mercredi 9 novembre 2011

Interprétation du rêve: le salon de coiffure


Rêver de coiffure pourrait sembler superficiel mais les rêves savent utiliser des choses parfois très simples pour délivrer des messages d'une profondeur étourdissante (on n'en voit pas la fin...).

Les cheveux sont un symbole récurrent dans les rêves. D'une façon générale, ils peuvent représenter la force vitale (voir le mythe de Samson), l'émanation de la "tête" c'est à dire ce que l'on pense, ce qui émerge de l'inconscient mais aussi l'aura, l'énergie que l'on dégage, ou les antennes de l'intuition.

Dans ce rêve-ci, je recherche un salon de coiffure parce qu'à l'instar de Tempérance , j'éprouve le besoin de modifier la couleur de mes cheveux, plus précisément des les éclaircir. Je suis certainement en train de vouloir "éclaircir" quelque chose qui semble émerger du passé ou de l'inconscient. Quelque chose de délicat à conscientiser et qui a certainement un rapport avec le féminin (côté gauche) et plus précisément avec le rapport à la mère... Mais je sens bien que je dois effectuer cette recherche intérieur avec discernement et sagesse et non pas comme l'aspect du premier salon, de façon légère et superficielle.
A aucun moment du rêve, je n'aperçois mes cheveux. Leur évocation désigne donc bien un rapport à l'intériorité, à ce qui ne se voit pas.

Après une recherche assez longue, je découvre le salon d'aspect "simple" tenu par la femme brune d'âge mûr et avenante. C'est une invitation à faire appel à mon expérience tout en restant dans l'accueil de ce qui se présente en toute humilité. Une façon de m'inciter à utiliser le passé pour comprendre le présent.

Les jouets éparpillés dans le salon évoque un lien non négligeable avec l'enfance. Cette recherche intérieure, si  elle doit être menée en profondeur, peut être appréhendée de façon ludique et spontanée. L'attente révèle l'importance du temps et de la maturation indispensable à toute prise de conscience.
La coiffeuse me demande un paquet de cigarette avant de commencer son "travail". Je reste hésitante sur le sens de cet échange. Mais à l'instant me vient ces phrases courtes écrites sur les paquets de cigarette du genre: "fumer tue". Ce qui pourrait avoir un lien avec ce que découvre la coiffeuse dans mon oeil gauche (côté féminin): la tumeur...tu-meurs...

Cette nouvelle m'attriste profondément. Je suis en train de faire le deuil de quelque chose, lâcher quelque chose, qui semble voiler mon regard  (ma conscience). D'autant plus que j'ai peur de "perdre conscience"...
Je dois laisser mourir pour guérir en quelque sorte.
L’évocation de ma fille qui risque de souffrir de me perdre (ce qui m'attriste), donc de perdre sa mère, me renseigne sur la nature de ce qui doit mourir: la mère ou plutôt cet idéal de mère que je n'aurais jamais (et que je ne serai jamais aussi...). Il faut dire qu'après m'être largement attardée sur mon rapport au père, après avoir très facilement tué le père comme on dit, je me suis plus ou moins préservée (par culpabilité) de ce deuil pourtant inévitable.
Le visage de l'amie qui apparaît sur celui de ma fille aînée est en quelque sorte le personnage déclencheur (dans la réalité) de cette résurgence d'une problématique avec ma mère. Celle qui a fait revenir en surface (en sur-face...visage) ce regard faussé sur la mère et l'urgence de rectifier le tir.

C'est une problématique que j'ai longtemps évitée mais qui est ressortie de façon somatique par ces blessures récurrentes du côté gauche de mon corps (entorses, deux fractures, dents etc) depuis l'enfance et que j'ai refusé de voir. Il faut dire qu'à l'instar de cette fille à laquelle je veux confier la plus jeune, ma mère est quelqu'un de très "gentil" qui a tendance à se réfugier dans un rôle de  victime. Ce qui cantonne l'autre, de façon très inconfortable, dans le rôle de l’oppresseur (rôle d'ailleurs longtemps tenu par mon père...).

La route déserte peut symboliser cette solitude ressentie, ce sentiment d'abandon, vécu lorsque l'on est privé (ou en perpétuelle demande) de présence maternelle. Présence enveloppante, accueillante, et surtout inconditionnelle. On se sent bien sûr sécurisé par une telle présence.

C'est l'aspect mâle, l'animus qui apparaît ici apporter une solution à ce manque. D'abord sous la forme désincarnée du docteur David Servan-Schreiber, qui apporte une clé de guérison sans doute en désignant indirectement la quête du Soi, suggérant ainsi l'aspect spirituel.
Puis sous la forme du compagnon qui dédramatise la situation et concrétise cette possibilité de sortir du cercle vicieux du manque quand le regard est constamment tourné vers l'extérieur. C'est donc l'aspect agissant, plus concret, celui qui fait le lien.

La rééducation des yeux par le docteur aux yeux clairs (l'animus positif est apparemment représenté sous cet aspect dans mes rêves) qui évoque aussi la clarté du regard, complète cette solution apportée par le rêve. Puisqu'elle aboutit sur la prise de conscience que je suis moi-même la source de guérison, la source de présence. Je peux être pour moi-même la mère que je n'ai pas eue. Ce troisième aspect peut représenter le mental qui aide à réorienter le regard, outil insuffisant utilisé de façon isolée, mais efficace si complété par une reliance spirituelle et une action inspirée.

Le rêve suivant montre que j'ai "saisi" le bon salon de coiffure, c'est à dire, l'attitude, l'aspect de moi-même qui va me permettre de mettre au clair ce féminin blessé qui émerge, et d'en faire révéler, pourquoi pas (puisque c'est aussi un salon d'esthétique) toute la beauté. L'arcane de l'étoile suggéré à travers la carte de la patronne est une carte féminine par excellence, sur laquelle un personnage au longs cheveux (!) semble maîtriser, harmoniser ses énergies intérieures (conscientes ou pas).

Mettre en lumière les zones d'ombre en soi en cheminant à travers le rêve, permet de mieux s'enraciner. Et plus profondes sont les racines, plus haut on s'élève. Jusqu'à atteindre les étoiles...

4 commentaires:

  1. Bonsoir Nout,

    Tu as une sacrée veine de faire d'aussi beaux rêves... Je dois avouer que depuis que j'ai compris (et appliqué) la puissance de la Non Pensée Bouddhique, mes rêves se sont appauvris au bénéfice de la qualité du sommeil et je n'ai que très rarement souvenance de mes rêves. Mais, pour revenir à tes rêves, il est clair que tu es la mieux placée pour un décryptage. La conjonction de ton inconscient (le rêve) et ton conscient (le décryptage) ne peut que déboucher sur la vérité salvatrice.

    Amicalement,

    Oliver

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  2. Il y a des nuits qui sont paisible, où le rêve est léger, m'effleure à peine,

    et des nuits où il apparaît si clair, si "réel" un peu comme un Bouddha bleu ;). Il ne me faut alors aucun effort pour le retenir. Il reste dans ma mémoire aussi clair qu'un évènement diurne.

    C'est le signal que je dois m'y pencher; du moins c'est ce que j'ai compris il y a peu. J'ai aussi compris qu'un rêve conscientisé, recentre sur l'essentiel. Et accroît la créativité.

    Fais de beaux rêves (bouddhiques) Oliver! ;)

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  3. @Nout : oui, Olivier a raison, tu fais de très beaux rêves ! Je suis aussi de ton avis sur le fait que lorsque certains se détachent du lot, il s'agit d'une invitation à en chercher l'essence-ciel ...
    Et je reste convaincue qu'être attentif à ces manifestations et chercher à les comprendre nous ouvre des portes d'une richesse insoupçonnée. Ce que tu nommes très justement par créativité. Je ne te remercierai jamais assez de m'avoir "guidée" (comme une Étoile que tu es) sur le chemin de mes rêves.

    Très affectueusement à toi, bisous et bon WE !

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  4. C'est un échange de bon procédé ;), ton référentiel m'a bien éclairé! Et ce n'est pas un hasard si le rêve utilise le symbole de l'étoile... ;)

    A toi aussi très bon WE!

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