mercredi 7 septembre 2011

Guérir le "mâle"

Détail de l'homme blessé de Courbet

Pour pénétrer ce Féminin Sacré en soi, creuset de l'Être, il faut guérir le mâle, notre part masculine. Ce masculin est la mise en mouvement, le travail de conscientisation, de mise en parole ou en mots (passage au niveau mental). Il est ce qui "entend" l'appel du Féminin et part à sa conquête. Il est représenté dans les mythes et les contes sous les traits du héros, prince ou chevalier, qui va délivrer sa belle.

C'est le début de toute quête, la perception en soi d'un désir de retrouver quelque chose de très désirable qui s'est perdu dans la forêt inextricable de notre histoire personnelle (familiale, culturelle, humaine...). Quelque chose de pur, d'inaltérable qui recèle sans doute la réponse indicible au "Qui suis-je". Tant que l'on a pas trouvé ce qui démange ainsi, on se sent incomplet, inabouti...ou comme dirait un de mes amis avec un fort accent méridional:"pas fini"(!).

La tentation de Perceval d'après Arthur Hacker

Tant de gens en quête de leur moitié... Il n'y a qu'à voir le succès des sites de rencontre. Qui leur dira qu'ils ne cherchent que la moitié d'eux-même, de leur intériorité et qu'une fois seulement qu'ils auront trouvé cette part égarée d'eux-même, ils pourront espérer vivre une relation vraie?

C'est donc le masculin, notre part agissante, conquérante, qui va devoir aller au fond des choses, partir en quête dans les terres inexplorées du royaume intérieur, affronter les périls inhérents à toute quête, à toute progression dans l'inconnu . Il suffit que le masculin parte en quête pour que le féminin redoublant de désir le guide subtilement sous la forme d'une fée tissant le fil arachnéen (comme Ariane pour Thésée) qui va le conduire jusqu'au Centre...

Le mythe et le conte sont un appel désirant du féminin enfoui. C'est la bien-aimée qui, du fond de la chambre nuptiale, souffle à son amant le chemin à suivre pour venir jusqu'à elle. Aujourd'hui dans ce monde mâle-ade, le conte a perdu toute sa substance amoureuse; il ne sert plus qu'à bercer les enfants que nous sommes restés inexorablement perdus dans la forêt de ronce aux abords du château. La princesse sommeille à "jamais", oubliée par le prince immature, blessé, terrifié par les ombres de sa propre psyché.

Perceval et Blanche-Fleur

Il faut guérir le "mâle" en soi. Il faut qu'il cesse de croire à ce que l'inconscient collectif a fait du féminin: un trou noir dévorant (parfaitement freudien...). Sinon, il ne pourra franchir la porte de la blessure...cette faille ouverte dans la chair (la matière) qui appelle au mystère. Selon la formule célèbre de Émile Durkheim, sont sacrées les « choses que les interdits protègent et isolent »: le féminin est donc sacré par dépit d'être enfin exploré...

Le mâle impuissant est paralysé par ce qu'il perçoit avec son mental; il n'entend pas son coeur, son féminin, lui promettre l'amour éternel. L'amour est hors mental ou il n'est pas. C'est là qu'intervient l'humilité.

Le mâle, comme l'exige une certaine courtoisie, sans doute héritière des traditions anciennes de la chevalerie et de l'amour courtois (donc mystique), doit s'effacer pour laisser place au féminin. Il ne s'agit pas d'une puérile guerre des sexes ou l'un doit prendre le dessus sur l'autre. Cette courtoisie "symbolise" à l'extérieur un geste qui doit se produire aussi et avant tout à l'intérieur.

Quelle absurdité que ce féminisme qui veut libérer la femme en la "masculinisant" (ou l'émasculant...) effaçant ainsi toute trace de ce chant d'amour profond qui existe depuis l'aube des temps entre l'homme et la femme?

Aphrodite et Psyché


Le masculin doit donc se laisser engloutir par ce vide apparent qu'est le féminin. Il doit s'abandonner à sa voix, à sa guidance, se laisser initier comme un bon amant à l'écoute du moindre frisson de sa partenaire. Il ignore encore que sa jouissance viendra de tout ce qu'il donnera de lui. Il ignore encore que ce vide qu'il doit pénétrer est un plein merveilleux, quelque chose qui va le contenir, le redéfinir, le rendre à lui-même.

Il doit trouver le juste équilibre entre force et douceur, pour féconder ce féminin en lui-même. Passant la porte de la blessure, il doit laisser les émotions reprendre leur chemin, laisser le fleuve monter en crue, inondé de larmes ou des eaux féminines... Mais passé ce seuil délicat, cette défloraison de l'être qui permet aux eaux stagnantes de l'inconscient de se disperser, il doit entrer dans le feu de l'être. Au fond, au bout de cette quête, l'attend l'ultime brûlure, la combustion de tout ce qu'il reste de lui, pour accéder à la fusion.


Ophélie de Delaroche


Rien n'est alors confondu, tout reste distinct mais parfaitement "emboîté", unifié, merveilleusement Un au creux de cette alcôve alchimique. C'est le baiser du conte, quand les lèvres du prince touchent celles de la belle endormie. La bouche est la porte du souffle, du verbe; elle symbolise donc une union profonde jusqu'aux racines de l'esprit. La dualité transcendée, le "diábolos" vaincu, on accède alors à l'ange, être androgyne par excellence. Ce n'est pas encore le bout du chemin mais un autre commencement; le début d'un dialogue qui va s'approfondir et s'étendre à tous les niveaux de la vie consciente.

Dans la forme même des lèvres réunies (ou simplement fermées), on retrouve la forme d'un symbole ayant un rapport direct avec celui de la mandorle, l'amande, comme d'ailleurs dans la forme des yeux: la Vesica Pisces...



52 commentaires:

  1. Sur ce sujet de la rédemption du masculin chez la femme, je crois que l’ouvrage de Marie-Louise von Franz intitulé « La femme dans les comptes de fées », si vous ne l’avez déjà lu, pourrait beaucoup vous intéresser. Il est à la fois agréable à lire, clair, et passionnant. C’est un livre de la « bonne veine », si je puis le dire ainsi. On le trouve facilement, même en bibliothèque. ;-)

    Amicalement,
    Amezeg

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  2. Je vais m'intéresser en effet à Marie-Louise von Franz car je n'ai rien lu d'elle et les quelques extraits que vous m'avez donné m'ont l'air très "inspirants".

    Vous écrivez: "la femme dans les "comptes" de fées", est-ce un lapsus ou un jeu de mot de l'auteur?

    Merci pour le tuyau! ;)

    Nout

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  3. Seigneur ! Où avais-je la tête ? :o)
    Marie-Louise von Franz a également écrit « Nombre et temps » (assez ardu), et j’ai relu aujourd’hui (hier, à l'heure qu'il est) qu’elle avait de bonnes dispositions pour les mathématiques, ce que j’avais un peu oublié.
    Ceci explique-t-il cela...?

    Amezeg

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  4. Vous aviez peut-être en effet la tête dans les "comptes", à moins que ce soit un règlement de comptes...avec la femme. ;)

    Peut-être les dettes du passé sont-elle soldées comme celles entre mon animus et moi!...je profite de ce laspsus pour vous taquiner un peu!

    :)

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  5. Bonjour Nout,

    Vous vous êtes beaucoup investie dans cet écrit.
    Merci.

    Pauvre mental ! Ignorez-vous qu'il peut être l'accoucheur de l'enfant-être ?
    Tout autant, révélateur du féminin en soi. Puisque révélateur du Soi.
    Il semble nécessaire de distinguer féminin et féminité. Imaginez un violon sans corde,
    celui-ci chante... autrement. L'entendez-vous ?

    Le ménage fait, le mental est parfait.

    Bien à vous,
    max

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  6. Bonjour Max,

    merci pour votre appréciation.

    Je suis tout à fait d'accord avec vous, le mental est un outil a ne point rejeter qui est justement celui qui fait le lien entre conscient et inconscient.
    C'est ce que je dis peut-être pas assez clairement ici:

    "Ce masculin est la mise en mouvement, le travail de conscientisation, de mise en parole ou en mots (passage au niveau mental). Il est ce qui "entend" l'appel du Féminin et part à sa conquête."

    Sans le mental le travail de mise en conscience ne serait pas possible.

    Par exemple le simple fait de raconter ses rêves demande l'intervention du mental. Un mélange subtil de mental et d'intuition mais je crois que l'un et l'autre se soutiennent quand ils sont bien équilibrés et remis à leur place.(car rester uniquement au niveau mental peut être un frein...tout est dans la mesure.)

    Oui féminin et féminité sont à distinguer mais il ne faut pas trop tenter de classifier et laisser les choses profondes se révéler d'elle-même. Les mots que l'on met ne sont que des symboles, des supports, tout est dans la présence et l'écoute de soi.

    Bien à vous aussi et merci pour votre lecture attentive. :)

    Nout

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  7. À propos de dettes soldées, il est sans doute bon de rester attentif/ve à la suite des rêves et des vécus à l’état de veille. Les rêves témoignent soit de ce qui est déjà réalisé, en partie ou plus largement, soit/et indiquent une direction à suivre, un chemin à prendre pour réaliser ceci ou cela. Les réitérations, les « lavages successifs », les rebondissements, sont au programme de l’œuvre d’unification. Il n’est pas toujours facile, surtout seul/e face à nos rêves, de distinguer « l’achevé » du non-achevé. Trouver le bon accord avec l’animus ou avec l’’anima est un » gros morceau » sur le chemin de l’individuation.
    Les « comptes » de fées évoqueraient-ils cette fine comptabilité intime qui suit pas à pas, prudemment, le déroulement des « opérations » ? ;-)

    Amezeg

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  8. Vous seul savez! ;)

    Mais ce que vous dites est effectivement vrai et essentiel, et me concerne tout autant que vous.
    Ce qui est en haut est en bas et ce qui est à toi est à moi! :D

    Merci Amezeg.

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  9. Vous dites :

    "Ce masculin est la mise en mouvement, le travail de conscientisation, de mise en parole ou en mots (passage au niveau mental). Il est ce qui "entend" l'appel du Féminin et part à sa conquête."
    J'avais et j'ai bien lu... - Oui
    Pourquoi "masculin" en minuscule, et "Féminin" en majuscule ?
    Pourquoi le mot "conquête"

    En relation avec la citation précédente...
    "L'amour est hors mental ou il n'est pas. C'est là qu'intervient l'humilité."
    Je ne comprends pas...

    Merci à vous...

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  10. Nout,

    Pour vous avoir "très" lue, bien sûr
    imparfaitement, je souhaite vous poser nombre de questions. Considérez cela comme une rencontre avec un féminin.
    Acceptez-vous ?

    max

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  11. Présenté plus clairement... (sourire...)

    Vous dites :
    "Ce masculin est la mise en mouvement, le travail de conscientisation, de mise en parole ou en mots (passage au niveau mental).
    J'avais et j'ai bien lu... - Oui

    "Il est ce qui "entend" l'appel du Féminin et part à sa conquête."
    Pourquoi "masculin" avec une minuscule, et "Féminin" avec une majuscule ?
    Pourquoi le mot "conquête" ?

    En relation avec vos mots précédents...
    "L'amour est hors mental ou il n'est pas. C'est là qu'intervient l'humilité."
    Je ne comprends plus...

    Merci à vous...

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  12. J'accepte avec plaisir, Max (avec une majuscule ;) )!

    <<<"Ce masculin est la mise en mouvement, le travail de conscientisation, de mise en parole ou en mots (passage au niveau mental). Il est ce qui "entend" l'appel du Féminin et part à sa conquête."
    J'avais et j'ai bien lu... - Oui
    Pourquoi "masculin" en minuscule, et "Féminin" en majuscule ?
    Pourquoi le mot "conquête">>>

    Eh bien, je pourrai dire que cette majuscule est un oubli mais je mentirai.
    Il peut s'agir de deux choses:

    - soit les restes inconscients d'un animus pas totalement guéri... ;)

    - soit, mon sentiment que le noyau divin de l'être se trouve dans son pôle féminin, comme le symbolise le corps matériel, selon la loi des correspondances, le coeur ne se trouve-t-il pas du côté gauche (côté femelle)?

    Ceci dit cela ne veut pas dire qu'il y ait une supériorité du féminin par rapport au masculin, au contraire il faut parvenir à un équilibre afin que le Un, l'unité soit engendrée.
    L'un est l'autre sont indissociable, complémentaire, destinés à s'unifier.

    Il s'agit d'une danse entre ces deux énergies, comme dans le Tao. L'un n'est rien sans l'autre mais les deux ensemble...

    Pourquoi "conquête"? Parce que je fais allusion à la conquête amoureuse dans l'esprit de la Fin'amor et non dans un esprit "belliqueux", rassurez-vous! La paix est bien plus savoureuse...

    <<<"L'amour est hors mental ou il n'est pas. C'est là qu'intervient l'humilité."
    Je ne comprends pas...>>>

    Vous conviendrez qu'il est difficile de saisir l'amour à partir du mental, de l'expliquer, de le définir. Démontrer l'amour serait un tue-l'amour.
    Le mental est destiné à servir l'amour, non le dominer. Hélas, j'ai le sentiment que dans ce monde, nous marchons à contre-sens...

    C'est pourquoi nous en arrivons à l'humilité.
    Le mâle ou le mental, la pensée, doit s'effacer à un moment donné pour laisser toute place à l'amour. Pour laisser au féminin accoucher de l'unité.

    Tout cela est un travail intérieur délicat, avec des phases comme le travail alchimique le symbolise...

    J'espère que vous me comprenez. Dans le cas contraire, je serai heureuse de répondre à de nouvelles questions. :)

    Merci max!

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  13. Nout,

    Déjà, vous dire que j'apprécie particulièrement
    la présentation d'en-tête de ce blog. Pureté, et discrète poésie...
    ---
    A la première lecture du titre, m'est venu spontanément son complément : Guérir la "femelle".
    En fait, il s'agirait plutôt du féminin. Cela vous paraît-il impertinent ?

    Avec vous,
    max

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  14. suite...

    Spontanaimant,
    - Quelle différence faites-vous entre mâle et masculin ?
    - Vous dites :
    "Vous conviendrez qu'il est difficile de saisir l'amour à partir du mental, de l'expliquer, de le définir. Démontrer l'amour serait un tue-l'amour."
    ..L'amour est-il intelligent ?
    ..Savoir aimer, ne nécessite-t-il pas de faire appel au mental ?
    ..L'amour serait-il donc si fragile pour être ainsi tué ?
    ..Ne peut-il être que sentiment(s) ?
    ..Enfin, est-il une finalité ?

    max

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  15. Spontanément:


    - Quelle différence faites-vous entre mâle et masculin ?
    Franchement...aucune.

    ..L'amour est-il intelligent ? Oui

    ..Savoir aimer, ne nécessite-t-il pas de faire appel au mental ?Le mental sert à l'exprimer non le définir.

    ..L'amour serait-il donc si fragile pour être ainsi tué ?
    L'amour n'a ni début ni fin. Notre conscience de l'amour oui.

    ..Ne peut-il être que sentiment(s) ?
    Le sentiment est quelque chose qu'on "sent", dont on a conscience mais l'amour est au-delà. Il existe avant même tout ressenti et toute conscience.

    ..Enfin, est-il une finalité ?
    Il est l'essence et la fin...l'alpha et l'omega.

    Ce ne sont que mes réponses et vous devez certainement avoir les vôtres...Nous avons tous des réponses à nos questions mais parfois il est inutile de formuler quoique ce soit pour obtenir une réponse.

    J'espère avoir satisfait votre spontanéité!

    Bien à vous!

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  16. L'univers nous aime-t-il, l'univers aime-t-il ?
    Si non, l'amour serait-il seulement une étape d'accomplissement, nous déposant au seuil de celui-ci ?

    max

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  17. suite...
    Tel il en résulterait de l'amour "compris".
    S'il en est ainsi, alors... Mental, merci.

    max

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  18. Nout,

    Je sollicite de votre Haute Bienveillance la possibilité de continuer d'innnnonder cette page.
    Dans l'attente de votre réponse, je vous prie de croire, chère Mâdâme, en l'assurance de mes sentiments respectueux et dévoués. (Nul!)

    max
    ---
    P.S.- Pas désolé, mais à l'humlourd parfois je ne résiste pas.

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  19. Vous voulez cernez l'amour, (entendons-nous bien l'amour essence de toutes choses) à partir du mental. Mais l'amour est avant le mental, à la racine de celui-ci. L'éclat et la pertinence du mental dépend de cette racine-là...
    On reconnait un arbre à ses fruits.

    Vous apparaissez et disparaissez Max comme la lune derrière les nuages. Que me vaut cette inconstance?

    Nout

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  20. Déjà...
    Inconstance ? Envisagez qu'il s'agit(sse)d'un feu clignotant(de détresse)en moi, au-delà du moi.

    en max

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  21. L'univers nous aime-t-il ?
    Qu'y avait-il avant l'arbre ? (comme après; tant est que passé est futur, et non moins Présent).

    en max

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  22. L'univers et nous sont-ils séparés?

    Peut-on ne pas aimer ce qui est soi?

    La racine ne veut pas dire avant ou après. Racine, feuille, graine, arbre...où est la différence? Seule la forme est question de temps.

    Clignotez donc si cela vous chante! :)

    Nout

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  23. L'univers est en nous.
    Nous pouvons aimer l'univers. Celui-ci nous aime-t-il ?

    Hors de, ou sans, l'amour(non désamour) que reste-t-il ?
    Quelle est la couleur de l'amour ?

    La graine, contenu-contenant de l'arbre. Et inversement.

    Le chant du clignotement. (Sourire...)

    max

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  24. Si nous l'aimons,il nous aime car il n'attend que ça...
    L'amour a toutes les couleurs et il n'en a pas.
    Oui le chant du coeur qui bat...

    :)

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  25. Inconditionnelle de l'amour ? Bon, je m'efface... (un peu)
    N'en est pas moins des sables émouvants qui... (j'ai rien dit)

    max

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  26. Il s'agit d'un chant-cri de détresse, d'urgence venu de l'Ailleurs. Ne l'avez-vous donc pas entendu ?
    En moi, au-delà du "moi".

    Nout, vous semblez avoir déjà beaucoup compris.
    Relativisez la déesse, approfondissez la rencontre du masculin en vous.
    Tel est le message.

    Bon Voyage, et bien à vous.

    max et en max

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  27. Il n'y a pas de déesse, Max, je suis ce que je suis et vous êtes ce que vous êtes, un simple être humain. "Nout" n'est qu'un masque, une protection mais ce que j'écris vient du vrai en moi.

    La vie simple et humaine me suffit pour nourrir les braises; j'ai depuis longtemps laissé les chimères au vestiaire.

    Ce que je désire peut-être plus que l'amour qui est un mot galvaudé c'est la vérité.
    Je cherche la vérité en toute chose car elle m'est plus précieuse que toutes les déesses du panthéon antique.

    Le mensonge est un cache-misère; il faut aller au-delà de sa propre misère, accepter de la voir, de saisir son impuissance pour tomber dans le vrai. Et là survient le vrai repos et le véritable amour. J'aime quand l'autre ouvre sa porte et se montre tel qu'il est, sans détours; c'est cela pour moi qui définit un Homme: être vrai.

    C'est cela la véritable force. Le reste n'est que broutille et pipi de chat.

    Il fut un temps où la valeur des hommes était évaluée à leur courage, leur bravoure à affronter l'obstacle, ou à faire honneur à leur Dame. Il s'agissait de valeurs profondes intérieures qu'il fallait bien une vie à acquérir.

    Aujourd'hui la valeur d'un homme s'évalue au prix de sa montre, à la marque de son jean ou à la puissance de sa voiture. L'homme n'est qu'un vide endimanché.(bien sûr, je dis "homme" mais je pourrais dire "femme")

    Je n'aime pas le double-jeu car aucune graine n'a le temps d'y germer. C'est un jeu stérile. Et je n'ai plus ni l'âge, ni le goût d'y jouer.
    Je préfère me reposer à l'ombre des grands arbres...

    Bon voyage à vous aussi.

    Nout

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  28. "Ce que je désire peut-être plus que l'amour qui est un mot galvaudé c'est la vérité.
    Je cherche la vérité en toute chose car elle m'est plus précieuse que toutes les déesses du panthéon antique."
    Oui, Nout.
    Vérité perceptible à la mesure de la transparence du regard posé (pausé). Là, peut être la difficulté.
    L'Humain est en vous, cela transparaît...

    max

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  29. Le regard est en effet révélateur...Etre Humain semble plus délicat qu'être divin. Cela demande moins d'ego! ;)

    Nout

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  30. N'est-ce pas ? sourire...

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  31. Nout, j'ai lu avec beaucoup d'attention, d'écoute tes différents partages (mâle, femelle, mandorle) ainsi que les commentaires que ces partages ont fait naître.
    Je souhaite t'offrir mon écho à cela, mais j'aimerais déjà te demander:
    De cette compréhension qui est tienne qu'en est il de sa manifestation, de sa Vivance dans le concret, dans le quotidien, dans l'instant même?
    Nat'

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  32. "De cette compréhension qui est tienne qu'en est il de sa manifestation, de sa Vivance dans le concret, dans le quotidien, dans l'instant même?"

    Comment puis-je exprimer cela?
    C'est ce que j'essaie de transmettre à travers ce que j'écris. J'écris avec ce que je suis. Je ne sais quoi te répondre...

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  33. Bonjour Nout,

    Peut-être que je m’y prends mal pour te dire ce qu’il me semble important d’exprimer. Peut-être que je me trompe aussi dans ce que je ressens. Mais à chaque nouvelle réponse de toi, cela s’impose à moi. Je souhaite simplement t’offrir la transparence d’un ressenti, et j’ai parfaitement conscience que ce n’est qu’un ressenti. Un ressenti dont j’ai le sentiment profond de n’être pas la seule à avoir. Il me semble avoir décelé dans les commentaires de Max, dont j’ai déjà croisé les mots ailleurs, qu’il t’invite aussi à la prudence, qu’il pressent lui aussi un danger, une chute à venir qui peut faire de gros dégâts. Mais, là aussi, je peux me tromper.

    Si je fais cela, c’est parce qu’il me semble avoir perçu beaucoup de choses dont certaines me paraissent encore étrangères. Mais la façon dont tu les partages peut prêter à confusion. D’où mes premières questions qui se sont surtout voulu être pour que tu ouvres plus à la compréhension.
    En toile de fond, je ressentais quelque chose qui appelait à se dire, j’en apercevais déjà certains reflets, mais je ne voulais pas prendre le risque de me tromper. J’ai choisi de laisser du temps au temps. Un soir avant de m’endormir, j’ai beaucoup pensé à toi, à ce ressenti. J’ai alors rêvé que j’étais dans mon jardin où vivent quelques pommiers. Il s’est alors mis à pleuvoir des pommes. Etait-ce de mes pommiers malgré le fait que je n’étais pas dessous ? Non. Je les vis venir du jardin des voisins. Des pommes que je recevais sur la tête, il en est une que mes mains ont accueillie. Une superbe golden, mais avec la trace oxydée d’une morsure. Celui ou celle qui m’envoyait la pomme l’avait juste cueillie, puis mordue sans même en avoir prélevé et mangé un morceau. Ce rêve m’a renvoyée à ton propre rêve pour lequel j’ai proposé une autre lecture possible, tant ce rêve est venu me confirmer ce qui en moi appelait à se dire.

    Il m’importe d’ouvrir au mieux ma réponse, de ce fait elle est très longue. Aussi j’ai choisi de la déposer ici:
    https://docs.google.com/document/d/1hu3zz2dnDyaMH8hhYJKytuSvQ9i0HOlELTMoKVManrY/edit?hl=en_US

    pour offrir une lecture plus confortable, et pour aussi te permettre de pouvoir la conserver tout comme je vais conserver notre échange pour laisser Mûrir et en cueillir un fruit personnel. Nous sommes certes toutes les deux une graine d’un même Fruit Originel, vivants au cœur d’une même Coupe, mais la manifestation de l’Essence de ce Fruit est différente en chacune. Donc les fruits dont nous avons besoin pour poursuivre le Filage de notre Fil avec lequel se Tisse la Robe de nos Noces, ne peut qu’être différents, même s’ils tendent de plus en plus vers la Ressemblance au fur et à mesure que l’on tend nous-mêmes vers la Transparence.

    La vie pour moi n’offre son Sens qu’au cœur de nos différences.

    Sache aussi que si je m’offre à toi ainsi, c’est parce que tu es venue à moi pour m’offrir ton amitié. L’amitié est précieuse pour moi. Elle est de celle qui se Vit beaucoup plus entre les hommes qu’entre les femmes. Profonde, vraie, directe …

    Bien amicalement
    Nat’

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  34. Bonjour Nat',

    Je me tiens entièrement à l'écoute de ton ressenti. Je n'ai cependant pas réussir à ouvrir le lien.
    Peux-tu le vérifier et le réitérer?

    Je te remercie.

    Nout

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  35. Nat' c'est bon, j'ai essayé de mon tel portable ça ne marchait pas mais là à priori ça fonctionne. Je vais donc te lire.

    Je vais prendre le temps moi aussi et comme tu le dis laisser tout cela décanter ( ton rêve me parle).

    En ce qui concerne l'amitié, je te remercie d'accueillir la mienne ainsi sans condition. J'aime moi aussi les relations directes et sans faux semblants comme je l'avais d'ailleurs précisé à Max.

    Bien à toi,

    Nout

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  36. @ Nat'

    Voici ma loooooongue réponse (interminable!) dont je te transmets le lien (génial ce système de documents, je connaissais pas!

    https://docs.google.com/document/d/1_fSuPVfUVNVqjN_L-IEluizGqHNVox3Xix7FI_XHWh4/edit?hl=en_US



    Bon courage! ;;;)))

    Bien à toi,

    Nout

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  37. Nout' :°)

    Juste te dire que pour l'instant je n'en ai fait qu'une lecture.
    Je vais prendre le temps, d'autant que cela me demande de faire le point sur là où j'en suis sur mon Chemin de Vie.

    Mais déjà un grand merci pour ce que tu m'offres à travers cet échange!

    Là juste répondre à
    [Tu me demandes si j’ai épousé le Souffle. Je te demande En ai-je jamais été séparée?]

    une part de toi, la part essenCiel : non
    l'autre part : oui

    En attendant que je réponde, il se peut que je mette des petites choses sur mon blog, dont le fond participera à ma réponse.

    Pensées
    Nathalie

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  38. zut j'ai oublié de me déconnecter de mon compte google avant de poster mon comm
    :°)

    la petite goutte c'est bien Nat'

    à dès que je peux
    Douce soirée à toi

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  39. Pas de soucis Nat' j'avais reconnu ta petite goutte (et aussi la signature :))...)

    Je suis impatiente de te lire (mon côté "petit chien" ;) ) et très heureuse aussi de ce dialogue.

    A bientôt!

    :)

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  40. @Nat
    Bonjour,
    Tu écris :
    "Il me semble avoir décelé dans les commentaires de Max, dont j’ai déjà croisé les mots ailleurs, qu’il t’invite aussi à la prudence, qu’il pressent lui aussi un danger, une chute à venir qui peut faire de gros dégâts."
    Oui, c'est vrai. Ce ressenti est très fort, et à chaque fois au fil des lectures, et encore à ce jour. Comme une logique...(boulimie, tourbillon, et...))
    Dans un de ses commentaires, peut-être quelqu'une pressentait-elle cela aussi ? Il m'a semblé...
    Délicat (?) de formuler ces choses-là.

    Merci, d'avoir eu le courage de t'exprimer.

    Au plaisir de toi,
    max

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  41. Je ne vois pas en quoi c'est difficile de dire ce qu'on ressent. Il suffit de le dire. C'est très simple. En public ou en privé. Au choix.
    Surtout quand cela semble aussi pressant.

    Pour "chuter" encore faudrait-il être en haut de quelque chose. Mais je ne suis ni en haut ni en bas.
    Je suis au milieu exactement dans ma vieille peau.

    Il se peut que la vie me fauche mais n'est-ce pas ce qui nous attend tous? Des hauts et des bas......

    :) ?

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  42. Et si vous vous trompiez? Et si l'essentiel n'était pas tout simplement d'être supérieur à ce qu'on est actuellement, autrement dit, s'affranchir de tout conditionnement, tout préjugé, savoir qui on est et qui on n'est pas, développer au maximum nos potentialités et nos propres qualités, sans se référer obligatoirement à un quelconque "masculin" ou "féminin"? S'il me plaît de compatir à la souffrance de mon voisin, est-ce que cela sera l'expression d'une "qualité féminine"? Et si je veux flanquer une baffe à quelqu'un (ou quelqu'une) qui l'a bien cherché ou qui s'en prend à plus faible que lui (ou elle), est-ce que ce sera l'expression d'une "qualité masculine"? Et si on oubliait un peu ces définitions pour être enfin soi-même? Si on oubliait ces concepts un peu trop compliqués qui ne servent qu'à se faire des noeuds au cerveau et à se conditionner d'une autre manière? Provocateur? Oui, mais qu'est ce que ça fait du bien.

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  43. Il est fort possible que je me trompe; ceci n'était qu'une humble exploration que je regarde à présent d'une façon nouvelle.

    Vous dites:

    " Et si on oubliait un peu ces définitions pour être enfin soi-même?"

    Pourquoi réfléchir, penser, explorer empêcherait d'être soi-même?...

    Je crois au contraire que le conditionnement survient quand on cesse d'explorer de Penser, de chercher à connaître. Le conditionnement survient quand on renonce à se tromper, à se perdre et pourquoi pas à s'oublier...à oublier.
    ceci dit chacun est libre de ses choix.

    merci à vous

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  44. Tour à fait d'accord: réfléchir, douter, remettre en question, voire même s'opposer aux lieux communs permet véritablement d'être soi-même, et non pas obéir sans discuter à quelque dictat que ce soit qui veut que "quand on est un homme, on fait ceci" et "quand on est une femme, on ne fait pas ça". D'où l'importance de savoir remettre en question les comportements induits ou imposés de quelque manière que ce soit. Mais il faut savoir que ça risque de susciter incompréhension, rejet, suspicion, tout comme cela risque de réveiller quelques endormi(e)s et quelques interrogations. J'ai peut-être été un peu confus, mais une fois qu'on a renoncé à "obéir", pour agir enfin selon son coeur, est-ce qu'on n'a pas gagné quelque chose,

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    1. Il s'agit sans doute de différencier les informations extérieures qu'on absorbe sans même prendre la peine de les digérer (encore faut-il en avoir conscience) de celles qui viennent de l'intérieur, du fond de soi: subtile différence entre croyance et foi.
      En ce qui concerne le féminin et le masculin, il ne s'agit pas de "faire" mais de réaliser la nature même de ces deux énergies complémentaires.
      On est une femme et on n'en prend conscience que peu à peu, non pas à partir de lieux communs dictés par la culture mais en apprenant à reconnaître sa nature, ses limites et ses particularités.
      Bien sûr nous sommes avant tout un être humain, mais nous ne pouvons nier ce par quoi notre être s'exprime, notre singularité.
      Une femme n'est pas un homme et vice-versa. La confusion à ce sujet est aussi néfaste que la division. Trouver le juste milieu...Danser la juste danse.

      Merci à vous (je ne sais si j'ai répondu à votre questionnement?)

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  45. Vous avez mis le doigt dessus: les informations qui viennent de l'intérieur. Autrement dit, être à l'écoute de nos intuitions. Réalisation, certes, mais avant tout réalisation de soi, en "oubliant" tout ce qu'on a appris, et qui risque d'entraver notre marche intérieure; et en laissant ce qui a pris naissance en nous s'épanouir. Faire ce qu'on a à faire, honnêtement, sans prise de tête. Vous avez employé le terme d'énergie, que je préfère au terme de personnage qu'on est amené à jouer selon des schémas hérités et non découverts par soi-même. Et surtout, ne pas avoir peur de ce qu'on peut découvrir sur soi-même. En tout cas, peut-être que nous disons la même chose, mais sous des formes différentes.
    Cette fameuse "guerre", évoquée dans l'article, est artificielle et c'est à nous de savoir dire"cause toujours", quitte à bousculer les thuriféraires de cette "guerre", prisonniers en fait non seulement de leur personnage, mais aussi de leurs préjugés, de leur conditionnement. Etre soi-même, donc être libre (ou du moins s'attacher à le devenir); c'est faire oeuvre provocatrice, c'est renoncer à la haine pour regarder notre prochain avec toute l'indulgence possible, qu'on soit homme ou femme et cela, ça peut avoir une portée incalculable. Merci à vous pour cet échange.

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  46. Ce que vous me dites là Bernard me touche beaucoup (je souligne que votre nom - pseudo ou réel- est celui de mon père; ce que j'entends comme un signe). D'autant plus que je vis très concrètement ce défi actuellement: jusqu'où est-on prêt à aider, soutenir, aimer l'autre?
    Fais à autrui ce que tu aimerais que l'on fasse pour toi. Cela demande aussi de regarder au coeur de sa vulnérabilité, de se laisser pleurer quand l'autre pleure, de se laisser atteindre et malgré tout de rester debout afin de soutenir.

    Cette guerre dont je parle est un défi en effet contre soi-même car nul autre que soi adhère à ces lieux communs qui nous étouffent. Un défi contre ce que l'on pense a l'instant; enraciner l'acte au-delà mëme de toute certitude. La beauté (de l'acte) passe par la rigueur. Inévitablement. Ne faut-il pas des lois éminament précises pour faire naître une rose? Une rigueur mue sans doute par l'indulgence d'un regard, la force d'une bonté infinie...
    C'est quelque chose que jecdécouvre à peine.

    Oui. Vraiment, merci pour ce partage Bernard!

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  47. Prenons les chose d'un point de vue philosophique: un vieil adage dit qu'il vaut mieux allumer une chandelle que maudire l'obscurité. Or, que sont nos défauts, sinon un manque de qualités correspondantes? Dès lors, on ne peut pas vraiment dire qu'on doive lutter, être en guerre contre ses manques, contre soi-même, mais tâcher de développer les qualités qui nous manquent encore, tâcher également de nous appuyer sur nos points forts, autrement dit, cesser de croire à notre faiblesse pour examiner quels sont nos points forts et en quoi ils peuvent être utiles aux autres. Vous soulignez l'importance du service, car effectivement, c'est par l'action dans le monde que notre idéal porte ses fruits. Vous soulignez également l'importance de savoir regarder en soi et je vous rejoins. Il y a quelques années, il m'était venu cette idée: "qui veut la lumière aura la lumière, mais il devra la supporter car elle éclairera bien des recoins sombres chez lui (ou elle)". Mais si nous savons regarder honnêtement en nous, sans nous blâmer ni nous critiquer ou nous illusionner, nous acquérons alors suffisamment d'énergie pour nous mettre en chemin ou pour continuer. Je reprends votre phrase:"se laisser atteindre et malgré tout rester debout afin de soutenir": c'est exactement la voie de la compassion (que je préfère à la pitié, humiliante pour les uns comme pour les autres). Se lancer des défis, pourquoi pas, à condition de ne pas se fixer d'objectif irréalisable et de connaître l'état de ses possibilités et de ses propres forces.Donc de ses conditionnements intérieurs aussi.
    Sinon, en ce qui concerne mon pseudo, je me le suis choisi car je "vibre" mieux avec lui. "Bernard" est en quelque sorte mon "porte-parole".

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  48. Il y a beaucoup de choses qui m'interpellent dans vos messages. En particulier ce que vous me citez là:

    "qui veut la lumière aura la lumière, mais il devra la supporter car elle éclairera bien des recoins sombres chez lui (ou elle)"

    C'est ce que j'expérimente actuellement, aujourd'hui même j'ai appris qu'un proche vivait dans un perpétuel mensonge. Je suis encore sous le choc au moment où j'écris. Mais ce "dévoilement" brutal a été précédé de bien d'autres tout aussi déroutant. Je ne cesse de "dévoiler" ces ténèbres et j'en souffre profondément, à tel point que parfois m'effleure l'idée qu'en ce monde il n'y a pas d'issue.
    Je sais, je ne suis pas très optimiste.

    Ce que vous décrivez au sujet de l'intériorité (supporter ses propres recoins sombres) a son reflet dans la réalité extérieure aussi. Les deux étant inextricablement liés...

    Être en guerre est un mot un peu fort sans doute mais il désigne pour moi une intense vigilance, comprenez-vous? Il ne s'agit plus pour ma part de chercher à porter un jugement duel sur soi (qualité/défaut), mais à ne pas céder aux chants des sirènes du confort, de la fausse sécurité. La vérité crue est parfois extrêmement douloureuse (tout comme ces recoins sombres mis à jour); mais elle permet de rester en vie.
    De rester libre.
    Mentir, se mentir (aux autres ou à soi c'est la même chose)c'est mourir, s'oublier mais c'est en apparence bien confortable. C'est un laisser-aller aux antipodes du fameux "lâcher-prise"...c'est la version inversée du lâcher-prise. Le mensonge a empoisonné le monde (et les êtres) à tel point que revenir à la vérité est un véritable chemin de croix. C'est douloureux.

    On peut effectivement choisir de se réfugier dans l'oubli, dans l'illusion, et tout ce qui nous entoure nous y pousse. Mais quand on choisit la vérité, on découvre la solitude, et on découvre que véritablement nous sommes en guerre. Que beaucoup de choses que l'on nous a vendue pour vraie ne le sont pas. Il faut alors faire face. Mes paroles sont âpres et je m'en excuse, peut-être ce que je dis n'est pas la réponse que vous attendiez...

    Votre pseudo semble être en tout cas un bon "porte-parole"...

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    1. Quand je parlais de la lumière à laquelle on aspire, je pensais avant tout à ce qu'on découvre sur soi-même suite à nos prises de conscience. Pour ce qui est de nos rapports avec autrui, ce qui se brise, c'est à la fois l'image et la confiance envers ce tiers qui nous a déçu, voire même trahi. La colère, l'incompréhension sont inévitables, et comme vous l'avez signalé, la lumière se fait. C'est que sans doute notre subconscient avait noté tel ou tel décalage entre la personnalité profonde et l'apparence, (car notre subconscient, je crois, est informé de tout), et qu'il a suffi d'un geste de trop, d'une parole de trop, d'un déclic pour que tout éclate au grand jour. Ce qui est le plus dur, c'est de se détacher émotionnellement de l'événement, car le souvenir ne peut s'effacer comme par magie et la colère peut encore se manifester par vagues, certes décroissantes. Dans ce cas, l'oubli comme le pardon ne sont pas encore de mise.Etre soulagé (et je n'ai pas dit guéri) du choc éprouvé entre la réalité crue et l'idéalisation prend du temps et nécessite un très gros travail sur soi-même, mais c'est nécessaire si on désire continuer à avancer et ne plus être entravé par la charge émotionnelle qui s'y rattache. On jure ses grands dieux qu'on ne nous y prendra plus, ce qui est possible si nous intégrons les leçons de l'expérience et cela, ça prend quand même du temps. Cela dit, vigilance ne doit pas se confondre avec méfiance, ce qui est extrêmement difficile, mais l'expérience acquise est une aide précieuse: nous saurons détecter plus facilement les décalages existant entre l'essence et l'apparence, ayant déjà été confronté à ce genre de problème. Reste maintenant à nous demander: et nous, quelle image renvoyons-nous aux autres?
      Vous soulignez la solitude. D'un certain point de vue, elle est inévitable, car on est toujours seul face à soi-même, c'est à dire face à la voix de notre conscience. Mais est-on pour autant isolé? On peut être révolté quand on voit à quel point les comportements peuvent être artificiels, mais on peut aussi s'en amuser. L'humour, le rire peuvent aussi être salutaires et nous aider à passer à autre chose.
      Je vous sens un tantinet en colère, révoltée, exigeante envers vous-même comme avec autrui, d'où l'âpreté" que vous signalez, mais la colère, comme le reste, passe. Reste cette paix profonde qu'on peut éprouver lors de moments particulièrement magiques, et que je vous souhaite bien amicalement.

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    2. J'avais bien compris que j'étais en décalage par rapport à ce que vous disiez. Mais je l'ai pris comme un signe et j'ai saisi la perche.

      Vous avez raison sur bien des points. Je sens la colère et la retiens si fort que j'en suis épuisée. Il n'y a pas seulement la trahison, il y a surtout le constat que des personnes parviennent à mentir avec un tel panache. A élaborer toute une stratégie émotionnelle, tout un plan pour tisser leur mensonge.C'est cela je crois qui me surprend le plus. qui me terrasse et me laisse sans voix.
      Vous avez raison aussi, j'ai été si exigeante avec moi-même. Je me suis jugée à travers le regard du mensonge; j'étais donc condamnée d'avance. On ne peut remplir un seau dont le fond est troué.
      Oui le subconscient est informé de tout, même si ce mot de "subconscient" ne me suffit pas. Même si je ne saurais toutefois en trouver un autre. Je "savais" depuis longtemps mais je me suis laissée gagner par le confort de ne pas "voir".
      Tout ce que je ressentais était vrai; mon corps me le disait de toutes les façons et pourtant, je ne "voulais" pas entendre.

      Cette conversation entre nous pourrait paraître étrange car nous ne nous connaissons pas mais elle est à la suite d'un article intitulé "guérir le mâle". C'est, je trouve ,parfaitement adapté.

      La solitude est profonde mais bien sûr je suis très entourée. Il y a beaucoup d'ami(e)s à qui je pourrais raconter ma douleur présente. Mais je ne m'y résous pas parce que j'ai besoin d'une écoute spéciale. Je n'éprouve pas le besoin de "parler"; j'aimerais seulement rester en silence auprès de quelqu'un qui comprend. Je ne veux pas être consolée. Ni qu'on cherche pour moi des solutions.

      Se détacher émotionnellement de l’évènement se fait doucement, mais il faut digérer. C'est un "travail" presque végétatif. Je sens que cela me prend énormément d'énergie. Je n'ai plus la force de bouger. Je me laisse porter. Je n'ai guère le choix.

      La colère passe en effet; la paix est là derrière la colère. Je la sens par moment; à d'autre je ne ressens que la rage.

      Nous verrons bien demain! Merci pour vos mots et votre amitié.

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