lundi 30 janvier 2012

Huit ans...


Sa femme mourut alors que la petite avait huit ans...

(extrait du conte la Belle Vassilissa)

"A l'instar du Yi King, oracle chinois, le Tarot est aussi un livre des transformations. Or se transformer c'est devenir soi-même. Faire de son identité au-delà de sa personnalité. Le nombre 8 est le nombre des transformations et il évoque souvent un passage par une mort initiatique. L'arcane VIII, la Justice, est une des lames qui illustrent le mieux ce thème. "(Georges Colleuil - Tarot l'Enchanteur)

Baba Yaga est présente sous diverses formes dans ce conte. Dès le départ, elle apparaît sous la forme de ce huit. Chez les égyptiens la justice était représentée par la déesse Maât ou chez les grecs la déesse Thémis, épouse de Zeus:

Grasset

"Il existait, jadis, près d'Eleusis, haut lieu initiatique de la planète, un puits consacré à Thémis. Les femmes soupçonnées d'adultère devaient s'en approcher avec inscrit en elles le serment de leur fidélité, et poser leurs mains sur la margelle du puits. Si la réalité n'était pas conforme à ce qui était inscrit, alors, telle une furie, Thémis sortait du puits et les entraînait avec elle vers l'abominable gouffre."(Georges Colleuil - Tarot l'Enchanteur) Voir les réserves de la Licorne dans les commentaires de cet article au sujet de cet extrait.

Cette forme de justice peut sembler à première vue bien cruelle, tout comme le personnage de Baba Yaga qui, selon la légende aimait se repaître de chairs d'enfants. Mais si nous intériorisons ces archétypes, nous nous rendons compte que cette balance de la justice existe belle et bien en nous. 

Si nous pouvons aisément mentir ou cacher nos secrets au monde extérieur, nous ne pouvons le faire aux yeux de la conscience. Tout ce que nous faisons, pensons, ressentons est enregistré en nous. Parfois cela reste inscrit dans la mémoire; mais quand ce qui survient ne nous plait pas, ou ne correspond pas à ce que nous aimerions être  (au moi artificiel ou ego), nous engloutissons cela dans l'inconscient comme Baba Yaga l'ogresse engloutit les nourrissons. Nous envoyons la vérité se perdre dans les méandres de la forêt...  Et voila qu'une part de nous-même devient dans ces sous-bois inextricables une ombre omniprésente.

Et nous voila à vivre, à partir de miettes de nous-même qui, à l'instar du petit Poucet seront les seuls repères pour retrouver le chemin du retour.

L'épée de la justice représentée sur l'arcane nous renvoie aux paroles du Christ: 

Je ne suis pas venu ici pour apporter la paix, mais l'épée, l'épée à double tranchant.

Saint-Michel Pesant les âmes
Parole qui pourrait sembler énigmatique mais qui rejoint bien notre cheminement initiatique entrepris à travers le conte de la belle Vassilissa. Quitter "la trop bonne mère" c'est à dire quitter cette paix factice de l'homme inconscient, ignorant de son potentiel et des forces antagonistes qui l'habitent. Puis laisser l'épée pourfendre les ténèbres intérieures, l'épée de la conscience lumineuse. Ce double tranchant étant sans doute sur les forces équilibrées du Tao, le Yin et le yang, la dualité unifiée dans la verticalité de la lame. L'épée n'est pas là une arme destructrice mais plutôt une arme guérisseuse, un moyen d'ouverture à soi-même et donc au monde.

"L'épée de la Justice est aussi l'épée qui sacre et adoube le chevalier: au nom de saint Michel et au nom de saint George. Saint Michel l'archange exprime la notion de justice à un très haut niveau de signification. Son nom, Michael, quasiment l'anagramme d'alchimie, lui confère ses lettres de noblesse. En hébreu, il se traduit par: "Qui est comme Dieu?" Question sans appel qui retentit avec force et place l'homme face à sa condition.(...)

Saint Michel terrasse le dragon, c'est à dire le scorpion. Nous jouons ici sur une gamme de symboles porteurs du même sens, même si nous devons les comprendre à un niveau vibratoire différent. Scorpion, Dragon, Serpent à plumes, Kundalini, Vouivre, etc.

Cette allégorie représente le combat de l'homme contre ses instincts, émotions, pulsions libidinales et toutes ces énergies primordiales, bouillonnantes aussi bien dans l'homme que sur la Terre (pensons au tellurisme) et au sein desquelles l'introduction de "l’Épée de conscience" permettra la transformation et la sublimation de l’énergie ancestrale (Note personnelle: énergie archaïque de Baba Yaga , figure sans doute de la Mère Sauvage) en énergie spirituelle."(Georges Colleuil - Tarot l'Enchanteur)


28 commentaires:

  1. Hé Hé ... ! Décidément le huit est très présent en ce moment (synchronicité, quand tu nous tiens ;) voir mon rêve de cette nuit !!!)

    Les pages de Colleuil sur cet arcane sont particulièrement justes (c'est le cas de le dire). Je me rappelle aussi qu'en formation, nous avons évoqué le fait que l'épée de la Justice est aussi à rapprocher de l'aiguille de l'acuponcteur : permettre aux énergies bloquées de re-circuler, en "justesse" avec son être intérieur. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien si la Justice nous regarde en face. J'aurais quelques compléments à faire suite aussi à ton mail que j'ai lu ce matin, je te répondrai plus longuement dans un très prochain message. En tous cas le lien que tu fais avec Baba Yaga est très enrichissant pour moi, c'est une légende que je ne connaissais pas.
    Gros bisous !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Synchronicité effectivement!

      je suis heureuse de pouvoir t'emmener à la rencontre de Baba Yaga!

      Supprimer
  2. L'épée, c'est un symbole qu'on retrouve partout...

    Penser par exemple à Arthur, dont le premier geste est de "retirer l'épée" de la pierre. L'épée , c'est la détermination spirituelle, c'est le pouvoir de l'esprit, c'est la force de la pensée claire, la clarté mentale...elle rejoint alors l'intuition, cette faculté de "trancher" entre deux possibilités...alors oui, elle est bien "conscience lumineuse", cette conscience des choses, qui va permettre à l'amour de s'exercer avec discrimination et non dans le brouillard des illusions. Voilà pourquoi Jésus dit être venu "apporter l'épée"...

    Saint-Michel (connu pour sa balance) est aussi celui qui porte l'épée car il doit "trancher" pour exercer la justice...trancher de façon juste.

    Le nombre "huit" est bien sûr celui de la transformation...sans doute le moment est-il venu, pour la petite fille du conte, à huit ans, de se transformer et de passer de la "coupe maternelle" à plus d'indépendance (d'où la mort de la "bonne mère"). Tu remarqueras que de TRES nombreux contes dont l'héroïne est féminine commencent par la mort de la mère (Blanche-Neige, Cendrillon...). Elle est ensuite remplacée par la marâtre... il y aurait beaucoup à dire à ce sujet.

    Dans Baba Yaga, la poupée représente aussi cette "intuition" (léguée par la mère, elle est l'intuition féminine transmise de la mère à la fille).

    Je suis d'accord avec Tempérance quand elle dit que le huit "permet aux énergies bloquées de recirculer, en justesse avec son être intérieur". Le "8" si on le suit avec le doigt, est un mouvement qui ne s'arrête jamais, qui tourne en haut, puis en bas, qui unit le haut et le bas, en un mouvement continuel...Si on le renverse, à l'horizontale, c'est le symbole de l'infini. C'est donc une "union" du haut et du bas, de la droite et de la gauche...union non statique, mais sans cesse en évolution.

    Par contre, je suis très sceptique sur ce que dit Georges Colleuil (en particulier sur les femmes adultères)...fais attention, il s'agit là de versions déjà très déformées de ce qu'est la "Mère sauvage", ce sont des versions "patriarcalisées" qui nous donnent un point de vue masculin sur le pouvoir féminin. Ce qui est au départ "amour libre" devient "punition pour les femmes adultères"...ce qui est "la liberté sauvage" de la Femme libre devient "sorcellerie noire" de Baba Yaga qui est vue comme un monstre dévorant ses enfants...la beauté du Féminin, pour la société patriarcale qui en a peur, devient "horreur démoniaque"...

    Comme je te le disais, pour retrouver les "vrais pouvoirs féminins" (ceux de Baba Yaga, mère sauvage mais non "noire"), il faut "passer par-dessus des siècles d'interprétation patriarcale, interprétation qui a tout "déformé"... qui a transformé le positif en négatif, et qui a brouillé tous les repères.
    D'où la difficulté de la petite fille, pour accéder à sa féminité originelle, pour retrouver ses marques. Elle doit traverser une "forêt de préjugés" et "trier, trier, encore trier le faux du vrai" !!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci chère Licorne pour ce développement,

      En ce qui concerne l'apparition de la marâtre, je vais aborder cela prochainement dans le prochain post. Et développer cette mort des mère au profit des belle-mères en me servant de mon expérience personnelle et en m'appuyant sur l'exploration des mythes.

      "Par contre, je suis très sceptique sur ce que dit Georges Colleuil (en particulier sur les femmes adultères)...fais attention, il s'agit là de versions déjà très déformées de ce qu'est la "Mère sauvage", ce sont des versions "patriarcalisées" qui nous donnent un point de vue masculin sur le pouvoir féminin. Ce qui est au départ "amour libre" devient "punition pour les femmes adultères"...ce qui est "la liberté sauvage" de la Femme libre devient "sorcellerie noire" de Baba Yaga qui est vue comme un monstre dévorant ses enfants...la beauté du Féminin, pour la société patriarcale qui en a peur, devient "horreur démoniaque"..."

      En fait, je n’interprète pas ce genre de légende d'un point de vue moral, tout comme les contes, tout comme les paraboles de Jésus par exemple sur la femme adultère. Cette vision déformée l'est justement par manque de conscience et de clairvoyance sur ce qu'est la véritable morale.

      Dans la parabole de la femme adultère, Jésus fait bien le lien entre ce jugement basique de la moralité des pharisiens et cet adultère bien plus grave et avilissant de l'être qui se trahit lui-même, c'est à dire qui ne suit pas la voie de son coeur mais seulement celui de son ego.

      Peu importe au fond si cette histoire de puits a existé ou pas. L'important c'est comme dans le conte, l'aspect effrayant et démoniaque de la Mère Sauvage n'est réservé qu'à celui qui garde les yeux fermé sur ses propres ombres.

      Je ne sais pas si la patriarcat est en cause ou si il s'agit tout simplement d'une forme d'infidélité de l'humanité envers elle-même et sa partie la plus inconsciente, celle qui justement recèle de grand pouvoirs et la relie au divin.
      Les forces noires existent, ainsi que la sorcellerie noire. Mais cette sorcellerie ne peut justement être pratiquée que par ceux qui ont coupé tout lien avec leur part sauvage, c'est à dire qui ne vivent qu'à travers un ego démesuré.

      Les "pouvoirs féminins" ne sont pas réservés aux femmes mais ont des éléments inhérents à la psyché humaine, des pouvoirs permettant à l'Être (homme ou femme) de retrouver le fil qui le ramène à lui, au SOI, à la vérité.

      La petite fille ne cherche pas seulement à atteindre sa féminité originelle mais son essence vraie, celle qui va lui permettre de discerner le faux du vrai...

      C'est un conte pour les hommes aussi! ;)

      Supprimer
  3. Je te suis, Nout...
    Ce conte concerne tout le monde et la petite fille cherche à atteindre son essence vraie...
    Mais reste que le sujet principal est "l'ombre du Féminin" (Féminin, tu as raison, qui existe en chacun et pas seulement chez les femmes). Tu remarqueras que tout le conte tourne autour de personnages féminins.

    L'ombre est ce qui a été refoulé, dénié, enfoui dans l'inconscient parce que "non-conforme". Et là, la morale intervient bel et bien. Il y a bien une morale imposée qui a contribué à enfouir certains aspects du féminin dans les oubliettes de l'inconscient, et il y a bien quelque chose à aller rechercher (ce que fait Vassilissia avec courage).

    Cette "morale" est celle dans laquelle nous vivons depuis des siècles...elle existait déjà au temps de Jésus. Elle est totalement patriarcale car elle nie les valeurs féminines au profit des valeurs masculines. Et cela, pour tout le monde, hommes et femmes. Notre culture est donc en déséquilibre total...trop masculine, ayant oublié le Féminin, l'ayant relégué dans l'ombre.

    C'est cela qu'il convient de comprendre.

    Je ne fais pas de "féminisme", je ne cherche pas à monter les femmes contre les hommes. Je constate la situation "générale", situation qui est préjudiciable à tous.

    Baba Yaga est noire et démoniaque pour ceux qui ont fermé les yeux sur leur propre ombre : c'est vrai, mais c'est le cas de notre culture dans son ensemble, et c'est donc un problème général.

    En fait, Baba Yaga a REELLEMENT un côté très noir...le conte ne laisse pas de doute là-dessus...elle est noire, elle est terrible, elle est dévoreuse, certes...mais elle est noire ET rouge ET blanche (les trois cavaliers)...elle est triple.
    Et ce sont ces TROIS aspects qu'il faut prendre en compte. Au-delà de la morale.
    Le Féminin est "cycle", cycle qui passe par le blanc, le rouge, le noir puis à nouveau le blanc, le rouge, le noir...il est cycle ininterrompu. Il ne s'accommode pas d'une morale binaire qui veut garder le blanc et rejeter le noir.

    Dans l'histoire du puits de Thémis, il y a une volonté de "faire peur" aux femmes qui ne seraient pas "fidèles" à leur mari (et à la morale patriarcale)...

    Or, Eleusis était un des hauts lieux de l'initiation féminine...un des lieux-clés qui permet de comprendre l'histoire du "Féminin originel", un des lieux où se célébrait la fierté d'être femme, la fierté des femmes "libres", "vierges" au sens premier du terme ...et je maintiens qu'en faire un endroit où les femmes adultères sont punies est une vraie trahison mythologique.

    RépondreSupprimer
  4. J'ai fait une petite enquête sur Themis (qui n'est pas la déesse que je connais le mieux).

    Et ce que je soupçonnais se confirme : on la désigne comme mère des Hespérides et mère des Moires (ou Parques, les trois déesses du destin)...Or, celles-là sont "triples" et donc conformes à ce féminin cyclique dont je te parlais plus haut...on les dessine même en blanc, rouge, noir)...il est donc étonnant que leur mère soit aussi "morale" dans l'histoire que tu cites.

    Or, si on fait une recherche sur les Moires (Wikipédia), on voit que ce n'est que tardivement que Thémis est considérée comme leur mère. Avant, on disait que c'était "Nyx" ou "Nuit"...déesse bien plus ancienne et plus complexe.

    Thémis fait donc bien partie de ces déesses "patriarcalisées" sur le tard...
    Dans la mythologie grecque et romaine, on fait ça tout le temps : on prend une déesse bien "féminine" au sens primitif et on en fait une alliée de Zeus (ou d'un autre Dieu masculin), son bras droit en quelque sorte. On change son nom, puis on déforme subtilement ses qualités et ses attributs...et hop, le tour est joué ! On la reconnaît à peine. Impossible de retrouver son côté "Vie-Mort-Vie", comme dirait Clarissa Pinkola Estes...elle est devenue bien "proprette" et tout à fait conforme aux idées de Zeus...qui a son idée à lui de la justice, assez éloignée de la justice "féminine".

    Les mythes sont la "pierre fondatrice" de la psyché...c'est vrai. Mais il ne faut pas oublier qu'ils ont une histoire...remonter à la "source" de chaque mythe est une nécessité si on veut ne pas se laisser entourlouper. Clarissa Pinkola Estes l'a bien compris, elle qui fait de l'"archéologie des contes" et qui cherche à en retrouver l'ossature originelle. Il faut gratter, gratter, gratter encore la terre pour chercher les couches profondes des "histoires" qu'on nous raconte depuis la nuit des temps...

    RépondreSupprimer
  5. Bonsoir chère Licorne,

    Je suis entièrement d'accord sur ce que tu dénonces: la vérité originelle de l'humanité a été sciemment voilée. L'humanité a été privée, amputée d'une part d'elle-même, cette part dites féminine qui attend d'être à nouveau épousée (selon l'approche d'Annick de Souzenelle avec son magnifique ouvrage "le féminin de l'être").

    Il faut bien sûr chercher la vérité partout où elle se trouve, remonter le fil des mythes et leur histoire pour en dévoiler l'ossature.
    Nous avons accès à quelques miettes de cette ancienne sagesse à travers les contes mais il ne faut pas perdre de vue que cette sagesse est avant tout en nous. Les contes sont des miroirs et bien entendre le chant d'un conte ne dépend pas du degré de connaissance sur les mythes. Le cycle des trois déesses, Baba Yaga, et même ce mental despotique qui a nié le féminin intérieur est là en nous, à cet instant cohabitant parfois inconsciemment en nous. Il s'agit avant tout de démêler patiemment tout cela...

    D'ailleurs (je vais y venir dans mes posts mais je prend mon temps pour explorer tout cela...) un des message essentiel de ce conte est de retrouver cette intuition, cette information inscrite au fond de nous, de nos cellules, à l'arrière même de nos pensées, bien en deça de tout ce que la "culture" (dans tout ce qu'elle a de sclérosant et de moralisant) a pu nous apprendre.
    Cette connaissance est accessible même si tous les mythes anciens sont jetés dans l'oubli. Je ne crois pas qu'on puisse éradiquer quelque chose qui se trouve dans nos racine car d'une façon ou d'une autre ça finit par ressortir, que ce soit à échelle individuelle ou humaine.
    Cela peut ressortir de façon sereine si on suit harmonieusement le cycle de vie-mort-vie (si l'on respecte la Déesse) ou bien de façon très désagréable voire brutale si on va à l'encontre des lois de l'univers (ou de Dieu) c'est à dire au final de Soi. C'est dans ce sens qu'agit la véritable justice et la morale que tu dis "féminine". Dans son livre George Colleuil montre bien que cette justice-là est différente de celle que prétendent appliquer les hommes.
    Ta recherche sur Thémis est en effet intéressante. Moi aussi c'est une déesse que je ne connaissais pas et je te remercie d'avoir précisé tout cela. Ce qui m'a interpellé dans ce passage, c'est le côté noir de la déesse et donc de Baba Yaga. Son aspect dévorant car il incarne bien je trouve la cruauté de la marâtre et de ses filles qui sont (selon ma propre perception) une Baba Yaga non encore conscientisée.

    RépondreSupprimer
  6. Dans son ouvrage sur l'interprétation des contes de fée, Marie-Louise Von Franz rapproche Baba Yaga de la grande Mère (le féminin sacré) qui sous son aspect archaïque, c'est à dire non conscientisé peut s'avérer extrêmement destructeur voire monstrueux . C'est sans aucun doute l'aspect noir de la déesse. Dans ce sens, la justice rendue à celui qui détourne les lois naturelles est implacables.
    Elle donne aussi une version d'un conte avec Baba Yaga dans lequel le héro n'est pas une jeune fille innocente mais un jeune hommme qui a saisi comment aborder la déesse (Baba Yaga)...Mais je compte bien y revenir. Ce conte est peuplé de personnages féminins car il aborde le sujet de l'intuition qui est un aspect dit féminin de la psyché. Mais comme tu le soulignes (nous sommes bien d'accord) hommes et femmes y ont accès. C'est un outil précieux quand on vit justement dans un monde noyé de mensonges...pouvoir discerner réellement le bien du mal non pas en s'appuyant sur une morale factice destinée à rendre les gens bien dociles.
    Gratter pour remonter à la source est en effet passionant et je suis la première à m'y adonner mais ne perdons pas de vue que les informations "extérieures" récoltées sont non vérifiables à 100 %. Chaque information doit être passée au tamis de cette intuition que Vassilissa porte dans le conte sous la forme de la poupée. Chaque information doit être pesée vérifiée par le coeur féminin. Et de façon implacable. En oubliant l'aspect gentil et soumis de Vassilissa au début du conte qui la rend esclave de ses démons non conscients la marâtre et ses filles). En sortant du lien trop émotionnel qui nous lie à la trop bonne mère.
    La vérité n'est accessible qu'à l'intérieur de nous.Gratter, gratter, trier oui mais dans la terre de ce que "je suis". L'histoire que "je suis". Voila un chemin qui s'avère tout aussi périlleux que la forêt que traverse Vassilissa...

    A partir de là, on ne peut plus être dupes de la grande machination. Je te remercie pour ta belle intervention qui me permet d'approfondir ma propre exploration.

    Douce nuit à toi!

    RépondreSupprimer
  7. Oui, Nout, je pense comme toi que tout est "en nous", inscrit au plus profond de nous et de nos cellules...et notre intuition (aidée de nos rêves) peut nous permettre d'aller rechercher la vérité enfouie...

    Mais cette intuition n'est pas infaillible et il est bon, parfois, de pouvoir l'appuyer sur quelque chose d'extérieur.
    Car les mythes transformés et les mensonges sont sournois: ils se présentent rarement comme une contre-vérité...le plus souvent, il s'agit d'une "légère" transformation de la vérité, légère transformation qui, au bout d'un moment, peut changer beaucoup de choses...Légère transformation qui peut tromper notre intuition, si elle oublie de "trier finement les choses".
    Et il y a bel et bien un "mensonge historique", une "falsification des mythes"...il faut en prendre conscience.
    L'auteur qui en parle le mieux est Françoise Gange.

    Ce que je crois, finalement, c'est qu'il faut chercher A LA FOIS à l'intérieur et à l'extérieur. Ce sera d'ailleurs le sujet d'un prochain billet sur mon blog...

    Merci pour tes remarques toujours très fines...Je vais continuer à suivre tes réflexions sur Baba Yaga...c'est passionnant !

    Bonne nuit à toi aussi...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour chère Licorne,

      [le plus souvent, il s'agit d'une "légère" transformation de la vérité, légère transformation qui, au bout d'un moment, peut changer beaucoup de choses...Légère transformation qui peut tromper notre intuition, si elle oublie de "trier finement les choses".]

      C'est particulièrement vrai. Je m'en suis aperçue depuis seulement un an (j'en ai 36!) à quel point le mensonge régnait sur notre monde. Il m'a fallu pour cela passer par diverses étapes initiatiques et je sens bien aussi que je suis portée vers la vérité par quelque chose de bien plus grand que moi. Je préfère ne pas trop figer cela par des idées toutes faites, donc je me contente d'exprimer ce ressenti qui confirme ma foi profonde que si la vérité nous intéresse vraiment (je veux dire pas seulement intellectuellement), alors il y a comme une guidance joyeuse qui nous porte vers elle.
      "joyeuse" est un mot qui peut porter à confusion parce qu'il ne s'agit pas de gaité mais bien de vitalité car la vérité qui est dévoilée n'est pas toujours gaie...

      En fait lorsque tu dis, à juste titre, cette main mise du patriarcat sur l'ancienne sagesse, j'ai tendance à aller plus loin (peut-être à tort ça reste une intuition) que le "patriarcat" est plus un symptôme. Ce fait que le mensonge s'est infiltré très insidieusement à tel point que très peu l'ont senti, me renvoie au mal à l'état pur. Utiliser le bon, le vrai à des fins destructrices, de façon tout à fait consciente (c'est important ça) me semble carrément une oeuvre diabolique...
      Attention, cette impression ne me plait pas (je la trouve "manichéenne") mais beaucoup de choses, d'évidences me le confirment.
      Ce que tu nommes le "patriarchat" n'est autre que ceux qui ont suivie cette voix. Parce qu'il y a aussi une forme de sagesse chez les patriarches et je pense notamment aux patriarches de la Bible à Moïse, Jésus et à Muhammad dont les messages ont été détournés, déformés pour servir ce principe qui règne actuellement sur le monde de façon très profonde. L'infiltration est telle qu'aujourd'hui beaucoup de choses anormales semblent aux yeux du commun normales.Et j'ai moi-même longtemps fait partie de ce commun aveugle, absorbant des idées toutes faites, des formes de pensées, des émotions créées, et même des tendances spirituelles qui ont été diffusée à dessein...

      Je sens bien à travers tes articles ((que je suis toujours avec intérêt) que tu entends peut-être ce que je te dis là.

      ET donc, je vais stipuler dans mon article, la réserve que tu soulignes au sujet de Thémis et de ce puits afin que chacun puisse rester dans le discernement.

      Merci à toi de me suivre dans ces réflexions! :)

      Supprimer
  8. " Le Livre du Zohar (Livre de la Splendeur) dit : « Le Tétragramme est une Épée, le Yod est le pommeau, le Vav la lamme, les deux Hé les deux tranchants ». (Zohar III 274b).

    Le nom est l’Épée à deux tranchants où l’Épée tournoyante et flamboyante qui court dans toute la Bible, qui tue ou vivifie selon que nous restons hors de son axe ou que nous le retrouvons pour devenir l’Épée, le Verbe. " (Annick de SOUZENELLE)

    Finalement la "trop bonne mère", n'est-ce pas une manière d'être dés-axés de l'épée que nous sommes ?... Epée du Nom ineffable qui dès lors révèle son tranchant redoutable, celui de la Justice qui a pour fonction, en effet, de nous alerter sur l'urgente nécessité de retrouver en nous l'Axe ontologique, le sens de l'Être qui n'est pas négation, mais intégration harmonieuse de toutes les tendances, de toutes les énergies, de toutes les passions, de toutes les nostalgies comme de tous les possibles... Au sein de l'Unité que nous sommes appelés à (re)devenir !
    Merci pour ces échanges, que je vais relire à tête reposée tant ils sont riches de vos lumières et fulgurances sur les divers aspects du "féminin de l'être", cette dimension de laquelle je me sens si proche que je crois parfois être Femme en mon for intérieur, bien qu'au dehors je sois tout à fait homme (enfin il me semble ;) !
    Bien à vous...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. [Finalement la "trop bonne mère", n'est-ce pas une manière d'être dés-axés de l'épée que nous sommes ?...]

      Absolument et c'est justement ce que j'ai vécu de façon brutale et qui m'a conduite à l'éveil. J'ai été en quelque sorte remise sur mon axe de façon urgente par l'Ange. Non pas parce que je le méritais mieux que quelqu'un d'autre mais sans doutes parce que j'en avais intensément formulé le voeux!

      [cette dimension de laquelle je me sens si proche que je crois parfois être Femme en mon for intérieur, bien qu'au dehors je sois tout à fait homme (enfin il me semble ;) !]

      Je confirme! ;)
      L'Homme intérieur est aussi très important, devenir "mâle" par rapport à Dieu...comme le dit Jésus dans l'évangile de Saint-Thomas. C'est à dire amener ce Féminin à l'incarnation, à se laisser pleinement pénétrer par l'Epée du Nom!

      Bien à vous aussi...

      Supprimer
  9. Pourvu que l'épée (excalibur ?) ne reste pas bloquée dans ces énergies :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Kevin,

      Bienvenue à toi sur ces pages! :)


      [Pourvu que l'épée (excalibur ?) ne reste pas bloquée dans ces énergies :)]

      Il faut pour cela réveiller la noblesse de l'Arthur, du Roi, qui sommeille en chacun de nous! Le conte avec Baba Yaga dont le héro est un jeune homme (que je publierai bientôt) est très instructif à ce sujet!

      Supprimer
  10. Une dernière chose...Nout.
    Saint-Michel et le combat contre le dragon...c'est une image symbolique qui vaut le coup d'être analysée "à fond"...

    C'est (je cite ton article) : "le combat de l'homme contre ses instincts, émotions, pulsions libidinales et toutes ces énergies primordiales, bouillonnantes aussi bien dans l'homme que sur la Terre (pensons au tellurisme)..."

    Oui, c'est ça.
    Mais cette énergie combattue, dont il est question ici est très précisément "l'énergie FEMININE", énergie présente en chacun de nous et aussi dans la Terre (forces telluriques)...énergie en lien avec les émotions, les pulsions...énergie bouillonnante effectivement, qui fait "peur" à la rationalité masculine.

    Le combat de Saint-Michel contre le dragon, c'est la victoire du christianime patriarcal (et là, je parle de ce que l'institution a fait de cette religion, pas du message du Christ, message pour lequel j'ai un profond respect)...la victoire de la religion patriarcale contre le "paganisme ancien", religion proche de la nature et de ses cycles, religion beaucoup plus "féminine"...c'est le "terrassement" du paganisme "féminin" et de ses valeurs, son remplacement par une façon de voir beaucoup plus masculine.

    Tu vois cela au-dessus du Mont-Saint-Michel par exemple...Or, si tu analyses l'histoire de cet endroit, tu verras que ce fut pendant des siècles et des siècles, un lieu païen où fut vénérée une divinité féminine (il en reste quelques traces : Vierge Noire dans la crypte, par exemple). C'est un lieu très "fort" au niveau tellurique, raison pour laquelle les anciens y avaient installé un lieu de culte (pas du tout chrétien, païen)... c'est un lieu où la "vouivre" est présente...(LA vouivre, énergie féminine, énergie tellurique d'abord vénérée par le paganisme puis "diabolisée" en un affreux dragon qui fait peur par le pouvoir chrétien).

    Là aussi, on se fait totalement "entourlouper" puisqu'on va réfléchir sur une image "créée" par une vision masculine...on va en conclure, d'une façon ou d'une autre, qu'il faut "étouffer" les émotions..."étouffer" ce qui est justement la "puissance" du Féminin...Tu vois ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce que tu me dis là est très troublant pour moi parce que cela correspond à un vécu particulier dans mon cheminement. Les extraits que je publie ont toujours un rapport avec ma propre expérience et celle qui me lie à l'archange Michaël ne peut être occultée.

      Avant l'éveil, j'ai vécu une "reliance" assez brutale avec mon Soi, lien symbolisé souvent par une fine corde d'argent qui relie l'être par la fontanelle au divin...c'est une femme qui m'a aidé à faire cela. Je décris cette expérience ici:

      http://leveildenout.blogspot.com/2011/05/lange.html

      Ce lien avait été coupé au sortir de l'enfance (aux alentour de huit ans d'ailleurs...puisque cela correspond au décès de mon grand-père). Et toute mon adolescence a été vécue lâchée dans les ténèbres sans aucune reliance. J'ai erré dans le noir (j'ai fait même des choses "noires") jusqu'à ce que cette femme me permette de retrouver mon chemin.

      Cette femme était rousse et ses yeux étaient verts et perçants comme ceux d'un serpent. Ce souvenir me revient grâce à ton intervention. Elle travaillait avec l'archange Michael mais d'une certaine façon, avec le recul, elle faisait penser à une sorcière (authentique et non l'aspect faussé...tu comprendras ;) ) à une Baba Yaga. Face à elle, j'ai ressentie un mélange de joie (ressenti: "retour à la maison") mêlé à une peur archaïque (écouter la morale et cataloguer cette femme comme "diabolique" ou lui faire confiance?)...

      Après cela j'ai vécu des choses incroyables sur le haut lieu de la Sainte Baume; j'ai retrouvé certains "pouvoirs" intérieurs que j'avais perdus. Et l'ange m'a accompagné. Mais je dois dire que cet ange m'apparaissait soit sous la forme d'un loup, soit à travers la présente de Marie-Madeleine.
      Tout cela est un peu délicat à exprimer tant cela semble farfelu (et que les farfelus au sujet de michael et marie-madeleine pullulent sur le net...)

      Je me suis cependant tombée dans le piège de l'ego et je me suis retrouvée tiraillée entre deux réalités totalement opposée. L'éveil est survenu une nuit et l'épée de Michael (ou de cette force fémininé) m'a pénétrée jusqu'à l'os...suite à cela, cette force féminine est devenue intégrée, naturellement. Mais elle doit être bien sûr maîtrisée.

      Ce que tu dis sur cette énergie tellurique, la vouivre me fait aussi penser à Lilith, qui m'a très longtemps fascinée et qui a elle aussi subi la diabolisation de ce côté féminin à accomplir pour accéder à une authentique unité.

      L'éveil procure une paix intérieure qui semble être une intégration de cette force. On incarne cette force en quelque sorte. Mais si les ténèbres intérieures ne sont pas conscientisées à la lumière de cette force, alors l'être retombe dans l'illusion, dans les jupons de la "trop bonne mère" version spirituelle rejetant tout ce qui pourrait le faire affronter la réalité, que j'appellerai la Baba Yaga par extension ;).

      La recherche de la vérité "extérieure", c'est à dire la confrontation avec cette réalité à travers un mental maîtrisé et nourri par la force du féminin, peut être effectivement comme tu l'exprime un outil précieux qui mène à une interaction harmonieuse entre l'intuition et l'information reçue.

      C'est cela revenir à sa nature sauvage. Ne pas faire confiance à autre chose qu'à un instinct aguerri par une vie d'expérience et de réflexion. Devenir une vieille louve ou un vieux loup ;) auxquels on ne la fait pas...

      Supprimer
  11. A mon sens, celui qui soumet peut souffrir davantage que celui qui est soumis.

    Aussi, on pourrait dire que si les hommes ont longtemps soumis les femmes, c'est peut-être qu'ils souffraient avant tout eux-mêmes. Peut-être ne voulaient-ils pas être humble parce que leur totale confusion avec la Terre nourricière les faisait souffrir. Ils ont donc entrepris en apprenant à se connaître d'exploiter cette Terre comme ils se sont sentis exploités par elle. On parvient aujourd'hui à un extrême de ce développement. En effet, nous nions tellement le féminin que nous nous mettons en danger. Notre mère nourricière étouffe. Toutefois, ce féminin de l'être, paradoxalement ultra protégé par la domination masculine, vient aujourd'hui sur le devant de la scène.

    Peut-être parvenons nous, après le cycle de la confusion et le cycle de la séparation, à un cycle de l'union. Peut-être toutes ces souffrances étaient-elles nécessaires pour que nous prenions vraiment conscience de ce que nous sommes fondamentalement et que nous puissions, hommes et femmes, vivre enfin unis vers l'Un (l'irréductible à tout contenu de pensée de Stephen Jourdain).

    RépondreSupprimer
  12. Je suis tout à fait d'accord avec toi, Kevin...(avec la nuance qu'il ne faut pas confondre femmes et Féminin, hommes et masculin...nous vivons une domination du Masculin sur le Féminin, ce qui n'est pas exactement identique à une domination des hommes sur les femmes).

    Mais si le Masculin domine et écrase le Féminin aujourd'hui (chez les deux sexes, car les femmes sont aussi sous l'emprise de ce Masculin dominateur), c'est très probablement "en réaction" à une situation inverse (il y a très très longtemps). Il ne s'agit donc pas de savoir qui a commencé...ni de dire où sont les bons ou les méchants...c'est un mouvement de balancier sans fin tant qu'on n'arrive pas à instaurer un "cycle d'union", comme tu le dis si bien.

    L'équilibre ne peut se trouver que dans l'union des deux, Masculin uni au Féminin, dans le respect et l'amour.

    Le danger et l'obstacle à cette union souhaitée et souhaitable, réside dans une probable "réaction" trop forte du Féminin oppressé...ou une réaction trop forte de notre Mère nourricière qui étouffe depuis trop longtemps...car, comme tu le signales, nous sommes arrivés à un extrême.

    RépondreSupprimer
  13. @ Kevin et @Licorne:

    Comme je l'ai exprimé dans mes dernières réponses (en particulier mon avant dernière réponse à la Licorne), je crois que ce déséquilibre a été sciemment créé par des forces régressives...

    Ceci dit, ce déséquilibre doit être utilisé comme l'exprime Kevin à une compréhension plus profonde de Soi et du monde.

    Le diable ne doit pas être affronté comme une ennemi mais comme un adversaire...

    http://leveildenout.blogspot.com/2011/06/celui-qui-est-sur-lautre-versant.html

    Merci à vous de nourrir aussi bien ma propre réflexion! Vous confirmez mon intuition que nous ne pouvons évoluez qu'ensemble (à la fois "un" et ensemble :) )

    RépondreSupprimer
  14. Bonjour,

    Merci Nout pour ton message de bienvenue. Chaque passage sur ton blog me permet de faire une sorte de plein de vide. J'aime beaucoup.

    Merci aussi pour ta réponse et merci Licorne pour tes précisions. En effet, il ne faut pas confondre femmes et Féminin, hommes et Masculin.
    Toutefois, peut-être pourrait-on considérer que, dans certains cas, les femmes sont instinctivement plus proches du féminin et les hommes plus proches du masculin. En ce sens, si l'on considère "l'émancipation féminine" des années 60, on pourrait avancer que "la réaction trop forte" dont tu parles a, d'un point de vue humain, déjà eu lieu. Loin de moi l'idée selon laquelle l'émancipation était une réaction trop forte, ce que je veux dire c'est que cette émancipation plus que nécessaire a pu prendre des formes dures qui excluaient les hommes (d'où la génération élevée en grande partie sans référence masculine que l'on appelle génération Y). Or il me semble que le féminisme est aujourd'hui, d'une manière générale, plus modéré. En effet, il semble faire aux hommes une place plus juste. On pourrait ainsi considérer que les femmes des années 70-80 ont, en s'émancipant, intégré leur cerveau gauche et qu'elles ont pu remettre à flot un féminin longtemps englouti. Certes, il est vrai que cette "intégration" a pu aussi aller trop loin et qu'il est aujourd'hui des femmes bien plus masculines que les hommes. C'est peut-être d'ailleurs ce dernier extrême qui étouffe notre Mère nourricière. Tout ça pour dire, au final, que la réaction trop forte que tu crains est peut-être déjà passé d'un point de vue humain mais pas d'un point de vue terrestre. 2012 nous en dira certainement plus mais ne voyez aucun catastrophisme là-dedans (au contraire).

    En effet, Nout, "Le diable ne doit pas être affronté comme une ennemi mais comme un adversaire..."

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cher Kevin,

      [Toutefois, peut-être pourrait-on considérer que, dans certains cas, les femmes sont instinctivement plus proches du féminin et les hommes plus proches du masculin.]

      Bien sûr, en tant que femme je dois accomplir c'est à dire "incarner" pleinement l'aspect Féminin de Dieu, et chaque homme est invité à "incarner" ce Masculin divin.

      Mais comment se voir soi-même? Comment parvenir à se "savoir"?

      Le concept de l'animus et de l'anima de Jung peut apporter une réponse à cela. En tant que femme, mon aspect masculin me permet de m'équilibrer; en observant mon aspect mâle (à travers les rêves par exemple ou en observant quel sorte de partenaire m'attire) je peux avoir un aperçu de mon féminin. Est-il vraiment accompli, épanoui, en paix? Ou porte-t-il encore le poids des clichés hérités de mon passé transgénérationnel?

      Les mythes et les contes à travers divers archétypes aussi nous dévoilent comment atteindre étape par étape ce Féminin ou ce Masculin.

      Il faut simplement observer aujourd'hui ce que la société nous renvoie comme image de ce féminin et ce masculin. Il n'y a plus aucun repères. Les hommes se féminisent en empruntant aux femmes leurs plus mauvais aspects (la coquetterie, la faiblesse, la superficialité) et les femmes prétendent se "libérer" en singeant les plus mauvais aspects de l'homme (le gout de l'argent, du pouvoir, l'agressivité etc...).

      [Loin de moi l'idée selon laquelle l'émancipation était une réaction trop forte, ce que je veux dire c'est que cette émancipation plus que nécessaire a pu prendre des formes dures qui excluaient les hommes (d'où la génération élevée en grande partie sans référence masculine que l'on appelle génération Y).]

      Je risque d'être plus radicale cher Kevin! :)

      Je crois au contraire qu'il n'y a eu aucune libération, ni en 60, ni aujourd’hui. Que cette libération ne peut se faire en "singeant" les hommes comme le diable aime singer Dieu en sautant dans un système les pieds joints, un système profondément malade où justement aucune libération n'est possible.

      Cette libération féminine qu'on nous vend n'est qu'un trucage pour servir encore le système. Quelle femme peut se sentir libre de devoir travailler durement parce que deux salaires dans un ménage ne suffit plus pour boucler les fins de mois?
      Quelle femme peut se satisfaire que son enfant passe 90% de son temps à la crèche puis à l'école au milieu d'étrangers qui ne le nourriront jamais de l'amour qu'elle peut lui offrir?

      Cette vie n'est pas vivable, pour les hommes qui ont perdu toute dignité, tout sens de l'honneur, et pour les femmes qui ont perdu leur lien avec leur pouvoir de gardienne de vie et de mort.

      Je crois que la catastrophe dont tu parles est inévitable. Je garde foi en Dieu pour nous guider et nous donner la force nécessaire pour nous extirper enfin de ce grand mensonge.

      Retrouver le Féminin et le Masculin sacrés est une véritable urgence!

      Bien à toi Kevin et merci pour cette nouvelle réflexion.

      Supprimer
  15. Merci, Nout, pour cette réponse.

    Tu dis "Mais comment se voir soi-même? Comment parvenir à se "savoir"?"

    Peut-être est-ce simplement en assumant notre féminité par rapport à "Dieu" (ou "l'Un" ou "ce qui est" ou "l'irréductible à tout contenu de pensée"), en nous laissant pénétrer par l'instant présent (toute l'humanité, hommes comme femmes, étant féminine par rapport à Dieu) que nous aurons accès à nos aspects féminins et masculins. Le plus dur étant certainement, pour les hommes, d'accepter leur féminité et pour les femmes d'assumer leur côté masculin.

    Tu dis aussi "Je crois au contraire qu'il n'y a eu aucune libération, ni en 60, ni aujourd’hui".

    En effet, il pourrait finalement apparaître qu'il n'y a eu aucune libération du féminin. Au contraire, "l'émancipation" dont nous parlons, en permettant aux femmes d'accéder à leur côté masculin, a certainement amplifié l'exploitation du féminin. C'est comme si l'humanité entière (du moins une partie) s'était mise d'accord pour exploiter et manipuler la vie. Cet extrême était peut-être nécessaire pour, qu'aujourd'hui, nous refassions une juste place au féminin et qu'on le reconnaisse chez les hommes et chez les femmes plutôt que de le cantonner uniquement à ces dernières.

    Bien à toi

    RépondreSupprimer
  16. Nout, j'ai répondu à Kevin, mais je n'avais pas lu tes réponses à toi, plus haut...excuse-moi.
    Je suis en accord profond avec tout ce que tu dis...

    Sur le sujet du mensonge et du mal qui imprègne notre monde...de cette emprise "diabolique"..(on voit toutes les deux de quoi il s'agit), le sujet est délicat...
    D'abord, parce que comme le dit le conte de Baba Yaga : "Trop savoir ou savoir trop tôt fait vieillir trop vite..."

    Une certaine naïveté, pendant un certain temps, n'est peut-être pas mauvaise...elle permet de prendre le temps de s'aguerrir, afin de pouvoir, au bon moment, affronter la Vérité...vérité qui n'est jamais définitive...

    Mais il est vrai que l'urgence est de se "réveiller" (l'éveil !) et d'ouvrir les yeux sur la réalité du monde...oui, la patriarcat est un "symptôme", le symptôme d'un mal plus profond, oui, le "bon" et même le "meilleur" est détourné à des fins destructrices, à des fins de pouvoir...oui, nous sommes trompés à tout moment et dans tous les domaines, à un point tel que si nous en avions entièrement conscience, nous serions "écoeurés"...

    Mais nous sommes aussi "aidés"...il y a des forces bienveillantes en ce monde, des forces de "lumière" et elles nous aideront si nous faisons appel à elles (comme la poupée)...

    Tu as vécu des choses fortes, un parcours à la fois difficile et joyeux, plein de découvertes incroyables (j'aime ce que tu dis sur cette femme rousse aux yeux verts, tout le portrait de Marie-Madeleine)...et je crois que tu sais aussi, après ces expériences, que tu as un "ange" qui veille sur toi...

    Nous avons tous cet "ange de lumière" près de nous...il ne faut pas hésiter à faire appel à sa protection !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonsoir Licorne,

      Finalement, tu as bien lu mes réponses car elles devaient être lues... ;)

      [Nous avons tous cet "ange de lumière" près de nous...il ne faut pas hésiter à faire appel à sa protection !]

      Je crois qu'il faut aller même plus loin, c'est à dire "réaliser" cet ange en nous. L'intégrer comme une part profondément naturelle de soi. Jusqu'à ce que cet ange et soi ne fassions qu 'UN.

      Le conte montre la voie vers cette unité. Je suis très heureuse de ces dialogues entre nous. :)

      Supprimer
  17. Je pense comme Nout : il n'y a aps eu de libération.

    La soi-disant "libération des femmes" a été l'attribution de certains "droits"...mais si l'on y regarde de plus près, on leur a donné le droit "d'être comme les hommes" (de travailler, d'être débordées, actives, stressées ...).

    Le vrai "pouvoir féminin" n'a pas été libéré...il est même complètement"perdu de vue"...le vrai pouvoir féminin n'est pas "pouvoir faire"...mais "pouvoir être"...c'est un pouvoir intérieur, un pouvoir de vie.

    Toute la société est dans le "faire", dans l'"avoir" et dans le "paraître"...plus personne n'est dans l'"être"...nous avons donc tous, hommes et femmes, perdu l'accès au Féminin profond.

    RépondreSupprimer
  18. Bonjour La Licorne,

    A mon avis, tant pis pour ceux qui sont dans "le faire", "l'avoir" ou "le paraître". Lorsqu'ils en auront assez d'étouffer sous les objets et les images d'eux-mêmes peut-être se retourneront-ils enfin vers leur ange de lumière dont tu parles.

    En attendant, nous avons certainement, de notre côté, à assumer cet ange, à l'intégrer au mieux.

    RépondreSupprimer
  19. Si nous croyons en la lumière, il faut en témoigner le mieux possible.

    A mon sens, ce n'est pas parce qu'il peut-être difficile de témoigner de la lumière dans l'obscurité, qu'il faut la mettre sous le boisseau.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Kevin,

      Je suis absolument d'accord et il revient à chacun de témoigner à sa mesure de son cheminement afin d'ouvrir la voie à ce qui entendraient l'appel...nous sommes tous liés.

      La Licorne en témoigne très bien sur son Fabulo blog! :D

      Supprimer