vendredi 24 novembre 2006

Soyez heureux!

J’ai entendu un jour un commandement tout à fait étonnant de la bouche de Swâmi Prajnanpad. C’était à la fin de mon premier séjour auprès de lui, en mars 1965. je m’étais mis en tête que, quand on avait rencontré son gourou, celui-ci devait donner une initiation en bonne et due forme, et notamment un « mantram »(formule sanscrite donnée par un maitre et résumant pour le disciple le cœur de sa démarche).

Mais Swâmiji avait éludé mes tentatives en ce sens.
Je m’y suis alors pris autrement et je lui ai demandé :
 « je voudrais que Swâmiji, à défaut d’un mantram, me donne une formule qui résume son enseignement en quelques mots. »
 Il m’a répondu : 
 « Oui, au moment de votre départ, Swâmiji vous donnera la formule. »
 Le jour de ce départ approche et un matin, après le petit déjeuner, je vais dire au revoir à Swamiji, assez impressionné d’avoir connu un sage qui parlait anglais, qui répondait à mes questions et qui me donnait un enseignement détaillé et méthodique. Et Swâmiji m’annonce :
 « Maintenant Swâmiji va vous donner la formule. »
 Il me regarde et il me dit assez solennellement mais en souriant :
 « Be happy, Arnaud », « soyez heureux ».
 Je n’étais pas spécialement malheureux à ce moment-là, ma vie professionnelle s’était considérablement améliorée après des années assez dures à vivre, j’étais passionné par mes longs voyages en Asie, par les tournages de films, j’aimais beaucoup mon existence aventureuse et libre de cinéaste-explorateur, mais ce « Be happy, Arnaud » m’a fait éclater en sanglots.
 C’était si simple, si fort, si terrible que je l’ai senti comme un commandement solennel.
 Je n’avais pas envisagé la vie spirituelle d’une manière aussi directe et aussi simple.
 J’avais envisagé les états supérieurs de conscience, les samadhis, mais ces mots étaient totalement inattendus pour moi.
 Le but de la spiritualité était aussi simple que cela.
 Je ne pouvais ni fuir ce but ni tricher avec lui.
 Si je prenais Swâmiji au sérieux – et je prenais Swâmiji au sérieux - je ne pouvais plus oublier ces mots…
 Arnaud Desjardins dans « Pour une vie réussie », chap. « Be happy »

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