dimanche 3 décembre 2006

Les mots ne sont rien...



Plus rien ne m'y attache. Derrière ces mots, ce RIEN qu'ils soulignent, j'entrevois quelque chose.
Quelque chose qui n'est pas rien mais qui n'a pas de nom. Qui ne peut être contenu par un nom.
Cela fait partie de la rivière qui coule parfois à travers moi. Si je veux la saisir, je ne dois pas fermer la main, figer mes doigts, interrompre la danse. Derrière ce mouvement se cache l'immobile. Non pas l'inertie ou le contraire du mouvement mais l'immobile absolu: l'éternité.
J'ai couru après la vérité sans la comprendre, inconsciente. Je n'avais nullement besoin de la comprendre. La vérité seule peut me comprendre.
Je crois que c'était dans mes gênes, un code unique inscrit en moi comme un poème. Un rappel lancinant qu'aucun bruit, aucune amnésie n'a pu entièrement voiler.
De ce poème inscrit dans chaque cellule de mon être, ma vie a pris ce mouvement unique, sublime, poignant, derrière lequel se profile l'immobile.
Une danse immobile.
Je sais à présent que le rien n'est pas rien. Il me faut chanter ce secret. C'est plus fort que moi. Il me faut le crier. Parfois je rêve de hurler comme un loup pour déchirer la nuit aveugle. 
Je sens un amour sauvage, débridé pour tout ce qui m'a faite en vie, pour cette danse de joie impitoyable et folle, pour cette univers dont je suis l'infinitésimale cellule.

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