Se dénuder

Logion 37:

Ses disciples demandèrent:
Quel jour te manifesteras-tu à nous et quel jour te verrons-nous?
Jésus répondit:
Lorsque vous vous dépouillerez sans avoir honte et prendrez vos vêtements, les déposerez à vos pieds et les piétinerez, comme le font les tous petits enfants, alors vous verrez le fils de celui qui est vivant, et vous n'aurez pas peur.

Évangile de Thomas

Observez votre visage, les changements qui s'y produisent continuellement. Regardez dans la glace et pensez aux nombreux visages dont vous pouvez vous parer.(...) Et observez dans la glace: vous découvrirez que vous n'êtes pas un seul homme - vous êtes une foule.

Osho

Se dénuder est la seule façon de connaître l'amour. "Tomber" en Amour veut dire ôter les innombrables masques qui nous encombrent. Ça signifie accepter d'être vulnérable pour être tout-puissant, à l'image de Dieu.

Comme le font les tout petits enfants...

Se dénuder est le premier geste de l'acte d'amour; le charnel comme le mystique, le premier n'étant qu'un pâle reflet de l'autre. La chair devient symbole de l'Être. Le monde se renverse, reprend sa juste place. L'Esprit devient plus réel que la matière, reflet éphémère sans consistance.

Aimer exige d'ôter tous les voiles qui nous séparent de l'Être intime, en soi comme en l'autre.
La chair, le corps, devient vaisseau d'amour, reprenant sa fonction originelle: revenir au Réel. Le corps est un puissant vecteur d'éveil. Tout se qui nous en sépare, la honte, l'orgueil, la culpabilité, nous précipite dans l'exil de la chute. Le mental coupé de l'Être Réel nous fait mordre le fruit défendu mille fois. L'orgueil de pouvoir penser sans Dieu. Dieu qui n'est nul part ailleurs qu'à la racine de soi.

Jésus n'est rien d'autre que votre visage originel, Bouddha n'est rien d'autre que votre visage originel. Bouddha n'est pas en dehors de vous, pas plus que Jésus. Lorsque vous laissez tomber tout artifice et êtes dépouillé - rien que le "vous" originel, sans aucun changement ni modification - vous êtes Jésus, Jésus se révèle dans sa gloire absolue.

Osho

Quand on a goûté à l'amour, tout autre relation incluant le port d'un masque, nous semble fade, voire pénible. On a l'impression de se trahir.

Les muscles du visage semblent figés, la voix faussée, les gestes embarrassée. Le soi observe le spectacle affligeant en toute conscience.

Pourtant, j'ai le sentiment que la majorité des êtres que je croise se sentent rassurés par ces masques, qu'ils seraient effrayés ou se sentiraient menacés par mon vrai visage. Alors je joue le jeu; je m'observe utiliser ces vieux masques sans saveur par politesse. Avec l'impression douloureuse d'être étrangère à ce monde.

A moins que je n'aie pas assez de courage pour assumer toute une vie sans masques, toute une vie de nudité...

(photo Perso ratée d'une lune cachée derrière ses voiles)