cinq années se sont écoulées depuis
ce dernier article sur la Belle au bois dormant. Cinq années qui
valent bien cent ans. Et il m'a fallu traverser bien des forêts de
ronces pour parvenir jusqu'à ces quelques mots que je me résous à
écrire maintenant sans bien savoir pourquoi.
Je suis à présent au milieu d'un
carrefour. Je me suis libérée tant bien que mal de beaucoup de
choses inutiles voire nocives. Des choses auxquelles je me suis
longtemps agrippée pour ma survie depuis l'enfance. Je commence à
entrevoir seulement aujourd'hui les mécanismes qui m'ont permis de
fuir de supporter une réalité qui me faisait souffrir. Il m'a quand
même fallu quarante deux années pour reconnaître qu'une grande
part de moi s'était détournée d'une réalité pourtant concrète,
hautement douloureuse, que je m'efforçais sans cesse d'enjoliver.
Persuadée de pouvoir me passer de l'évidence. Pourtant il y a une
règle simple à intégrer. Rien ne vient par hasard... Je me suis
embourbée dans des relations toxiques qui prenaient racine dans ce
déni de voir les choses telles qu'elles sont. La vie m'offrait là
l'occasion de démanteler tout le mensonge que je me suis raconté
depuis l'enfance.
Et elle ne m'a pas ménagée. Il
fallait bien une dose de souffrance assez vive pour réveiller la
belle en son château de marbre. Une dose de souffrance qui surpasse
celle ressentie alors qu'elle n'était qu'une petite fille livrée à
des adultes ayant tout pouvoir sur elle. Il fallait mettre le paquet
parce que ce qu'on ressent quand on est enfant, faible et démuni
par définition, est une peur viscérale, primaire : la peur de
mourir.
Pour survivre à cela, j'ai choisi de
me raconter des histoires. Depuis l'enfance, je me revois encore
parler seule dans ma chambre, inventer des intrigues, remplir des
carnets à dessin de personnages, puis plus tard, à l'adolescence,
par le biais de l'écriture.
Ce n'est pas très facile d'admettre
que tout ce qu'on croit être « soi », n'est en fait
qu'un rempart pour se protéger du réel. Ce qui est utile à
l'enfant victime ne l'est cependant plus à l'adulte devenu
responsable.
J'aurais pu continuer à vivre ainsi,
laissant l'enfant victime en moi mener sa barque. L'illusion a
quelque chose de très confortable. Mais j'ai choisi de me réveiller.
Pour diverses raisons. La première, très concrète, c'est que je ne
veux plus souffrir et donc ne plus faire souffrir car c'est
inextricablement lié.
Et ça commence par un dépouillement
minutieux, un retour au silence, une vigilance si difficile à
maintenir...
Peut-être mon expérience va servir à
d'autres. Je n'en sais rien. Après mûre réflexion, j'ai toutefois
décidé de reprendre le fil de ce blog pour échanger avec vous de façon très
simple les outils qui me permettent au quotidien de revenir à moi. Je n'ai pas de recette ni de conseils à donner. Il n'y a que l'expérience personnelle qui permette de grandir. Mais le partage par effet de miroir peut parfois aider...
Il y aura sans doute des changements dans la forme et le fond car certaines choses ne me correspondent plus. Je me donne juste le temps d'y réfléchir. Je vous remercie par avance de votre compréhension et de votre lecture bienveillante.
Elodie M.
Il y aura sans doute des changements dans la forme et le fond car certaines choses ne me correspondent plus. Je me donne juste le temps d'y réfléchir. Je vous remercie par avance de votre compréhension et de votre lecture bienveillante.
Elodie M.
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