Tu ne trouveras pas l'Eveil dans un livre.
Ni dans rien de ce monde. Tu n'as besoin de rien. Même pas d'un vouloir, d'une quelconque quête.
Tu n'as besoin que d'être là, parfaitement nu, seulement là à respirer.
Souvent, les chercheurs en spiritualité s'indignent.
Au fond d'eux, ils se sentent lésés, injustement oublié par la divine providence. Ils vont de maître en maître, croyant trouver la révélation là où elle n'est pas: ailleurs, toujours ailleurs. Ils se sentent lésés d'eux-même. Ils ont cette soif latente qui les tiraille mais qu'ils ne peuvent soulager. Ils sont étrangers à eux-mêmes. L'éveil devient alors une idée. Quelque chose dont on peut "discuter", qu'on peut vouloir, qu'on peut considérer comme un objet quelconque qui rejoindra les autres, bien rangés au fond de la mémoire.
Or, l'Eveil est l'incontestable flamboyance du Rien.
Le seul fait de chercher est un non-sens.
Je n'ai jamais cherché l'éveil. J'ignorais même ce que c'était.
Mais, j'ai beaucoup lu, beaucoup cherché La réponse à une question que je n'avais jamais vraiment posé. Je peux l'exprimer comme cela. Il y a derrière les douleurs de la vie, une attente de réponse. Une exigence...qui nous aveugle.
On sent bien, au fond de la faille en nous, que cette douleur que l'on ressent n'est pas "normale". Bien sûr, on trouve mille causes valables à cette douleur; mais on sent pourtant, au fin fond de nous même, à l'arrière de l'arrière de nos pensées que ceci n'est pas notre état normal. Que notre être n'est ni douleur, ni souffrance.
Qu'il est pure joie.
On ressent aussi cela face à la beauté. Cette certitude que nous sommes cela. Que rien d'autre à part cela n'Est réellement.
Souviens-toi, quand le soleil se lève et se répand sur la mer. Quand les premiers bourgeons éclatent. Quand la ville se déploie dans la brume.
Tu sais à cet instant. Ou plutôt tu ne sais plus rien. Tu as tout désappris. Tu es à nouveau nu et souverain dans le jardin d'Eden.
Cela survient aussi dans le silence. Il faut inévitablement faire le vide ou plutôt revenir à ce vide naturel en soi. Laisser retomber la vase au fond de l'eau. Laisser paraître le cristal. Une paisible transparence.
L'Eveil s'invite lorsqu'on est assez humble pour ne plus vouloir le trouver. L'Eveil survient quand on ne sait plus rien.
Il nous cueille alors que nous sommes en équilibre, sur le point de mourir et même pas encore né. Il fait de notre vie, petite chose essentielle et futile, un feu de joie. Une blessure d'amour.
C'est alors que là, et seulement là, tu seras en mesure de comprendre tous les livres du monde. Plus rien ne sera étranger à toi.
Le clair de lune pénètre dans la pièce à la mesure de l'ouverture, même si sa lumière se répand partout, de l'orient à l'occident.
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Rumi
Au fait...très jolie ta présentation sur ce nouveau blog ! Très réussie !
RépondreSupprimerQuelle pureté se dégage de ces images !