jeudi 29 septembre 2011

S'accumuler...



S'accumuler comme un tonnerre
à sa limite -
Puis s'écrouler - grandiose
alors que la création se cache -
Voilà qui serait - Poésie -

Ou amour - ils ont le même âge -
On les éprouve - Sans les prouver.
On les vit - Ils vous consument -
car à la vue de Dieu nul ne survit.

E.D.



Rêve de cette nuit:

Nous marchons sur un chemin désert, sans âme qui vive. En contre-bas, sur les pentes qui descendent vers la mer, des chèvres sauvages paissent. Elles ont de grandes cornes femelles et mâles. Elles ont un air inconnu, effrayant. Je ne les reconnais pas.

Nous arrivons devant l'antre d'un homme cruel, un tueur. Il possède un véhicule très performant, très beau et d'un rouge flamboyant. Il me met au défi. Si je parviens à fabriquer le même véhicule que lui, il me libère (je sais qu'il ment).

L'atelier est un immense gouffre rempli de machines infernales, de rouages à diriger avec des manettes compliquées. L'homme "rouge" me demande de trouver un capot (croyant que je n'y parviendrais pas). 

Et je m'exécute. Je commence à élaborer le même véhicule que le sien mais je sais que je dois ruser. Qu'il ne me libérera jamais. Il fulmine de me voir y arriver.
Il se penche au-dessus du gouffre pour voir mon oeuvre et là avec la manette que j'ai arraché, je le transperce sur le côté droit.

Je me précipite dans sa voiture rutilante et je démarre en trombe de peur qu'il ne me rattrape.

Image du film: Insidious (insidieux...)




Pale de Within Temptation (traduction)

Le monde semble différent
Même si je sais que rien n'a changé
C'est juste mon état d'esprit
Je ne peux laisser tout derrière
Je dois me relever pour être plus forte

Je dois essayer de me libérer
De ses pensées dans ma tête
Utiliser le temps que j'ai
Je ne peux pas dire adieu
Je dois bien le faire
Je dois me battre car je sais
Qu'au bout du compte, ça en vaut la peine
Que la douleur au fond de moi disparaitra doucement
Tout ira bien

Je sais et je dois prendre conscience
Que le temps est précieux et en vaut la peine
Quoique je ressente en moi
Je dois croire que ça ira mieux
Je dois me relever pour être plus forte

Je dois essayer de me libérer
De ses pensées dans ma tête
Utiliser le temps que j'ai
Je ne peux pas dire adieu
Je dois bien le faire
Je dois me battre car je sais
Qu'au bout du compte, ça en vaut la peine
Que la douleur au fond de moi disparaitra doucement
Tout ira bien

Oh cette nuit est trop longue
Je n'ai pas la force de continuer
Plus de douleur, je m'en vais, flottante
A travers le brouillard je vois le visage
D'un ange qui appelle mon nom
Et je me rappelle que c'est pour toi que je dois rester

Je dois essayer de me libérer
De ses pensées dans ma tête
Utiliser le temps que j'ai
Je ne peux pas dire adieu
Je dois bien le faire
Je dois me battre car je sais
Qu'au bout du compte, ça en vaut la peine
Que la douleur au fond de moi disparaitra doucement
Tout ira bien


Illustration: Annie Louisa Swynnerton, The sens of sight, 1844 - 1933


19 commentaires:

  1. Bonjour Nout,

    C’est une première impression que je vous soumets :

    Ce véhicule rouge est peut-être celui de l’élan vital, de l’énergie qui se trouvait associée à ce masculin très efficace mais un peu mécanique et brutal. Tout en fournissant un véhicule efficace à certains égards, il tue certains aspects de la vie d’une femme. Le défi serait de retrouver cet élan vital sans rester prisonnière de ce masculin qui a fait tourner la machine mais dont vous voulez désormais être libre ? Cette libération ferait plus de place au masculin nouveau, moins violent, moins possessif, dans une relation d’accord réciproque et non pas dans une sorte de marché infernal ?
    Ce serait une étape ou un épisode du développement du travail engagé sur/avec l’animus ?

    Je me demande si les chèvres pourraient représenter des aspects capricieux*ou emportés de la personnalité qui ont pu jusque là se donner libre cours et vagabonder à leur gré, au fil du temps, associées en somme à cet animus « rouge passion » ? Vous auriez du mal à vous reconnaître dans ces traits de caractère **?
    Peut-être avez-vous une autre association à faire à propos de ces chèvres...

    Amezeg

    *(Littré, étymologie) Caprice: Ital. capriccio ; de capra, chèvre, c'est-à-dire saut de chèvre, chose inattendue ; espagn. capricho.
    ** « Je ne les reconnais pas » dites-vous.

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  2. Ouaaah...quel rêve !

    Mon ressenti : la voiture flamboyante m'évoque "puissance" et "prestige"...
    L'ambiance du rêve me fait penser au "côté obscur de la force" dans Star Wars : la puissance une fois acquise, au service de qui va-t-on la mettre ?

    Ou au "pacte de Faust": est-ce que cela vaut la peine de "vendre son âme au diable" pour avoir puissance et prestige ? (marché de dupes)

    Dans le rêve, tu sembles avoir les moyens d'accéder à la "puissance intérieure" (construire la voiture ) mais pas la naïveté de croire ce que l'homme cruel te dit ( tu sais que ce qu'il te demande ne te "libérera" pas, bien au contraire, et qu'il te ment).

    Et puis ...j'aime bien la fin ! :-))))

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  3. Bonsoir Amezeg,

    je vous remercie de vous être penché sur ce rêve écarlate. Ce que vous dites m'éclaire beaucoup et comme d'habitude verbalise très clairement la "prochaine" étape.

    Nat' dans ses commentaires (et notre échange assez long) s'interrogeait sur le fait (avéré) que je n'aies évoqué que la guérison du mâle (voir "guérir le mâle"...). Je crois que ce n'était pas encore le moment.

    Je dénoue, à chaque post publié, le fil intérieur délicat que tissent mes rêves. Peu à peu. Comme on défait un noeud étroitement mêlé.

    Cela doit se faire en douceur, avec patience comme le lion de Lafontaine pris dans un filet. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.

    Les choses de la vie matérielle se font à toute vitesse. La vie semble un seul soupir tant elle défile (dé-fil...). Et le temps peut parfois sembler un ennemi. Dans la vie spirituelle, au contraire, (et même psychologique) le temps est un véritable allié. Je ne sais plus dans quelle tradition il est dit que le temps, c'est Dieu...

    Les prises de conscience viennent spontanément au fur et à mesure que je lis "attentivement" et avec enthousiasme (Dieu en soi - étymologiquement) mes songes nocturnes. Et je rends grâce pour ça.

    Ce rêve "rouge", semble révéler en effet le "féminin blessé" en moi que vous soulignez précisément ici, Amezeg:

    [Ce véhicule rouge est peut-être celui de l’élan vital, de l’énergie qui se trouvait associée à ce masculin très efficace mais un peu mécanique et brutal.
    Tout en fournissant un véhicule efficace à certains égards, il >>>tue certains aspects de la vie d’une femme<<<<. Le défi serait de retrouver cet élan vital sans rester prisonnière de ce masculin qui a fait tourner la machine mais dont vous voulez désormais être libre ?]

    Matériellement en effet, ce véhicule est efficace. Mon père gagnait bien sa vie. Nous n'avons mon frère et moi manqué de rien. Matériellement....

    Je dis "mon père" car il s'agit d'un des principaux référent de l'animus. Il y a eu d'autres hommes de mon entourage, ou du moins leur projection, qui ont nourri cet animus. Et comme la machine de Dieu est parfaitement huilée (;) ) j'ai réussi à trouver le partenaire idéal incarnant parfaitement cet animus.

    Vous me dires c'est bien commun. C'est un mécanisme connu de tous les psys. Mais c'est toujours très "percutant" quand ce n'est plus une théorie et qu'on découvre que l'homme avec lequel on a décidé de construire sa vie incarne à la fois le manque et ce qui pourrait le combler. Comme si tel le conte de la Belle au Bois dormant, des fées s'était réunies autour de son berceau et en avait fait grâce à certains dons la créature exacte pour me permettre de souffrir et donc...grandir. Assez doux pour ne pas partir, assez dur pour devoir souffrir...
    Un mélange détonnant de tendresse et de dureté.

    Cette "machine infernale" qui dure depuis des générations dans ma famille, a bien sûr tué pas mal de "féminin" dans l'oeuf si je puis dire.

    Autant du côté des hommes que des femmes d'ailleurs. L'homme qui nie son côté "femelle", nie aussi forcément un peu la femme qui vit à ses côté. Il ne la considérera jamais vraiment comme elle est.

    Et "elle" en est bien consciente au fond d'elle qu'il n'y a pas d'autre issue temporairement.

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  4. (suite)

    Inversement (car il ne faut oublier personne sinon je vais me faire tirer les oreilles, les femmes qui nient leur féminin sont incapable d'"accueillir" l'homme tel qu'il est. Elles le nient aussi à leur façon.

    Nous nous retrouvons avec l'exemple ultime de dualité "vivante", deux individus qui vivent en intimité, qui sont étymologiquement appelés "compagnons" (partage du pain c'est à dire de la vie) mais qui restent de parfaits étrangers l'un à l'autres.

    Deux étrangers condamnés à entretenir la machine, à fabriquer des véhicules tape-à-l'oeil mais qui au font ne trompent personne...

    Le rouge est pour moi une couleur féminine. C'est vrai qu'on l'associe plutôt au masculin, à Mars, à l'action, le yang et la vigueur.
    Pourtant le rouge dans un monde "remis à l'endroit" est une couleur profondément initiatique pour la femme. Chaque mois, régulièrement n'est-elle pas confrontée à ce "rouge"? A chaque naissance? Chaque mort (puisque avant et aujourd'hui encore dans certaines sociétés les femmes lavent le mort)?

    L'homme n'est confronté au sang que lorsqu'il doit "tuer". Dans la guerre, la chasse etc.
    Donc dans une situation "inversée" soit diabolique l'homme est une machine de mort, une machine rouge très efficace puisque tant d'énergie est alors investie là-dedans. Et le féminin nié doit bien jouer le jeu, au risque d'être définitivement rayé de la carte.

    Quant aux chèvres, en vous lisant, j'ai pensé au fait qu'elles étaient souvent utilisées dans les campagnes lorsqu'on veut "débroussailler" un terrain car elles mangent tout sur leur passage.
    Il y a aussi une évocation au dieu cornu, ou à cette corne d'abondance (cette richesse matérielle) qui du coup dévore beaucoup d'énergie et sape toute entreprise consacrée à d'autres niveaux de la vie...

    Caprices, je ne sais pas, disons qu'il s'agit peut-être d'un aspect de moi qui demande à être reconnu.
    C'est drôle cette histoire de "caprice" car enfant je n'en faisais jamais. J'étais une enfant plutôt sage ou plutôt trop attentive à ce que mes parents attendaient de moi (au risque de perdre leur amour que je sentais "fragile").
    Du coup j'ai du renier beaucoup d'élans naturels en moi. Parvenir à un certain contrôle.
    Je voulais être une fillette parfaite, qui ne fait pas de vague et satisfait pleinement sa famille.

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  5. « Si je parviens à fabriquer le même véhicule que lui, il me libère (je sais qu'il ment). »

    La libération ne viendra pas du statu quo qui a longtemps « régné »entre vous et lui mais de votre volonté d’en sortir. Vous ne pourrez avoir le beurre et l’argent du beurre au prix d’un mensonge que vous vous conteriez par le truchement (par la bouche) de cet animus tueur. Vous récupérez en somme votre véhicule, votre capacité de mouvement performante, sans plus avoir « à payer tribut » à cet aspect masculin trop coûteux et, comme le suggère La Licorne, un peu diabolique. (?)

    Amezeg

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  6. (suite)

    Au point que je me souviens un jour avoir volé les "bons-points" de ma voisine (on en vient aux révélations gênantes :D) pour arriver à entretenir cette image d'une fillette qui "travaillait" bien à l'école.

    Je savais lire bien avant l'entrée au CP mais personne n'a remarqué à quel point je me suis ennuyée cette année-là...La maîtresse à la moindre faute nous frappait dans main avec une règle.
    Et il n'y avait plus de dessin.

    Il fallait bien que je sois une autre. Que je fasse semblant d'utiliser la machine (trop simpliste à mon goût mais sur laquelle tout le monde semblait tant miser!...).
    Mais je n'étais pas dupe sans doute.
    Tout mensonge que l'on se fait, toute négation de soi, se paye un jour.

    Je vois aussi dans le mot espagnol "capricho" > cap-richo.

    Il y a une référence évidente au confort matériel. Mais à tout ce que cela comporte de "machination".

    Il est normal que je ne "reconnaisse" pas ces chèvres. Elles ne font pas partie de ma "nature" véritable. Elles ne sont que le fruit d'une "machination" que le rêve me montre juste après.

    Merci encore Amezeg d'avoir pointé juste à nouveau. Et de participer à ce cheminement intérieur, de me montrer une direction vers laquelle regarder!

    :)

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  7. Chère Licorne,

    toi aussi tu pointes juste à ta façon unique.
    Et tu vois bien que vos regards me sont précieux pour agrandir le mien... :)

    Ce que tu dis sur Star Wars me fait penser exactement à ce personnage plutôt "rouge":

    http://www.avatars-mania.com/images/Films/Star%20Wars/Star%20wars%20fonds/Star_Wars_1.jpg

    D'ailleurs ce visage me fait penser à une colère extrême, une colère "rouge". Une émotion que j'ai du mal à gérer, hérité de cet animus "castré" de son féminin...
    Dès que la pression monte, ma réaction va vers la colère...

    Mais ce que tu dis sur le "pacte" est effectif mais ce n'est pas un pacte pour avoir la puissance (qui comme la machine est pour moi sans intérêt) mais plutôt un mécanisme de "survie" intérieur.

    Je fais semblant de "machiner" mais j'attends l'heure opportune. Je sais qu'un jour viendra où je n'aurai plus besoin de ce pacte. Je sais que la "libération" est inévitable.

    Piquer le dos "coté droit" c'est piquer le côté mâle (encore inconscient je veux dire ce dont je n'ai pas encore conscience en moi), le transpercer pour faire "tomber" les voiles.

    Moi aussi j'aime bien la fin! :))....mais j'ai eu chaud!

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  8. [« Si je parviens à fabriquer le même véhicule que lui, il me libère (je sais qu'il ment). »

    La libération ne viendra pas du statu quo qui a longtemps « régné »entre vous et lui mais de votre volonté d’en sortir. Vous ne pourrez avoir le beurre et l’argent du beurre au prix d’un mensonge que vous vous conteriez par le truchement (par la bouche) de cet animus tueur. Vous récupérez en somme votre véhicule, votre capacité de mouvement performante, sans plus avoir « à payer tribut » à cet aspect masculin trop coûteux et, comme le suggère La Licorne, un peu diabolique. (?)]

    Il y a quelque chose qui me revient en vous lisant.
    J'ai fait une sorte de "pacte" à l'âge de quatorze ans environ. C'était la nuit, et l'adolescence m'a plongée spirituellement au fond de moi-même. Dans des ténèbres qui me paraissaient alors très "accueillantes" parce que seules à vraiment me porter intérêt.

    Ce "pacte" est ressorti plusieurs fois lorsque je rencontrais des personnes intuitives où aux capacités médiumniques...

    Jusqu'à ce que je rencontre l'Ange (Michael). J'ai toujours été sauvée in-extremis de mes "bêtises". Je n'ai jamais pu véritablement "basculer" dans le mal car ce n'est vraiment pas ma "nature". Mais il m'a longtemps fascinée. Et "on" me l'a montré comme quelque chose que je devais apprendre pour comprendre. Jusqu'à ce que j'en saisisse en quelque sorte la mécanique...

    Comme un problème posé qu'il faut du temps à résoudre. Puis finalement la solution se révèle, évidente et alors on ne plus revenir en arrière.

    C'est comme l'histoire de MR Ramesh (sur la connaissance):

    Il marchait une nuit et il crut voir un serpent. Il s'est mis à courir terrifié. Mais le matin, il s'aperçut que le serpent n'était qu'une corde enroulée...

    Une fois que la conscience s'éclaire, on ne peut plus voir les ténèbres comme avant. Elles ne sont plus auréolées de ce mystère fascinant mais apparaissent comme un mécanisme pitoyable...

    "La conscience, c'est comme le dentifrice, une fois sortie du tube, elle ne peut plus y retourner!" Mr Ramesh...

    :)

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  9. bonsoir Nout,

    quel sentiment éprouves-tu d'avoir transpercé cet homme et de t'être enfouie grâce à son véhicule et non le tien, avec la peur au ventre?

    je te reviens bientôt plus longuement ;°)
    Nat'

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  10. Bonsoir Nat,

    je n'éprouve rien en vérité. Juste la nécessité de sortir de cette mécanique infernale.

    Je te lirai attentivement.

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  11. Chère Nout,
    Ton autre rêve (le gaz) m'interpelle...
    Dans celui du tueur, tu agis dans la violence
    dans celui du gaz, tu n'agis pas, alors que fenêtre et porte sont entrouvertes
    ...tu te glisses sous la table, tel un animal ... et tu te résignes ... s'ensuit
    alors un étouffement ...

    Dans quel ordre as-tu fait ces rêves, et où se situe celui du cours de sciences
    naturelles?

    Lorsque tu rêves, es-tu consciente que tu rêves ? Es-tu Regard dans ton rêve?
    Cherches-tu à y vivre quelque chose de Juste, dans la Justesse de ce qui s'y
    offre?

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  12. (suite)
    Rêve du gaz: tu as utilisé le mot "résignation" alors que dans ta dernière réponse à notre échange tu as écrit ceci: [ N’interprète pas mon Non-choix à une nonchalance, une forme de fatalisme, ou pire à un renoncement. Il s’agit du Non-choix décrit
    dans le Tao, ce n’est pas une inaction, c’est une FOI absolue en Dieu si tu préfères...]
    c'est ce que moi je nomme l'Amen. J'ai reçu toute la dimension de ce mot au travers de l'image que je t'ai offerte. C'est le mot secret de Novalis (cf le poème que je t'ai offert.) Après cette révélation, il m'a été donné d'éprouver le vécu de ce mot en moi même, déjà au travers d'un rêve conscient, une conduite au bûcher. Sur ce bûcher j'y ai rencontré un autre feu...le Feu ... Cette expérience m'a permise de vivre concrètement dans le réel la rencontre d'un tueur ( un chien) Il m'a agressé dans le dos. Je me suis retournée pour lui faire face en vivant dans la totalité de mon être ces mots:" si c'est ce qui doit être, j'accepte de vivre cette mort" La cruauté de ce chien s'est alors métamorphosée en doux jappement, le chien s'est retiré. Plus tard il me fut donné de vivre cela avec un homme. Avant cette rencontre, j'avais rêvé qu'un oiseau était enfermé dans mon garage, il appelait au secours. Je me suis levée,j'ai ouvert la porte sur des ténèbres, un vide, une béance, un néant. Je n'ai alors pas vu l'intérêt de délivrer un oiseau que je ne voyais ni n’entendais plus et qui de plus se tenait dans un lieu sans limite. J'ai refermé la porte et je suis allée me recoucher en me demandant si j'avais fait le bon choix. Aurais-je dû entrer dans ce néant? A ce moment là, j'ai entendu à nouveau l'oiseau venir jusqu'à la porte que j'avais fermée et il m'est brusquement apparu au dessus de moi, déployant ses immenses ailes ... un oiseau tout de noir…
    J'aurais pu, suite à ce rêve, par un simple coup de téléphone annuler la rencontre qui
    devait avoir lieue, mais je ne l'ai pas fait. Je n’ai pas fuit, j’ai accepté de faire face à ce qui appelait à se vivre. La rencontre a eu lieu, la rencontre avec la partie la plus sombre en l’autre, qui a permis de mettre à jour la partie la plus sombre en moi, la Bête qui aurait pu elle aussi tuer mais qui a choisi d’Aimer. C’est cet Amour qui m’a permise de me relever et d’accompagner l’autre dans son relèvement…

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  13. (suite)
    En rêve, tu as rencontré l’homme tueur. Tu as choisi de prendre de lui ce qui te permettait de satisfaire ton désir de sortir de cette mécanique infernale et tu as détruit ce que toi tu refusais de vivre. Mais tu n’es pas partie réellement libre, puisque la peur était en toi … Tu l’as transpercé sur le côté droit, côté où se tient l’épouse …


    A mon sens, Nout, si le "mets-sage" de ton premier rêve avait été pleinement perçu et reçu, il n’y aurait pas eu ces autres rêves qui ont suivis. Je ne sais quelle forme cela a pris dans ton quotidien mais sache qu’en Pensées je suis à tes côtés.

    je t'embrasse
    Nathalie

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  14. Bonjour Nathalie,

    Voici ma réponse, en utilisant la méthode que tu m'as apprise:

    https://docs.google.com/document/d/15Kq7fNfAzIcqluy2jg-GBjleq3gAMliHCBXpb9fEX7M/edit?hl=en_US

    Bonne lecture!

    Nout

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  15. Chère Nout,

    [je me demande (à mon tour) si tu pressens à quel point nous sommes liées (je reçois instantanément la réponse à ma question: oui)...]liées n'est pas tellement le bon terme. Nous avons été mises en Relation, la connexion Est, et bien Vivante pour moi, car je te perçois à distance, de façon très intense lorsque tu es présente dans cette connexion.

    Nous avons certes certains points communs dans nos vécus, mais ce n'est pas cela qui nous relie réellement, c'est à la fois au plus profond de nous ( ce point au coeur de toute monade, qui est pour moi comme un Puits, un trou noir, un vortex) et à la fois hors de nous. Cette reliance par l'intériorité, une fois qu'elle existe, elle reste indépendamment de ce qui va se vivre au-dehors, d'autant si on reste libre de l'autre, sans lien.

    Ce que tu m'offres dans ta réponse, il n'y a rien de nouveau de ce que j'avais déjà ressenti. Je suis partie à la rencontre de tes partages ici et ailleurs avant même de te répondre la première fois, et j'avais bien évidemment rencontrer ton "qui suis-je?"

    Qu'as-tu tiré de ce qui t'a été donné de recevoir de ces vécus? Pourquoi utilises-tu encore le mot "résignation"??? l'Amen n'est pas un Abandon! C'est un réel Pas que l'on fait en conscience.

    La peur ... depuis que je connais le "pouvoir" de la "non-peur", je veille à la reconnaître quand elle apparaît et à refuser qu'elle s'installe, qu'elle me parasite. Avoir peur pour les autres, est aussi une peur à lâcher, mais je sais ce n'est pas facile, mais on apprend beaucoup en œuvrant dans ce sens, d'autant qu'on libère ainsi l'autre. On ne peut pas savoir comment untel ou unetelle réagira lors de notre Départ, il se passe tellement de choses non prévisibles dans ces moments là.
    Voici un témoignage intense de cette possibilité de ne plus avoir la peur au ventre:
    à partir de la 37e minute de cet enregistrement: http://www.alohee.com/2011/01/ici-maintenant-3/#more-336

    Je serai dans le silence pour plusieurs jours à partir de dimanche, aussi je vais faire le maximum pour te répondre plus longuement ce soir.
    en toute Tendresse
    Nathalie

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  16. Nathalie,

    tu as parfaitement raison sur le mot "lier" rien à ajouter. Tu m'as saisie hors du mot. En l'écrivant j'ai senti qu'il n'était pas adapté mais pas le temps pour rectifier, je sais que tu comprends.


    "Cette reliance par l'intériorité, une fois qu'elle existe, elle reste indépendamment de ce qui va se vivre au-dehors, d'autant si on reste libre de l'autre, sans lien. "

    Je sais exactement de quoi tu parles.Et c'est une grâce de le vivre.

    "Qu'as-tu tiré de ce qui t'a été donné de recevoir de ces vécus? Pourquoi utilises-tu encore le mot "résignation"??? l'Amen n'est pas un Abandon! C'est un réel Pas que l'on fait en conscience. "

    Non, je sépare bien l'Amen de cette résignation. L'abandon est effectivement un acte d'amour que l'on fait en toute conscience.

    Dans la résignation il y a encore résistance. Dans le "Mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné?" il y a encore une résistance. Mais je suis humaine et je mentirai en disant que parfois je ne ressens pas cette résignation.
    Parfois je suis passée par la résignation pour vivre l'Amen; c'était et c'est parfois encore un chemin nécessaire, un processus inévitable en rapport avec mon histoire. J'en suis consciente mais j'en "joue" dans ma "stratégie".

    Je ressens bien plus profondément l'Amen. C'est cet Amen qui me guérit instantanément de toute peur.

    La peur au Ventre est venue au même moment que l'Eveil mais elle n'est plus revenue depuis et j'ai appris comme toi à m'en libérer.

    Mon seul point "faible" reste l'enfant...et je sais que tu comprends. C'est se donner, au-delà même de tout ce qu'on peut. Donner ma vie a un sens réel pour moi. Et ce n'est pas un sacrifice c'est un acte...essentiel. Vital.C'est une grâce. Et c'es en cela qu'il y a JOIE. Dans le partage et le don. C'est en cela que nous devenons riche.

    Moi aussi comme toi à partir de dimanche. Mais le silence est aussi nécessaire à toute relation. C'est une respiration. Inspir, expir...

    Merci pour le lien, je vais l'écouter attentivement et je n'ai oublié ni l'image ni le poème.

    Prends le temps qu'il te faudra.

    Je t'embrasse

    Nout

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  17. Nout tu dis :
    [C'est cet Amen qui me guérit instantanément de toute peur.][La peur au Ventre est venue au même moment que l'Eveil mais elle n'est plus revenue depuis et j'ai appris comme toi à m'en libérer.]
    mais alors pourquoi la peur est encore ressentie dans ton rêve de l'homme tueur??? elle ne devrait plus y être présente ...



    tu dis qu'elle

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  18. Bonsoir Nat',

    La peur que je ressens dans ce rêve n'est pas comparable avec la "peur au ventre" vécue il y a six ans.

    La peur n'est pas éradiquée à jamais de ma vie.

    Tu veux peut-être me faire comprendre que si je ressens de la peur dans ce rêve, c'est qu'il (l'homme tueur) n'est pas complètement parti.

    Ma réponse est: lui non.
    La peur au ventre: oui.

    Ce qu'il reste est un grande vigilance (qui est parfois une forme de peur parce que je "connais" les conséquences de chacun de mes actes - je les mesure avec beaucoup plus d'acuité qu'avant...) et la Foi qui brûle toute peur.

    Tu sembles me dire que mes rêves sont de mauvaise augure...c'est possible. Mais dois-je justement en "avoir peur"?
    ou dois-je m'en remettre à Dieu pour me guider et m'éclairer?

    Quelle serait selon toi la meilleur attitude?

    Tu dis:

    "J'aurais pu, suite à ce rêve, par un simple coup de téléphone annuler la rencontre qui
    devait avoir lieue, mais je ne l'ai pas fait. Je n’ai pas fuit, j’ai accepté de faire face à ce qui appelait à se vivre. "

    Pourquoi n'as-tu pas fui? Y avait-il d'autres personnes que toi qui auraient à payer le prix de cet affrontement?

    Pour ma part il y en a. Et le rêve du "cours" le fait bien ressortir. Il y a les enfants. Sont-ils en âge et en mesure de contempler ce Vide? Sont-ils prêts, armés, nourris suffisamment d'amour pour affronter cela?

    Je sais intimement que non. Pas encore. Et je saurai quand il sera temps. Le rêve exprime mon désir de fuite. Mais je ne fuis pas. Je regarde "autrement" et j'apprends beaucoup.

    Je ne dis pas qu'à une époque (d'aveuglement) je n'ai pas voulu fuir mille fois. Mais je suis là. Et je mange chaque jour ce qui m'est donné comme pain. Et à chaque bouchée, je rends grâce. Et à chaque grâce je grandis.

    C'est mon chemin de croix. Et je ne le contourne pas. J'avance prenant la mesure de chaque pas.

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  19. [La peur n'est pas éradiquée à jamais de ma vie.]
    pourtant Nout tu écris:
    [C'est cet Amen qui me guérit instantanément de toute peur.]

    Je n'ai pas dit que tes rêves étaient de mauvaises augures, pour moi, ils t'invitent à la prudence, à te poser, à faire le point

    Envie de te dire:
    mets les livres, les analyses de rêves, ton blog de côté, va t'assoir à l'ombre d'un arbre, dans ton eau-dedans assis toi également à l'ombre de ton arbre, de ton Je Suis. Accorde toi un temps de silence, écoute le Vent dans les branches même s'il se fait violent, laisse le oeuvrer, lui sait les branches à élaguer,il connait la règle de trois qui mène à la fructification, laisse toi guidée comme Marie ...veille à ne pas choisir ta couleur, laisse là te choisir ...

    [Pourquoi n'as-tu pas fui? Y avait-il d'autres personnes que toi qui auraient à payer le prix de cet affrontement?]
    j'ai trois enfants (33 -30 21 ans) ils ont su pendant cette période sombre m'offrir ce qui avait fructifié en eux de ce qu'ils avaient reçu de moi. Si j'ai accepté de vivre cela, c'est que je savais que quelque part on ne me laissait pas le choix, cela serait revenu sous une autre forme. Et j'avais conscience que si cela m'était "donné" de vivre c'est qu'il y avait une bonne raison derrière. Je suis convaincue aussi qu'en oeuvrant en moi même je participe aussi à l'épuration d'un "sang" que mes ascendants, et descendants portent en eux-mêmes. J'ai parfaitement conscience que mes enfants portent aussi en eux ce qui est encore lourd en moi, nous en avons beaucoup parlé ensemble depuis. Les personnes les plus fragiles dans mon entourage sont ma mère et ma petite soeur, mais j'ai plus vu la nécessité du vécu, que les conséquences pour elles. Tu sais Nout,souvent lorsqu'il arrive un drame dans une famille, les jeunes enfants sont très surprenants. A l'hôpital, il émane de ceux qui se savent condamnés, une grande force d'acceptation. Ils prononcent parfois des paroles qui vont aider leurs parents à faire face à leur absence. Mes enfants m'enseignent bien plus que mes parents ne l'ont fait, même quand ils étaient tout petits. Ils sont aussi un poser dans le Voir de ce qui m'habitent, je me lis à travers eux. Aie Foi en ce qui les Habitent ! Mais je comprends ce que tu peux ressentir, j'ai moi-même fait des choix par rapport à eux, aujourd'hui j'ai conscience que cela pouvait être aussi une excuse ...

    J'ai déposé ici mon autre longue réponse, mais c'est quand/si tu veux et peux
    https://docs.google.com/document/d/1IR1KwqbSCEpw-UlO_IK2OYgjXqOT7tlA_d-antggyYw/edit?hl=en_US

    Tendres Pensées
    Nathalie

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