Automne

La petite fille aux feuilles mortes d'Edouard Boubat (1947)

Il pleut dehors. Des feuilles recouvrent les trottoirs. La mort est partout, évidente. Elle n'a jamais cessé d'être là, à chaque souffle. On s'interroge sur la mort des autres, la nôtre parfois; mais n'est-ce pas une façon de prendre de la distance par rapport à elle? 

Elle qui est partout, inévitablement mêlée au processus de vie. Avant même de frôler nos pensées, elles est là, sous nos pieds, écarlate, dans nos poumons, nos cellules, dans l'enfant qui grandit et qui s'éloigne, dans le vieillard assis sur un banc. Elle est dans ces nuages qui passent. Elle est au seuil de chaque instant. A chaque instant nous ne cessons de mourir. Tout est destiné à mourir. Même ces choses que nous croyons si subtiles, si profondément ancrées en nous. Nos pensées, nos révoltes, nos amours...tout est vouée à disparaître, comme ces feuilles soulevées par le vent, emportées par le pluie, par les larmes et l'oubli. Tout est vouée à revenir à la source, à la terre, au silence.

Mais alors...que reste-t-il quand toutes les feuilles sont ramassées? 

Quand il ne reste rien d'autre que le blanc de l'hiver?