dimanche 4 décembre 2011

Pèlerinage à la Sainte V



Je ne possède rien. Je suis l'air du voyage.

On n'arrête pas de marcher sous les branches, ne voir que l'envers des feuilles. Mais un chant vous dit de poursuivre, un chant juste vous forçant d'avancer.

Plus on est fragile, plus on est protégé.
Résistance de l'homme au cheminement de la grâce. Une même main éprouve, jusqu'à la brisure, jusqu'à la mort - mais non l'anéantissement - , et maintient vigilance et bénédiction. Pesant d'or.

C'est au plus profond de la détresse que le secours arrive; tout au bout du voyage que la lumière paraît: ainsi du sacrifice d'Isaac.
On est toujours sauvé in extremis.
La cadence des dieux trahit le tombeau diurne.



Ne pas lutter. Laisser aller. Laisser se faire...
L'arbre qui "perd" ses feuilles ne cherche pas à les retenir. Il sait ou il espère. L'arbre ne perd que les choses vieilles, usées, passées. L'arbre vit pour demain, et la germination des autres jours.





L'amour est subversif, comme la foi, comme la poésie, avec lesquelles il se confond. 

L'amour est scandale, folie suprême, insolence tenues (comme on tient ses promesses).

(...)

J'ai tant aimé déjà que je ne sais me reconnaître. J'ai tant aimé, que ce soir je me demande encore où renaître.



Extrait d'Un amour infini de Jacqueline Kelen

7 commentaires:

  1. Ce passage est à couper le souffle. Le relire en est pourtant un nouveau ! Il dit si bien ce que le cœur peine parfois à exprimer. Et tes photos sont pleines de grâce ... Amen !

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  2. " Jésus disait : Soyez passant. "

    (Thomas - Logion 42)

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  3. @ Tempérance: je dois dire que j'ai beaucoup pensé à toi en l'écrivant! ;)

    @ Franck l'Âmi: Oh oui, soyez passants! Comme ces nuées d'oiseaux migrateurs qui dansent ensemble dans le ciel et s'en vont... :)

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  4. Je viens de "pèleriner" joyeusement sur ces chemins qui mènent à la grotte, que j'aime cet endroit ! Tes photos sont merveilleuses, j'avais au début de ma lecture, ce petit oiseau seul sur sa branche à la tombée du jour, et en bas à droite de l'écran, ces petits poissons rouges s'ébattant dans la lumière blanche, une vision que je garderai en moi aujourd'hui, je t'en remercie. Très belle journée, des bisous. brigitte

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  5. Bonjour,

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    Telle une feuille qui se perd dans les bras de l'automne, je suis venu me perdre dans le souffle des mots de Jacqueline Kelen.
    Lesquels ont le mérite de révéler l'espoir qu'il peut y avoir lorsqu'on se perd dans la confiance de Dieu.

    Avec toute ma sympathie, Jack.

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  6. @Plumes d'ange: ravie d'avoir "péleriner" un instant en ta compagnie, chère Brigitte! :)

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  7. @Jack Maudelaire: Bienvenue à toi, âmi poète, se perdre (dans la confiance de Dieu) est le seul chemin possible vers soi!

    Bien à toi,Nout.

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