Quand je l'ai vu
Quand je l'ai vu
pour la première fois
j'avais les yeux fermés
je n'étais pas encore née
il y avait du soleil
derrière moi
plein la rue
mon coeur sur le seuil
attendait comme un chien
Quand je l'ai vu
je n'ai rien vu
j'étais comme l'enfant
en train de naître
fermée comme un bourgeon
Il m'a tendu la main
et je l'ai attrapée
comme un enfant
qui ne sait pas nager
Il voyait
et je ne voyais rien
mon coeur attendait
dans le soleil
sur le pas de la porte
mais il tenait ma main
bien serrée
sans pouvoir me la rendre
tout aveuglée
que j'étais
d'être si bien tenue
d'être si bien portée
et ses mots faisaient claquer leurs ailes
jusqu'aux plus hautes branches
Dans sa coupe
j'ai versé tout le vin
jusqu'à la lie
un vin noir
comme ses yeux
qui enivre
et me tient
comme sa main...
Illustration: Ensisheim, lieu-dit " Les Octrois " : sépulture
néolithique en position repliée Néolithique ancien (Rubané)(© Fouilles et photo Ch. Jeunesse,
Service Régional de l'Archéologie d'Alsace)
quelle belle idée depuis quelques posts de joindre des morceaux de musique ! j'adore !
RépondreSupprimerbises musicales,
Caram'
Il y a quelque chose qui m'évoque le soufisme dans ce très beau poème que tu as écrit ... J'y reconnais l'ivresse procurée par la joie de La Rencontre, la lumière qu'elle génère (le soleil), cette naissance à soi-même, enfin et surtout. Pour ma part les yeux de l'Amour étaient bleus, et c'est le Ciel qui s'est ouvert à moi. Merci pour tes mots.
RépondreSupprimer@ Caramelle:
RépondreSupprimerJe sais que tu as le coeur très...musical! ;)
La musique fait tellement partie de ma vie qu'il aurait été étrange de continuer ce blog sans lui offrir la place qui lui revient...
Je trouve que la musique comme l'image possède un langage particulier qui complète et transcende les mots.
Merci pour ton passage! :)
@Tempérance:
RépondreSupprimerC'est LA rencontre en effet que je décris. C'est une forme d'éveil à l'autre que j'avais en partie vécu à la naissance de ma fille.
Mais cette rencontre a ébranlé beaucoup de mes certitudes. C'est un instant particulier où le mental a été hors-sujet dans ma vie.
Il s'est passé quelque chose en moi de l'ordre des "entrailles"...viscéral.
C'est comme si mon être était le pôle d'un aimant qui rencontrait l'autre pôle...Une attraction au-delà de toutes les conventions, la morale etc.
Cela s'est produit il y a trois ans. Une vraie initiation à ma propre féminité. En rencontrant cet Homme, j'ai rencontré la Femme en moi... Je crois que c'est le sens véritable de tout amour, et le soufisme en Islam fait le parallèle entre cet amour fou et celui qui nous relie à Dieu.
On ne peut pas ne pas faire ce parallèle tant l'entaille est profonde.
Mais tu sais bien de quoi je parle! :)
Nout, ce poème est magnifique. Souffle, mystère, et ce respect si rare du Silence.
RépondreSupprimerMerci de le partager avec nous
Merci Claudine, je suis touchée et flattée que tu aies "entendu" ces quelques mots car je sais combien tu as l'oreille fine! ;)
RépondreSupprimer