Dans ce rêve de la valse minute, il y a à la fois une notion de vitesse mais de vitesse facile. C'est à dire que l'enfant joue très bien son morceau et de plus, je l'accompagne dans mon esprit, emportée par les notes qui s'enchaînent. Il y a un accord entre l'enfant (l'enfance..) et moi. Je me laisse entraîner par ce flot vital qu'il représente et dont la musique en est la meilleure expression.
Cette vitesse a quelque chose de jouissif, comme une revanche sur cette maîtresse qui impose le silence mais n'entame nullement ma joie et le partage avec mes filles. La présence de ces dernières assises à mes côtés et riant avec moi m'indique que cette joie de vivre se transmet de génération en génération tout aussi bien que les souffrances. De plus ce flux naturel (symbolisé par la pente, qui descend avec fluidité, facilité comme le rythme de la musique) a un fort pouvoir de rédemption car au final, la petite fille qui hurle se retire avec la maîtresse comme si elles ne faisaient plus vraiment partie du tableau. Elles sont de "trop".
Comme je l'exprimais en commentaire, cette valse est l'exact reflet de mon intériorité présente. Je sens un grand flux me traverser et remplir ma vie, concrètement et spirituellement.
De plus, une chose à préciser, la musique de Chopin est un peu "magique" dans le sens que jouée mains séparées ou sans rythme, elle est totalement discordante. Il faut trouver le bon rythme et l'accord exact entre la main gauche et droite pour entendre la bonne mélodie.
Le bon rythme semble a voir été trouvé. Mais nous sommes là dans un lieu de loisir (le parc) et trouver le bon rythme est encore aisé...
Dans la seconde partie du rêve, nous voilà dans un lieu de "travail", un lieu clos. Il peut s'agir d'une évocation de mon activité professionnelle effectivement très prenante, qui fait peser sur moi de grandes responsabilités puisque je suis mon propre patron (la femme noire est le chef), mais dont je me suis crue pendant longtemps inapte (!). D'où une grande rigidité, une tension intérieure constante, et un problème avec la gestion du temps...
Ce lieu clos peut être aussi un lieu de travail alchimique, gestatoire, où les matériaux de la psyché s'unissent afin de trouver un meilleur "accord" et de donner ainsi une musique plus harmonieuse...
L'aspect de la femme noire est attirant car elle recèle un potentiel insoupçonné. Mais elle reste encore attachée au vieilles références masculines (mon père travaille dans le même milieu que moi) d'où la couleur de sa peau. En la serrant dans mes bras, dans cette atmosphère de communion, de partage, je lui donne la possibilité de rester elle-même, de laisser sa joie naturelle et maintenant intégrée, conscientisée, la libérer de son carcan de stress et de raideur. La libérer surtout de cette notion déformée de "travail-sacrifice".
Elle peut ainsi assumer pleinement sa féminité alliée à un masculin intérieur guéri.
La "valse-minute" est un morceau qui coule comme un torrent, une rivière impétueuse et vive...la rivière de la vie, qui avance, avance, avance à toute vitesse, sans jamais se figer, toujours nouvelle et pourtant toujours la même...toujours accordée au moment présent...("minute").
RépondreSupprimerComme tu le dis, le "flux" de la vie, la vitalité naturelle qui nous traverse et nous entraîne...juste là où nous devons être.
C'est formidable ce que tu dis sur les "deux mains" qui doivent jouer le morceau "ensemble", cela rejoint bien l'"union" que souhaitait le "Jésus" du rêve ("christ" intérieur,"Soi" spirituel)...
Unir les opposés (travail/loisir, âge adulte/enfance, féminin/masculin, tension/détente, fermeture/ouverture) semble être la voie sur laquelle tu te trouves actuellement...
Quand ils sont unis, quand on a trouvé le "bon rythme", la vie n'est plus discordante, mais devient belle...et joyeuse.
Même dans les activités dites "stressantes"...
Voilà c'est exactement ce que je voulais exprimer par ce fameux conflit du "masculin/féminin" qui tels le yin et le yang peuvent prendre différentes formes mais le résultat d'une opposition, d'une séparation est toujours stérilisante voire créatrice de blocages et problèmes. Alors que si on laisse aux choses s'enchaîner librement, la mélodie du Un apparaît même en gardant un pied dans la dualité...
RépondreSupprimerMerci pour ce très beau retour Licorne! ;)