... Notre existence tout entière, jusque dans ses plus vulgaires manifestations doit donc tendre vers la forme de vie la plus haute, vers la vie éternelle : qu'est ce que cette dernière ? C'est le sacrifice constant d'un pour tous, de tous pour un, de tous pour tous. C'est l'Amour qui est le Centre des centres ; c'est donc à l'Amour qu'il faut rendre un culte vivant, en agissant, en pensant, en travaillant pour lui.
Les entraînements ésotériques sont donc des trompe-l'oeil, en ce sens qu'ils ne s'adressent pas au centre de l'homme, mais à un de ses organes externes: magnétisme, mental, psychisme, etc. Le jardinier, qui coupe des feuilles et des rameaux pour obtenir une fleur belle et monstrueuse, mais éphémère, fait comme l'initié qui tue en lui telle ou telle forme de la vie, l'énergie sexuelle par exemple, pour la sublimer en une faculté plus rare : cette faculté ne sera pas viable ni saine.
Ainsi il ne faut appeler à son aide aucune créature, aucun adepte, aucun sage, aucun saint, aucun génie, aucun archange : toute créature est, parce que créature, capable d'erreur : il ne faut appeler que Dieu, et l'appeler d'une façon vivante, non seulement par le désir mais aussi et surtout par l'acte.
Toute créature, même la plus élevée, est chargée des chaînes du temps et de l'espace : elle répondra donc moins vite à notre appel que le Ciel qui est libre ; il ne faut rien déranger dans le monde ; mais Celui qui vit hors du monde, le Ciel, se dérange et est auprès de celui qui l'évoque, non pas avec des cérémonies, mais par l'holocauste de ses désirs propres : le Ciel est l'inverse de la Nature ; celle-ci vit par l'individualisme, ou l'essaie tout au moins; celui-là vit par l'universalisme ; toutes les fois donc que l'homme oublie son individu pour s'occuper d'un autre, il évoque le Ciel, et le Ciel vient à côté de lui et en lui. « Celui qui fait la volonté du Père est ma mère, dit le Verbe. »
Les enseignements des hommes célèbres ne doivent donc être pour nous que des gymnastiques intellectuelles ; le vrai travail est au centre de nous-mêmes à la racine de notre volonté, de notre moi, dans cet organe qu'on peut appeler le cœur invisible qui est la lampe où couve l'étincelle de la lumière incréée.
Initiation de Sédir
Le vrai travail est au centre de nous même, voilà la parole essentielle. Un vrai beau texte.
RépondreSupprimerLa nature est à Dieu ce que le rêve est à l'Homme
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