dimanche 27 mai 2012

Le papillon





Un petit garçon observait un papillon qui avait
 de la difficulté à se défaire de son cocon. Il voulut l'aider
en le dégageant. Quelle ne fut pas sa surprise
lorsque, quelques mètres plus loin,
le papillon tomba au sol, mort.
Le père de l'enfant lui expliqua qu'on n'aide pas
le papillon en facilitant sa libération du cocon.
Il doit y parvenir lui-même, ce qui lui permet
de renforcer les muscles de ses ailes 
pour pouvoir voler par la suite.

Johanne Ouimette-la force de s'affranchir




Rêve du 15 février 2012:

"Je suis en compagnie d'un groupe d'amis. Parmi eux se trouve un jeune homme que j'affectionne particulièrement. Il est handicapé c'est à dire qu'il lui manque une jambe. Mais il parvient à marcher sans problème. D'ailleurs, je cherche sa présence, je marche souvent contre lui, passant mon bras sur ses épaules comme si finalement c'est lui qui me soutient.

Nous sommes sur un pont dans une grande vallée entourée de belles montagnes. Il y a une autre homme handicapé mais qui n'a aucune jambes. Mon ami lui donne des conseils; lui dit de ne pas poser ses pieds entre les planches du pont au risque de rester coincer. Il lui raconte une mésaventures et le met en garde.
Puis nous arrivons dans une salle de fête. Mon ami sans hésiter prend un micro et se met à chanter. 

Je l'admire car malgré son handicap, il vit comme il l'entend, parfaitement indépendant. Il chante très bien mais ses chansons ennuient la foule. Les gens se lèvent et sortent peu à peu de la salle. Il ne reste que nous ses amis pour l'écouter. Il se retourne et voit qu'il n'y a plus personne à part nous.

Je rentre chez moi mais ce n'est pas chez moi. Je vis chez une femme, jeune, maigre qui a des enfants. Elle est excédée que je rentre à cette heure alors qu'il n'est pas tard. Elle veut m'expulser. Cela ne semble pas me déranger; même cela m'arrange.

Je vaque sur un port avec de grands voiliers. Il fait beau. Je suis à moitié nue mais cela ne me gêne pas. Je regarde mon bras et mon épaule droite qui sont dorés par le soleil, alors que mon torse est encore blanc.
On m'avertit que ma fille est très malade.

Je cours vers la maison, et je trouve une petite fille adorable. On me dit qu'elle a une "gastro". Je la touche sur la nuque et le dos et je comprends qu'elle n'est pas malade. Elle n'a même pas de fièvre. Elle a juste avalé un petit objet qui la gêne. Je sors le petit jouet qui est une sorte de piano minuscule. 
La petite fille se met alors à pleurer un peu paniquée; je la trouve adorable. Je tente de détourner son attention pour ne plus qu'elle pleure. Elle me demande alors où se trouve la chenille. Je lui montre une feuille (d'arbre) avec un truc marron dessus.

Nous sortons dans le jardin devant la maison. Je laisse l'enfant déposer la feuille dans l'herbe. Le truc marron est en fait une chrysalide qui se déchire un peu à cause de la manipulation de la fillette. On aperçoit un gros ver blanc (comme un ver à soie) à l'intérieur qui remue. Nous le regardons chercher une place pour s'installer dans son cocon.

La petite fille tout à fait calmée me demande ce que va faire la chenille. Nous rentrons dans la maison et je lui dit:

"La chenille se prépare tout l'hiver"...et la petite fille continue en choeur avec moi: "pour devenir un beau papillon au printemps!""



J'ai vécu des années en m'appuyant sur cet homme boiteux, oubliant que j'avais moi-même des jambes. Oubliant que je savais parfaitement marcher. Et courir. Que j'étais libre de m'appuyer solidement sur la plante de mes pieds qui avaient pourtant fait des racines profondes.

Comment ai-je pu croire autant à cette illusion, cette mascarade de l'homme boiteux?

Lui qui m'appelait "ma sirène" à cause de mes longs cheveux, savait si bien chanter pour m'aveugler. Un maître chanteur. 

Ces mots qu'il assénait d'une voix forte, sûre, assourdissante couvraient la voix de celle-que-je-suis. Il a inversé toutes les valeurs que je portais naturellement en moi, dénigrant ce que personne ne pouvait voir et qui pourtant me soutenait chaque jour, me permettant de supporter l'humiliation permanente de ne pas savoir marcher sur mes pieds.

Il a tissé une toile de mensonge autour de moi, paralysant peu à peu ma vie, mes désirs, sans pourtant parvenir à étouffer la joie. La joie comme un secret permanent au fond de moi, recouverte parfois de souffrance, de ces nuages noirs qu'il souffle sur moi pour mieux me garder.
Il a fait de moi sa béquille; et je l'ai porté si longtemps croyant que c'est lui qui me portait. Jusqu'à ce que mon dos se bloque. Jusqu'à ce que je ne puisse plus marcher.
Je vois bien que rien ne le touche, rien ne l'émeut à part sa terreur de ne plus être porté. Et l'amour qu'il chante ne sert qu'à me ferrer.

Il a su trouver les mots jadis, des mots d'ivresse pour une assoiffée. Et j'ai bu ce vin amer jusqu'à la lie. Jusqu'à donner de ma chair, de mon sang, de ma vie. 

Celle-que-je-suis savait depuis le premier jour. Depuis le premier jour, elle me poussait à fuir cette barbe bleue. 

Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir?

Mais je n'entendais pas, subjuguée par le chant tonitruant du maître-chanteur. Il m'a rendu presque sourde, presque folle. Il m'a montrée l'illusion comme la seule réalité possible. Il a cherché à s'infiltrer dans mon esprit, à y pomper toute la force qui lui manque pour réussir ses envoûtement. 
Il m'a tué sans pitié, afin de me garder. Jusqu'à cette nuit, où Dieu, au fond même de l'enfer qu'il a ouvert pour moi, est venu me chercher.

Et j'ai commencer à sentir mes pieds. J'ai senti le goût de marcher. La stabilité indéfectible du Ciel sous mes pas.

Quelque chose que l'homme boiteux ne peut pas voir. La Réalité ne se dévoile jamais à lui. Moi seule aie l'accès au Royaume.

Je ne sais pas pourquoi suite à cette nuit, je ne suis pas partie. Je n'avais pas terminé la transformation. Il fallait que tout les voiles soient ôtés, les uns après les autres, afin que mes yeux véritables puissent contempler le Royaume.

La vérité est douloureuse, surtout quand on s'en est longtemps prémunie. Elle est comme l'étreinte folle d'un amant éperdue. Elle nous prend entièrement, nous brûle jusqu'à l'os.


Il y a trois jour, tout le fiel accumulé depuis tant d'année est sorti de mon oeil gauche. Ce n'était pas une infection...c'était une libération.

Me voila calcinée.


Nout


En ce jour spécial, une pensée aimante à toutes les mères et femmes de ma lignée...



8 commentaires:

  1. Bonjour chère Nout,
    Tu n'imagine pas à quel point ce que je lis me touche, merci pour ce partage
    mes pensées amicales t'accompagnent.
    je t'embrasse

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    1. Nous avons emprunté sans doute le même chemin chère Virginie, ainsi le fardeau est moins lourd à porter...
      Moi aussi je t'embrasse

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  2. Bonjour Bel et Jeune Papillon,
    Tant de fleurs restent à découvrir. L'éternité de quelques jours s'offre pour le vivre. Bon voyage...

    Bien amicalement, Oliver

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    1. Merci cher compagnon pèlerin, le bonheur est vraiment dans un pré...d'éternité.

      Mais chut, c'est notre secret. ;)

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  3. Bonsoir, tendre papillon qui volette libre et le coeur en joie dans son Jardin secret... Bien chaleureusement, douce âmie

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  4. Merci Phène pour ton regard toujours bienveillant.:)

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  5. Je te souhaite de t'envoler très vite, et très loin ... Je savais que ce jour arriverait. Je suis soulagée pour toi. Je t'embrasse.

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  6. Bonne Nou'Aile certainement, à sentir cette Force dans vos mots !...
    Pour l'anecdote, l'oeil gauche est associé à la "vision du passé", c'est à dire au souvenir, à la mémoire mais aussi à ce que nous portons de ce passé comme "imprimé" en nous, et qui appelle une libération !!

    Bien à vous,

    Frank

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