jeudi 19 janvier 2012

Sois un lotus

Lotus chinois bleu

Jésus dit: 
Allez parmi les gens,
mangez ce que l'on mettra devant vous
et soignez ceux qui parmi eux sont malades.
Car ce qui entrera dans votre bouche ne vous souillera pas,
mais ce qui sortira de votre bouche,
c'est cela qui vous souillera.


(...) L'important n'est pas ce que vous prenez, l'important est ce qui sort de vous - car ce qui sort de vous indique votre qualité, l'important est: comment vous transformez ce que vous avez pris.

Un lotus naît dans la vase; la vase est transformée et devient un lotus. Jamais le lotus ne dit: " Je ne mangerai pas de cette vase, c'est sale!" Non, il ne s'agit pas de cela. Si vous êtes un lotus, rien n'est sale.Si vous avez les pouvoirs d'un lotus, si vous avez ce pouvoir transformateur, alchimique, alors vous pouvez rester dans la boue, et le lotus naîtra.

Et si vous n'avez pas la qualité d'un lotus, même si vous viviez dans l'or, il ne sortira de vous que de la boue.

Ce qui entre n'est pas l'important. L'important est que si vous êtes centré dans votre être, tout ce qui entre est changé, transformé; cela prend la qualité de votre être, puis cela sort.

L'Evangile de Saint Thomas, commenté par Osho, Editions le Relié.

Prêtons attention au mental, au cours d'une journée. Observons comment il fait la fine bouche face aux choses qui surviennent. Comment il rechigne à faire, à voir, à entendre certaines choses, comment il sélectionne selon ses préférences. Il est courant d'entendre dire: "Ah, moi je n'aime pas ça...je préfère ça...je ne peux pas le voir celui-là! Je ne peux pas le sentir!...Ah si je pouvais être ailleurs!".

Ou bien observons notre attitude face à des souvenirs, des évènements passés qui nous ont déplus, peinés, ou énervés. On y pense et se déclenche le petit mécanisme des émotions, comme si cet évènement revenait sans cesse au présent. Nous y restons attachés, au-delà du temps, parce que nous refusons de le digérer, d'être un lotus et de transformer cette boue en fleur.

Le mental seul ne peut effectuer ce travail. Impossible! il n'est pas outillé pour ça. Il faut une Présence supérieure pour effectuer ce travail d'alchimiste. Un regard bienveillant mais absolument objectif c'est à dire qui  voit le monde tel qu'il est et non déformé derrière les jugements du mental. Un regard qui regarde avec totalité.

La question du jour est: 



13 commentaires:

  1. Dans cette courte vidéo, Marie-Louise von Franz précise ce que sont les avantages de la Voie des rêves dans un échange entre le jardinier plus expérimenté et celui qui l'est moins : nous n'opérons qu'avec les rêves, dit-elle, parce qu'ils sont CE QUI VIENT DU RÊVEUR. Puis elle précise que le grand danger de toute profession ou activité d'aide psychologique (ou spirituelle) est que l'on interfère arbitrairement sur la vie des autres et que l'on use ainsi de pouvoir. Pour M.L.von Franz, le "jardinier expérimenté" doit s'en remettre à l'avis donné (objectivement) par les rêves et non pas suivre ses propres idées ou penchants subjectifs et personnels.

    Une vidéo dans un anglais facile à entendre :
    http://www.youtube.com/watch?v=o7eWWnTQtWY

    Amezeg

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  2. Bonjour Amezeg et merci de rebondir sur cette question qui comme vous l'avez finement perçu a un rapport direct avec notre échange très enrichissant.

    "Puis elle précise que le grand danger de toute profession ou activité d'aide psychologique (ou spirituelle) est que l'on interfère arbitrairement sur la vie des autres et que l'on use ainsi de pouvoir."

    C'est justement là où le bât blesse en quelque sorte, le point qui fait que, parfois, l'autre peut être aussi subjectif que soi. Aujourd'hui nous assistons à une florescence de thérapeutes de tout bord qui s'improvisent "guides" après avoir fait un stage ou une formation de un an ou deux.

    C'est sur ce point aussi que j'ai apprécié il y a quelques années l'approche de Carl Rogers dans son développement de la personne. Le psychothérapeute n'est pas là pour imposer une façon de penser ou de vivre (une sorte de "normalité" comme il en est question dans la vidéo) mais bien de guider l'autre vers une libération, une auto-suffisance (au sens premier). Une libération de toute dépendance envers autrui bien sûr (famille, thérapeute, culture) mais aussi de toute dépendance envers ce qu'il a été intériorisé et qui ne nous appartient pas. Tout ce que nous aurions hérité justement de cette matrice humaine dans laquelle nous naissons. Et dans laquelle nous sommes amené à "naître" d'en haut comme l'enseigne le christ. C'est justement à l'apogée de cette dépendance illusoire que nous devons déceler notre liberté.

    Je crois que le rêve, dans son langage parfaitement libre (hors-norme), nous invite à cette libération, à une vision à la racine de toutes ces dépendances créées depuis la naissance. Le rêve se situe bien à la racine de l'être. Il est la part sans doute qui ne peut être "civilisée" , domestiquée. C'est notre part dite "sauvage" non pas parce qu'elle est dépourvue de notion d'ordre (bien au contraire puisqu'il s'agit bien d'une ordre divin) mais parce qu'elle est justement totalement inaccessible à toute manipulation ou faux-semblants.

    Entre nous je ne crois pas qu'il existe un être en ce monde capable d'une objectivité sans faille même en détenant les clés générales du langage onirique ou de la psychologie humaine. Je crois plutôt que chaque être doit tendre vers cela pour accéder à une certaine paix intérieure (ordre véritable et non celui imposé par des règles morales extérieures donc déracinées de notre part divine ou libre). Il est fort possible que l'observation des rêves sans une certaine expérience dans le domaine soit délicate , voire induise en erreur, mais n'est-ce pas déjà un pas vers soi qui est toujours mieux que l'inattention ou le dénie?
    D'autre part l'expérience s'acquiert avec la pratique et l'erreur justement.

    Et cela vaut aussi bien pour les rêves que pour la vie en général. Un guide spirituel ne doit-il pas offrir des clés pour vivre. Mais comme
    le dit Isabelle Padovani sur son blog de l'éveil:

    "La seule personne qui soit passée par là où vous êtes passé c'est vous-même.
    Ainsi, je pense qu'un guide, aussi éveillé soit-il,
    ne peut détenir qu'une partie de la clé tout au plus,
    il ne peut en aucun cas, selon moi, détenir la partie que vous tenez à la main."

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  3. (suite)C'est bien ce que vous soulignez chez M-L Von Franz: "nous n'opérons qu'avec les rêves, dit-elle, parce qu'ils sont CE QUI VIENT DU RÊVEUR"

    Il est bien sûr essentiel d'entendre le message délivré par le rêve mais je crois qu'il est encore plus essentiel de parvenir à cette objectivité que vous décrivez sans une aide extérieure (évidemment cela ne s'acquiert pas du jour au lendemain mais après avoir poli son ego aux multiples épreuves offertes par la vie).

    Cela me renvoie à nouveau au chien de mon rêve: http://revesdenout.blogspot.com/2012/01/mauvaise-eleve.html

    Je le décris comme un grand chien placide ayant justement perdu sa "dangerosité" potentielle, c'est à dire son côté incontrôlable...cette part sauvage de soi qui fait qu'au regard de la société nous sommes justement a-normal car n'obéissant pas aux règles imposées de l'extérieures, aux règles déracinées du divin.Et le rêve nous permet de nous relier à cette a-normalité. A l'ordre véritable des choses telles que Dieu les a voulu, et non comment de notre vision déformée nous les percevons. Ainsi nous pouvons trouver notre véritable place (je pense là au "statuettes"...
    Quand j'évoque ce chien comme gardien des enfers, je ne vois pas cet enfer comme celui décrit dans les textes judeo-chrétiens mais je le ressens plutôt comme l'endroit obscur, non-exploré qui nous habite.
    Le "rapporteur doré" par sa luminosité montre bien qu'il ne s'agit pas d'une évocation "maléfique" mais bien une invitation (ou plutôt une incitation urgente vue la sévérité de l'examinatrice) à aller chercher plus profondément en moi. A cesser de rester en surface, ce que j'ai fait ces derniers temps (je l'avoue).
    Comme vous me l'avez suggéré de ne plus survoler les choses mais de les incarner, de les "planter" afin d'en faire un jardin fertile.

    D'autre part, "ce qui vient du rêveur" c'est non seulement le rêve en lui-même mais aussi la vie personnelle du rêveur intimement liée au message délivré. Et là aussi seule le "rêveur" en détient les clés.

    Il est délicat par le seul biais d'internet de faire la lecture d'un rêve sans connaître les détails "objectifs", c'est à dire les faits réels, de la vie du rêveur. On peut bien sûr donner une direction mais en effet, seul le rêveur peut relier les points entre eux.

    Par exemple, l'archétype de Diane, déesse vierge et "Témoin des douleurs maternelles, qui conçut une telle aversion pour le mariage"...m'évoque très directement mon refus du mariage dans ma vie personnelle alors que paradoxalement, j'ai fait des choix de vie qui m'ont conduite à vivre comme si j'étais belle et bien mariée. Il y a là une opposition entre mon non-désir inconscient et mes actions réelles...Il y a là un paradoxe qui a peut-être justement éveillé la colère de la professeur, de celle qui regarde et voit bien une incohérence dans tout ça. Et qui voit en plus que je ne fais rien pour en prendre véritablement conscience...

    A voir donc...

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  4. "Ainsi, je pense qu'un guide, aussi éveillé soit-il,
    ne peut détenir qu'une partie de la clé tout au plus,
    il ne peut en aucun cas, selon moi, détenir la partie que vous tenez à la main."
    À ce propos, ce passage extrait de "La voie des rêves" vous intéressera peut-être, Nout :

    " .......les rêves montrent à chaque individu la signification unique de sa vie unique. Il s'agit peut-être de la caractéristique la plus importante de la vie onirique. Prenez l'exemple d'une forêt de deux mille arbres : à première vue, ce ne sont que des arbres, mais si vous les examinez attentivement, de plus près, vous découvrirez que chacun est doté d'une personnalité unique. Il n'y a pas deux arbres identiques. Chaque arbre a sa personnalité. La Nature concrétise son schéma à travers des êtres uniques, individués. C'est pourquoi la pensée statistique est aussi préjudiciable et nuisible. Nous pouvons dire que, dans un tas de pierre, le poids moyen des pierres est d'un kilo. Mais si nous prenons les pierres individuellement, nous n'en trouverons aucune qui pèse un kilo : l'une pèse deux kilos, l'autre une livre, etc. Nous devons apprendre à distinguer et à respecter l'unicité des choses réelles. La réalité est composée d'un nombre immense d'êtres uniques, et les rêves nous aident à trouver le schéma unique de notre existence. Dans les cabinets de psychologie moderne, les gens se plaignent encore et toujours : « Ma vie n'a pas de sens. » Ils haussent les épaules et ajoutent : « Pourquoi donc ? Pourquoi est-ce que je suis là ? Quel est le but de tout cela ? Je pourrais tout aussi bien ne pas exister. » Et, dans ce cas, le rêve peut aider, de manière unique, à trouver ce que l'inconscient veut de cette personne, ce qu'il veut que cette personne devienne. Le résultat est souvent très surprenant. Quand de nouveaux patients viennent me voir, j'essaie parfois de deviner leur destin, leur tâche à accomplir. Je me demande ce qu'ils vont devenir. S'agit-il d'un problème de créativité ? Cette jeune fille si malheureuse en amour va-t-elle trouver son Pierre ou son Paul ? Je ne devine jamais juste. Ce qui sort des rêves est une surprise totale. Et, après coup, on se dit : « C'est vraiment l'unique solution pour cette personne. Ce n'est pas une solution collective. »
    Pour cette raison, la publication de cas peut se révéler parfois très décourageante. Les gens tendent à penser : « Ah, voila la solution à mon problème de dépression, » ou bien : « Voila la solution à mon mariage malheureux. » Mais ce n'est pas vrai. Cette solution concerne uniquement une personne donnée dans une situation donnée. Tout autre cas est différent. Toutes les solutions sont uniques. C'est pourquoi la publication de cas peut même être dangereuse, parce que les gens s'identifient à ces cas et pensent trouver leur solution. Mais ce n'est pas leur solution, c'est la solution d'une autre personne. C'est ce qui rend si excitant le travail sur les rêves : il n'est jamais répétitif. Vous ne pouvez jamais deviner précisément ce qui va se passer. La Nature fournit toujours une réponse créatrice."
    Marie-Louise von Franz – La voie des rêves (chapitre XIX : Les rêves d'une vie) - Éditions La Fontaine de Pierre((http://www.lafontainedepierre.net/)

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    1. C'est ainsi que je conçois la communion entre deux être et quelque part la relation entre un psychothérapeute et son patient doit approcher de cela: cette communion où deux êtres uniques et singuliers font acte de présence totale à l'autre, où chacun reste à la fois entier et profondément dans le partage. Ce genre de relation permet à l'être de déployer justement ce qui fait de lui cet être sans égal, né pour emprunter la voie qui est la sienne et dont ses rêves détiennent la clé.

      Merci de m'avoir fait découvrir Marie-Louise Von Franz dont je savoure actuellement: "L'interprétation des contes de fées"...

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  5. Mon ressentit. Je pense que chacun porte en soi son guide, sa lumière, et qu'un guide extérieur quel qu'il soit est seulement un miroir. Et c'est ton guide intérieur qui te fait sentir si tu as besoin d' un guide extérieur ou pas. Je pense que pour chaque personne, c'est diffèrent et qu'a chaque instant de la vie c'est diffèrent. Je pense que tu peux demander a ton inconscient si tu as besoin d'un guide. Il est probable qu'il te répondra par un rêve :).
    Je t'embrasse

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    1. C'est un ressenti que je partage Virginie... Le rêve en effet répond toujours à l'appel! ;)

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  6. Concernant ta dernière question, je n'ai pas de réponse...c'est à ton "intuition" de voir, je crois...
    Mais j'ai une adresse de "bon jardinier" :
    http://www.ecoledureve.com/analysedereve.htm
    je te la donne à tout hasard...

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  7. Je voulais aussi t'amener là :
    http://www.ariaga.net/article-laisser-advenir-le-soi-82909313.html

    En fait, je voulais dire, que, parmi les thérapies existantes, celle de Pierre Trigano est celle qui me convainc le plus...et que dans cet article, Ariaga rappelle que la guérison ne vient pas d'un acte mais d'un "laisser advenir"...c'est-à-dire que c'est la transformation progressive de la conscience qu'on a des choses qui va transformer notre vie (et pas forcément les "efforts" qu'on fait ou les "endroits où l'on s'inscrit).
    Ceci dit, l'aide peut venir de "partout" ! ;-)

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  8. C'est en effet ce geste la qu'il faut effectuer, un laisser être. J'ai lu de Pierre Trigano "la psychologie mystique des amants" sur le cantique des cantiques.
    Il y a des cycles à respecter même dans le déffrichement de nos âmes. Des saisons, un temps pour la semence, un temps pour la récolte. Et ces cycles nous suivent jusqu'au dernier souffle.
    C'est ce que Lao-tseu prèconise "aller dans le sens du Tao"...tout un art...de vivre!

    Bonne nuit Licorne! Fais de beaux rêves...;)

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  9. Bonjour Nout,
    Suivre le fil du rêve et laisser advenir, "préférer le grain doré des choses à la paille des mots"... Je trouve que cette méditation l’exprime bien (court extrait) :

    SUR LE RÊVE

    « Tel un fruit inconnu venu d'un lointain rivage, un rêve m'est né, que j'ai pu recueillir ; je le contemple, le soupèse, le sens, le goûte. C'est, avant tout, un objet nouveau, aussi étrange parfois que pourrait l'être un animal ramené des profondeurs marines pour la première fois. Or, devant un phénomène inconnu, que peut-on faire, sinon laisser de côté tout a priori, toute théorie qui risquerait de déformer notre vision, pour l'observer le plus objectivement, c'est-à-dire, en fin de compte, le plus naïvement possible ?
    Tout d'abord, nous laisserons les images du rêve vivre en nous, se développer, prendre toute leur ampleur, éveiller en nous des échos, faire vibrer des souvenirs, des analogies, des émotions, des associations d'idées, des espoirs et des désirs, reliant ainsi à notre conscient diurne le monde et les aventures de la nuit. Cette méditation, cette manducation, feront ainsi couler en nous le suc de cette expérience vécue qu'est un rêve. Car le rêve est bien une expérience vécue vitale ; il est souvent plus chargé de tensions et d'intensité émotive, d'un sentiment de réalité, que notre vie diurne............... » Francine Saint René Taillandier : Méditations - 1 Sur le rêve – dans « C.G.Jung et la voie des profondeurs » Éditions La Fontaine de Pierre

    http://www.lafontainedepierre.net/ec-francine-saint-rene-taillandier-perrot-6.html

    http://www.lafontainedepierre.net/contact.php

    http://www.lafontainedepierre.net/ec-etienne-perrot-5.html


    Amezeg

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  10. Bonsoir Amezeg,

    Le rêve est une matière vivante et cet image du poisson bizarre me parle bien. Ces créatures qui peuplent les abysses et dont l'aspect semble si étrange...ma nuit intérieure est pleine de poissons...est-ce cela la pêche miraculeuse de Jésus? Mettre en lumière ces choses sombres qui nous habitent. Je n'utilise pas le terme "sombre" dans un sens négatif, je dirai non apprivoisé par la conscience, non passé par le filtre du mental.

    Au contraire, je vois ces choses sombres comme un limon fertile à partir duquel l'âme peut grandir et se développer vraiment.

    Je suis en train de lire ce livre que j'ai déjà cité de M-L Von Franz sur les contes de fées. J'ai été percutée par ce qu'elle dit de l'animus négatif, du moins l'influence qu'il peut avoir sur les femmes et la façon dont ça transparaît dans leur comportement. Il y a des traits que je reconnais bien chez moi. ça fait partie de ce que je dois apprivoiser en moi. Cela nécessite du temps.

    EN observant le rêve, inévitablement, je m'observe moi. Ce poisson bizarre...qui-suis-je?

    Merci pour cette méditation! :)

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