lundi 23 janvier 2012

Naître en profondeur


 Lorsqu'on éclaire au maximum l'obscurité de la psyché, les ombres n'en paraissent que plus noires là où la lumière ne porte pas. C'est un des points les moins discutés du processus d'individuation. Il en résulte que lorsque nous illuminons une partie de la psyché, nous devons affronter une obscurité encore plus profonde. Il ne faut pas ignorer cette part obscure. La clef, les questions ne doivent être ni cachées, ni oubliées. Il faut poser les questions. Et trouver la réponse.

Le travail le plus profond est aussi le plus obscur. Toute femme courageuse, toute femme en train de devenir sage va aménager les territoires les plus pauvres du psychisme, car si elle ne construit que sur les meilleurs terrains de la psyché, elle aura vue sur ce qu'elle a de moins bien. Ne craignons donc pas d'explorer ce que nous avons de pire. Le pouvoir de l'âme en sortira renforcé, grâce aux nouvelles perspectives, aux nouvelles opportunités qui permettront une vision neuve de notre vie, de notre soi.

C'est dans ce domaine de l'aménagement psychique du territoire que la femme Sauvage brille. Elle n'a pas peur du noir: elle voit dans l'obscurité. Ni les immondices, ni les détritus, ni la pourriture, la puanteur, le sang, ni les ossements, ni les jeunes filles agonisantes ou les époux assassins ne lui font peur. Elle peut en supporter la vue, l'accepter, apporter son aide.

Femmes qui courent avec les loups - Clarissa Pinkola Estés



2 commentaires:

  1. Ta suite d'articles sur l'ombre est vraiment excellente, Nout !
    J'aime beaucoup celui-ci et son illustration.

    Je crois aussi que plus il y a de lumière, plus le noir est "noir"...on pourrait dire aussi que plus on va vers la lumière, et plus l'ombre se fait épaisse...en fait, les deux évoluent conjointement : plus le "meilleur" apparaît en nous, plus il faut affronter le "pire", qui, lui aussi, grandit en proportion du premier. Pour continuer à avancer, il faut donc une bonne dose de courage...

    Accepter la vue des "horreurs", accepter leur existence...Pouvoir regarder lucidement notre part obscure et pourtant ne pas s'y perdre, ne pas rester fasciné et "scotché" par cela...ne pas succomber à la peur...et rester dans l'amour qui, seul, peut "dépasser" l'obscurité et favoriser notre croissance vers le haut, vers la lumière...

    J'avoue que ... c'est plus facile à dire qu'à faire ! :-)

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    1. Je dirai chère Licore à l'instar d'Annick de Souzenelle que le "pire" n'est qu'un "meilleur" non accompli!

      Ce n'est pas facile en effet mais on ne forge pas une épée sans quelques coups de marteaux! ;)

      Allons d'un pas confiant à la rencontre des ombres de la forêt...

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