dimanche 21 août 2011

L'âme soeur



Donner un titre à un rêve nocturne est une façon de faire ressortir son message essentiel. Ce rêve, étant sans doute une suite au rêve intitulé "les noces",  je le publie aujourd'hui suite au commentaire d'Amezeg parce qu'il évoque un thème que je suis actuellement en train d'explorer: l'union du féminin et du masculin de l'être.

Je suis en compagnie d'un jeune homme dont je suis éperdument amoureuse et qui porte les traits de l'acteur James McAvoy. Nous n'avons pas encore de maison mais nous vivons dans sa voiture qui est petite mais qui nous convient parfaitement. Elle nous permet de voyager ensemble, d'aller librement ensemble et cette liberté est euphorisante. 
Le jeune homme est particulièrement doux et sécurisant à la fois, c'est à dire que sa douceur ne cache pas de faiblesse mais au contraire une grande force. Nous sommes dans la voiture stationnée dans une rue déserte et nous sommes enlacés. Je le caresse, l'embrasse mais il me fait comprendre avec tendresse que ce n'est pas encore le moment...Je ris avec lui parce que moi aussi je sais que ce n'est pas le bon endroit.
Nous décidons d'aller au cinéma. Une femme, une amie, vient avec nous. 
C'est une femme entre deux âges qui semble très malheureuse et qui nous raconte ses déboires amoureux durant le trajet qui mène au cinéma. Je précise que je suis assise à l'arrière de la voiture...
Nous garons la voiture et nous marchons tous les trois dans la rue vers le cinéma qui s'appelle le Cinémadeleine (qui existe réellement). La femme semble se dévaloriser sans cesse et mon bien-aimé et moi tentons de lui prouver qu'elle a beaucoup plus de valeur qu'elle ne le croit. 
Mais au fond de moi quand je la regarde je vois bien qu'elle se néglige, qu'elle se laisse aller, qu'elle ne lutte pas contre ses démons. Je me souviens surtout de ses cheveux blonds décolorés, ternes, filasses. Elle veut séduire de façon détournée (par la pitié) le jeune homme mais je ne suis pas jalouse parce que j'ai la certitude que c'est moi qu'il aime. J'aimerais seulement me retrouver seule avec lui. Qu'elle ne soit pas entre nous.
Nous arrivons au cinéma et le rêve cesse juste quand je rentre dans la salle de projection...


J'ai appelé ce rêve "âme-soeur" pour exprimer le sentiment intense de d'unité ressenti avec l'autre. Un sentiment resté en moi longtemps après mon réveil qui a été, je l'avoue, assez pénible. Comme si je laissais derrière moi un être cher...une partie de moi. :)


Photo de l'acteur James McAvoy

9 commentaires:

  1. Hello Nout !

    Merci de partager avec nous ce rêve ... c'est un peu une mise en abîme, avec le cinéma qui entre en jeu ...
    Je ressens souvent la même chose que toi au sortir d'un rêve d'unité comme celui-là. Alors je tente de la retrouver dans ma veille aussi ...
    je crois qu'une des choses qui distinguent le rêve de la veille est que le rêve est tout d'intériorité tandis que la veille est (en apparence) toute d'extériorité. Et le rêve nous apprend que tout se joue en nous.

    l'animus (pour nous les femmes) serait-il notre amant intérieur ?

    Je t'embrasse,
    passe un bon dimanche ... il fait si beau !

    Caramelle

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  2. Salut Caramelle,

    L'animus est certainement l'amant intérieur du Cantique des Cantiques que je vais aborder prochainement. C'est cette part de soi qui permet d'accéder au Chant de Chants, à l'unité...

    C'est ce masculin éclairé que nous portons en deçà de l'héritage transgénérationnel, des projections de l'inconscient. Pour ma part, cet héritage était lourd, à tel point que je suis passé par différentes phases dans ma vie de femme: renier ma féminité (synonyme de faiblesse), éprouver du ressentiment et de la peur envers les hommes, chercher à tout prix leur attention (m'approprier leur pouvoir...). Bon c'est un résumé un peu sauvage mais ça dit le principal; se détacher des projections inconscients héritées de nos parents est une maturation qui prend du temps.

    Il faut d'abord immanquablement y plonger, s'y noyer, en souffrir pour désirer s'en libérer.

    Voir clairement ce qu'est la véritable féminité au-delà de tout cliché sclérosant et la véritable masculinité, pour être enfin un "homme debout"...

    Moi aussi je t'embrasse, profite bien du beau temps! ;)

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  3. Oui, Nout, ce rêve aussi me semble assez parlant. Mais prenez cette lecture que je propose avec toute la prudence et tout le discernement souhaitables. Je vous fais confiance pour cela :-)
    Les femmes projettent souvent l'homme intérieur, l'animus, sur les "grands" hommes : savants, grands aventuriers, acteurs, chanteurs, etc...les groupies sont la manifestation extrême de cette tendance à projeter ainsi l'animus sur telle ou telle célébrité de sexe masculin. Même si vous n'êtes la groupie de personne, il n'est pas surprenant de vous voir ici amoureuse d'un avatar onirique de James Mac Avoy. Abandonnant la raison cartésienne, c'est un nom que je lirais volontiers ainsi : " J'aime mec a voix" ou "j'aime mec a (à) voie", c'est à dire : j'aime quand l'homme peut s'exprimer (en moi), lorsqu'il a voix au chapitre de ma réalité ou, j'aime quand l'homme représente une voie vers...ce que je recherche, vers moi-même "élargie". Il se trouve que vous êtes justement dans sa voiture, véhicule de la quête intérieure, vous êtes embarquée et engagée avec lui sur la voie de cette quête. C'est euphorisant, dites-vous : c'est très porteur, il y a un véritable élan vers l'union des opposés ce qui est bien le chemin d'une liberté : se libérer de l'opposition réductrice et asservissante. Vous êtes conscients, l'une et l'autre, du fait que vous ne pouvez brûler les étapes et que cette relation n'a pas encore de maison solide, celle-ci est sans doute en construction au fil de la voie partagée, au fil de la quête intérieure, au fil du dialogue constructif avec l'animus.
    Vous décidez d'aller au cinéma, c'est à dire de poursuivre la quête en plongeant dans cette obscurité d'où émergent les images oniriques (rêves) ou autres images issues de la profondeur (de l'inconnu en vous, de l'inconscient) Comme la femme blonde pleure sans cesse sur elle-même (se dévalorise, etc.) vous choisissez de voir de plus près ce qui se cache sous tout cela en allant découvrir les images inconscientes ayant trait à cette difficulté. Vous vous rendez pour cela au Cinémadeleine : le ciné de celle qui pleure comme une Madeleine... sur elle-même et sur les déboires amoureux qui y sont associés. Les cheveux blonds ternes évoquent sans doute un rayonnement solaire étouffé par une souffrance, par une difficulté à se reconnaître lumineuse. Il est bien compréhensible que cette part de féminité souffrante et manquant de confiance en elle et en l'amour possible entre un homme et une femme représente un obstacle sur la voie de l'union nouvelle avec le masculin (intérieur, extérieur) qui est engagée. Vous en êtes bien consciente et savez que c'est vous qu'il aime.
    Tout cela augure bien de la suite.
    Avec mes meilleurs vœux pour celle-ci...

    Amezeg

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  4. Merci beaucoup Amezeg pour cette réponse toujours pleine de finesse. Je dis cela en toute conscience... ;)

    Ce qui est intéressant dans le partage des rêves c'est que parfois l'autre souligne ce que soi-même on n'avait pas relevé et inversement. Il est toujours intéressant pour "compléter" le message onirique de le percevoir de divers points de vue. Il s'agit toujours d'une infinité de niveaux d'interprétation de la plus superficielle à la plus profondément cachée en soi.

    A l'instar des textes sacrés et des contes, le rêve emploie un langage symbolique où la "raison cartésienne" comme vous le soulignez justement n'a point de place. Il faut aller dans le Nom, le souffle du verbe...langage des oiseaux, JE de mots, le sens se cache à la racine des non-dits.
    Il faut comme vous le faites (et ce n'est pas un compliment de groupie ;) ) savoir se baisser, se pencher vers le Très Bas...

    Votre interprétation me parle donc mais je vais y ajouter quelques notes intimes et personnelles...pas en commentaire mais dans un nouveau post. :)

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  5. « Ce qui est intéressant dans le partage des rêves c'est que parfois l'autre souligne ce que soi-même on n'avait pas relevé et inversement. Il est toujours intéressant pour "compléter" le message onirique de le percevoir de divers points de vue. Il s'agit toujours d'une infinité de niveaux d'interprétation de la plus superficielle à la plus profondément cachée en soi. » (Nout)

    Voici, à ce propos, le point de vue de Marie-Louise von Franz. Il recoupe le vôtre, Nout, et souligne la difficulté qu’il y a à saisir entièrement le sens de ses propres rêves sans le secours du regard d’un autre :

    « Fraser Boa – Nous avons parlé, dans la rue, avec de nombreuses personnes qui pensaient que leurs rêves étaient importants et qui essayaient d'en trouver le sens. Pourquoi est-il si difficile d'interpréter ses propres rêves ? Je connais des analystes qui ont interprété les rêves d'autres personnes pendant des années, mais qui né sont pas en mesure d'interpréter les leurs.

    Marie-Louise von Franz – Parce que le rêve ne vous dit jamais ce que vous savez déjà. Il indique toujours quelque chose que vous ignorez, un aspect inconnu de votre personnalité. C'est comme d'essayer de regarder son propre dos. Nous pouvons le montrer à notre médecin qui peut voir quel est le problème, mais nous-mêmes, nous ne pouvons pas. Nos aspects psychologiques inconnus sont comme notre dos ou notre derrière, si j'ose dire : nous nous asseyons dessus, mais nous ne pouvons pas le voir. C'est pourquoi, de temps en temps, même quand un rêve nous dit des choses évidentes, nous ne sommes pas en mesure de les voir. Nous avons besoin qu'une autre personne nous les explique et nous pensons alors : « Mon Dieu, bien sûr, c'est cela. »
    II est très difficile d'interpréter ses propres rêves. Si l'on doit vraiment le faire, on le fait, mais il est particulièrement utile d'avoir un autre regard sur ses rêves, même celui de quelqu'un qui ne connaît rien aux rêves. En effet, quand on relate et explique son rêve à quelqu'un d'autre, souvent sa signification s'éclaircit tout à coup. Jung, par exemple, n'avait personne pour interpréter ses rêves et il les racontait souvent à un homme qui ne connaissait rien aux rêves. Il disait en riant : « Les remarques de cet homme tombaient tout simplement à côté, mais elles me faisaient penser : "Non, ce ne peut pas être ça, mais je sais maintenant ce qu'il en est." »
    Marie-Louise von Franz : « La voie des rêves – Entretiens avec Fraser Boa » Éditions La Fontaine de Pierre

    Amezeg

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  6. « Les remarques de cet homme tombaient tout simplement à côté, mais elles me faisaient penser : "Non, ce ne peut pas être ça, mais je sais maintenant ce qu'il en est." » Jung

    Oui c'est quelque chose qui m'est déjà arrivé.
    Je vous remercie Amezeg pour cet extrait éclairant de personnes ayant une certaine expérience dans ce domaine.
    Mes filles me racontent souvent leurs rêves le matin (je ne leur parle pas de mes recherches bien sûr mais elles captent bien mes conversations et les titres des livres qui traînent)...et je trouverai "intrusif" de ma part de vouloir les interpréter ou de leur dire ce qu'ils signifient pour moi. Tout comme je n'aime pas les "dictionnaires" des rêves...

    Mon questionnement est plutôt:

    Est- ce que mon rêve peut apporter un enseignement ou un message à l'autre, celui qui écoute le rêve?...

    Nout

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  7. Je rajoute qu'on éprouve toujours un certain "plaisir" à raconter ses rêves et à bien s'en souvenir... :)même si la personne en face a le nez dans son café et pas du tout l'oreille attentive ou intéressée!... :D

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  8. Oui,
    Oui je pense que un rêve peut apporter un message a l'autre.
    En tout cas il m'est arrivé que le rêve d'une autre personne me parle vraiment ! Même visceralement !
    bise, bonne soirée Nout.

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  9. Moi aussi Peau d'âme, je pense comme toi!Je viens de le comprendre ces derniers temps. Aussi grâce à toi! :)

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