que les cheveux, en dehors de l'expression de la féminité , c'est "ce qui sort de la tête", donc parfois les pensées, les idées...
    Que le rouge, en matière capillaire, est original et voyant...
    Donc être chauve : perdre ses anciennes idées (valeurs) et les remplacer par d'autres, plus originales, qui peuvent attirer l'attention sur soi(au contraire du blond-beige, terne et passe-partout) et qu'il faut donc assumer...et arriver à exprimer (gorge serrée par le serpent).

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  23. @La Licorne : c'est exactement comme cela que je ressens les choses. Les schémas que j'ai déconstruits cette année ont laissé émergé les miens propres, ma conception des choses, en dehors de toute référence sociétale ou familiale établie. Et ce n'est en effet pas simple à dire, à exprimer, et encore moins à assumer. Mais j'y travaille !
    Merci pour tes mots !

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  24. Etait-ce un rêve ou est-ce un songe ? Bien amicalement

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  25. @Ariaga: ce qui est super avec les rêves, c'est ce "patrimoine symbolique" commun à l'humanité qui, d'une certaine façon "n'invente rien" dans les images que l'inconscient crée... ça, c'est vraiment fascinant. L'imaginaire nervalien proche de l'imaginaire de Temperance, t'imagines le truc? et pourtant, suis à peu près sûre qu'elle est même pas en train de lire "Sylvie" de Nerval!! :-)
    Et pis, c'est lui qui disait "le rêve est une seconde vie". Moi quand j'étais petite (mais vraiment petite, genre 8-10 ans) le soir je m'endormais en me disant "ah je vais en savoir plus sur moi-même". Je prenais mes rêves pour une sorte de cinoche sur moi-même, quoi...(j'interpretais rien, evidemment à cet âge là, mais j'avais comme le pressentiment que qqchose me parlait à mon sujet quoi)

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  26. j'ai encore tout relu le rêve, et il me semble qu'il faut comprendre la figure masculine à l'Ouroboros comme étant l'incarnation de l'animus de la rêveuse: l'animus comme puissance creatrice/ facette masculine (facette naissante encore inexplorée, Ourobouros qu'on recrache pour l'instant car trop en contraste (en lutte) encore avec les forces de l'anima) mais force creatrice à entendre au sens large >> creatrice de sa propre vie hors des shemas de l'anima (=la mère anima qui fait à manger, sans créer quoi)

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  27. @Phène : c'était bien un rêve, fait sur le matin peu avant que le réveil ne sonne ...

    @Jicky : Je confirme : je ne suis pas en train de lire Nerval ! Et je souscris pleinement donc à ce que tu dis et qui a été bien amorcé par Amezeg sur l'animus créateur.

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  28. @ Tempérance:

    Eh bien, ton rêve semble très inspirant!... :)

    En ce qui concerne le carnet rouge, c'est un Moleskine (vendu à la Fnac entre autres...) ou un Quo Vadis qui en font de très semblables.

    Je voulais te souligner au sujet de l'alchimie que je ne suis pas non plus experte en la matière mais que j'aborde ces connaissances en fonction des résonances qu'elles éveillent en moi.
    Ce sont des choses que l'on ne peut vraiment saisir uniquement par l'intellect.
    Il faut une prima materia, c'est à dire ce que l'on est exactement à l'instant, comme l'explique Jung dans l'extrait sur l'ourobouros cité par Jicky:

    "...car tous les alchimistes un peu subtils discernaient clairement que la prima materia de l'art était, à un certain point de vue, l'homme lui-même."

    On ne peut "entendre" réellement certains messages qu'en "développant" son oreille...

    Tu es en train comme moi de découvrir le potentiel inouï de ce que Jung nomme l'inconscient. Surtout et en particulier cet inconscient dit collectif qui semble réunir des schémas communs à l'humanité entière.

    Ce qui m'a amené aujourd'hui (entre deux courses contre la montre :D) à réaliser que ce qui habite l'imaginaire pourrait bien être réel puisqu'il puise dans cet inconscient collectif.

    Ce qui me ramène à l'imaginal de Corbin qui dit que ce contenant de mythes, archétypes communs serait le lien entre le monde matériel et le spirituel:

    http://www.universalis.fr/encyclopedie/monde-imaginal/

    Je suis en train de découvrir un fil qui relie toutes les traditions et qui rejoint jusqu'aux symboles qui habitent nos rêves. Ce qui me pousse à penser que nous sommes en quelque sorte "guidés" continuellement malgré l'état de cécité nécessaire à la naissance du désir...(voir chez Phène :) )

    Mes rêves sont de plus en plus précis et parlant. Mais je remarque qu'une fois partagés, ils prennent une ampleur à laquelle je n'accède pas toute seule. Le simple fait (il y a eu un échange à ce sujet avec Amezeg) de raconter son rêve à quelqu'un semble faire comme un jeu de miroir.

    Tout se rejoint quand on commence à réunir les "complémentaires" en soi. On sent une force qui envahit tous les niveaux de notre vie. Je vis actuellement des moments difficiles mais je ne me sens jamais seule. Je sais qu'en moi se trouve le point d'équilibre, ce point de réunion entre mes contraires, qui me permet de laisser ma vie se mettre en place.
    Il n'y a plus de frontière infranchissable entre dehors et dedans. Les images dans mon esprits reflètent ma réalité du moment et évoluent en fonction. Tout comme mes rêves.

    J'aime bien cette image du "soleil noir". Je la compare un peu à un trou noir, une des signification possible du mot hébreu "femme"...

    Je t'embrasse et te remercie d'avoir partagé ce rêve avec nous!

    :)

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  29. @ Jicky:

    Merci pour Nerval et toutes ces références enrichissantes qui ajoutent de nouvelles teintes à la palette de ce rêve. (surtout l'extrait de Jung...un vrai clin d'oeil!)

    Et je me retrouve dans ce que tu dis là:

    "Moi quand j'étais petite (mais vraiment petite, genre 8-10 ans) le soir je m'endormais en me disant "ah je vais en savoir plus sur moi-même". Je prenais mes rêves pour une sorte de cinoche sur moi-même, quoi...(j'interpretais rien, evidemment à cet âge là, mais j'avais comme le pressentiment que qqchose me parlait à mon sujet quoi)"

    Les miens aussi sont de vrais film avec intrigue et même des fois je sais que je rêve et je me fais plaisir en inventant la suite du rêve! Comme un film dont on connait la fin mais qu'on a plaisir à se repasser...

    Ils sont tellement longs et détaillés que j'ai presque honte parfois de les raconter. Du coup je me lâche un peu ici, depuis quelques temps, parce que comme Tempérance, je découvre la richesse incroyable qu'ils contiennent. Et la créativité qu'ils génèrent.

    Du coup je reste assez dubitative quand quelqu'un me dit qu'il ne rêve jamais...ou ne s'en souvient pas.

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  30. @ Ariaga:

    Prends place, fais comme chez toi! ;)

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  31. @ Licorne:

    Toi aussi tu brilles à dire en peu de mot tout l'essentiel!

    Je vois que ton fil se rapproche du mien (je pense aux roses)... ;)

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  32. @ Phène:

    Disons...l'expression vive d'un profond désir. :)

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  33. @Tempérance

    « puis (je) me précipite au dessus de l'évier de la cuisine pour en recracher une poussière jaune »

    Ne faut-il pas rapprocher tout simplement cette poussière « jaune » du « blond-beige » qui est rejeté en faveur du roux ? Il me semble que oui car le rêve tourne apparemment autour de ce thème principal : il vous faut trouver votre propre couleur et rejeter celle de votre mère qui étouffe l’expression de ce que vous êtes. Pour achever de vous libérer du serpent qui est en train de quitter l’homme il vous faut le recracher sous la forme d’une poussière( ou semoule) dont la couleur est associée à l’origine du problème : une certaine identification à l’attitude ou aux choix faits par votre mère. L’état de poussière ou de semoule indiquerait alors que ce jaune a subi la manducation alchimique, la trituration nécessaire pour s’en défaire. Ces opérations alchimiques correspondent à ce que vous faites en prenant conscience de tout cela, par l’attention portée aux rêves et par la réflexion à l’état de veille.

    Amezeg

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  34. Bonjour Tempérance,

    Ton rêve est un roman alchimique, troublant et initiatique.
    Je sais que tu me reconnaîtras. Suis-je le coiffeur.. ou l'homme au serpent?

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