vendredi 10 décembre 2010

Enjamber le vide

J'ai toujours beaucoup rêvé. Mes nuits sont une double vie aussi mouvementée que mes jours.

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Je n'arrive pas à écrire chaque rêve car ils sont généralement longs et fourmillants de détails. De plus, j'ai le réveil plutôt difficile. Imaginez devoir naître chaque matin à une autre vie. C'est ce que je ressens réellement. Il me faut un temps de réadaptation. Un temps de silence et de recueillement nécessaire pour retrouver mes repères.
Interpréter les rêves n'est pas difficile quand on s'y penche. Une fois rédigés, mis en mots, il suffit de leur parler. D'entamer une sorte de dialogue avec eux. Ils parlent une langue intime dont on possède forcément les clés. 
Le rêve est le miroir exact du rêveur. Il est l'oracle, le message des anges, une parenthèse entre nos jours. Il possède plusieurs dimensions, de la superficielle à la plus profonde. Il visite tous les aspects de notre être en mettant le doigt exactement où ça fait mal. Cependant, le rêve est un ami. C'est un mal pour un bien. Il souligne ce qu'on a omis de voir durant la journée et qui pourrait bien nous éclairer. 
Voici un rêve que j'ai fait il y a quelques temps (je ne l'ai pas daté hélas), après avoir franchi la porte de l'éveil.
Je l'ai laissé tel quel, comme une écriture spontanés. Juste après le réveil, la brèche entre les monde reste ouverte et les mots clés ressortent mieux  quand le mental ne cherche pas à soigner le style. J'ai mis en caractère gras ces fameux mots-clés indispensables pour comprendre le message. Les scènes du rêve s'enchaînent dans cohérence "apparente" mais elles sont en vérité parfaitement liées. Les personnages sont des aspects de soi et les changements de sujet à chaque scène indiquent de qui on parle (ou plutôt de quelle aspect de soi). J'ai donné un titre afin de faire ressortir l'idée principale selon moi. Je vous laisse juger par vous-même:

Enjamber le vide
Une femme enceinte visite un appartement qu'elle veut acheter. Elle est très enthousiaste à l'idée de devenir "propriétaire".
La femme qui la fait visiter note sur un carnet tous les étages qu'il faut monter pour y accéder en écrivant une lettre à côté du numéro de l'étage. L'appartement en question se trouve au 21e étage, sur le toit de l'immeuble.
Arrivée en haut, je ressens un vertige à l'idée de marcher si haut. Surtout que pour accéder à l'appartement, il faut enjamber le vide.
La femme est mère d'un petit garçon et elle a un compagnon un peu bizarre comme si il était drogué.
Ils doivent faire des travaux pour rendre l'appartement habitable. L'homme veut faire un sol unifiant l'appart à l'immeuble mais un de ses outils tombe dans le vide. Il n'a pas l'air très dégourdi.
Finalement, les travaux sont laissés au soin de professionnels. L'appart est grand, avec une vue magnifique, plein sud de la cuisine.
Mais pour y accéder, il faut toujours traverser le vide. Ce qui pose problème à la proprio pour recevoir des invités.
Nous sommes en ballade dans une forêt hivernale et nous cherchons une source. Nous ne la trouvons pas.
Mais lorsque je refais la ballade seule, j'aperçois la source qui est vivante avec une sorte de lutin. Je le prends en photo émue de cette rencontre.
Je suis à table et mon père parle de l'aspect spirituel de l'architecte Le Corbusier que je découvre.
Je dis comme pour l'apprendre à mon père mais en s'adressant à tous que la prière n'est pas nécessaire à tous. Elle l'est seulement pour ceux qui se sentent séparés de Dieu, ceux qui ne peuvent faire autrement. 
Mon père semble d'accord et comprend.

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