dimanche 18 mars 2012

Donne-nous notre pain essentiel



Epiousios , terme grec qui semble évoquer les Épousailles, Noces intérieures avec Dieu. Ce Pater Noster tant de fois répété durant les heures de catéchèses, sans jamais avoir été vraiment entendu.  Cette prière parfaite, transmise comme un pain partagé par Jésus à ses disciples.

Donne-nous notre pain essentiel...seule traduction possible pour celui qui a connu la faim et qui a été nourri.

Non pas la nourriture qui permet à mon corps d'accomplir ses tâches quotidiennes, mais bien cette nourriture qui me permet d'être pleinement Vivant, pleinement Chrétien.

Dieu, ce Vide qui habite mon coeur
Dieu auquel j'offre tout mon espace en méditant
Dieu que je remplis par ma prière

Tu es Seul apte à me nourrir
Seul apte à me remplir
A m'offrir cette satiété
qui va me permettre d'accomplir
le véritable Travail de Joie

La faim est précieuse
Elle permet de mesurer tout ce Vide
à remplir

Combien de fois me suis-je fourvoyée
à remplir ce vide
du bric-à brac des sept péchés
Capiteux
Caput
Tête
Remplir mon coeur Vide
de ma tête bien pleine

Et mourir de faim
A force d'être remplie
de rien

Rien qui ne puisse égaler
la Présence
la Noce avec Lui

ce petit mot qui contient le Sens
Et sur lequel
Remplis de rien
nous nous heurtons
sans cesse

Pour L'épouser
Il faut avoir connu la faim
le retrait
la grande chasteté de l'âme
Afin de lui offrir
Tout le grand Vide de notre Coeur

3 commentaires:

  1. "Pour celui ou celle qui a faim, que pèse toute la philosophie, la spiritualité, la poésie devant un plat de lentilles ? Rien ... Que nous font les beaux discours sur la vérité, sur l'amour, sur la patience, l'impermanence de toutes choses quand on a le ventre creux et que le ventre prend toute la place et nous dévore le cœur et le reste ? Myriam ne pensait à rien d'autre, ne vivait pour rien d'autre que pour un plat de lentilles. Les arbres de la Sainte-Baume pouvaient bien lui donner toutes sortes de fleurs et de parfums, cela ne faisait que l'énerver et la creuser davantage. - J'ai faim - est-ce une prière que Dieu n'entendrait pas ? (...) Il lui fallu plusieurs mois pour comprendre que l'homme ne vit pas seulement de pain, de lentilles, de truffes trouvées dans la terre ou de cailles tombées du ciel ; mais aussi d'air et de souffle ... Elle apprenait à respirer profondément, il y avait là une nourriture subtile, elle n'y avait jamais pensé, pourtant elle se souvint que Yeshoua mangeait si peu (...). Quand les disciples s'inquiétaient à propos de sa faim, il répondait : - j'ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas ... Ma nourriture c'est de faire la volonté de mon Père - . Autant de paroles étranges qu'ici elle comprenait mieux. -Abba- ce n'était pas seulement un mot, mais une présence, la présence qui l'accompagnait et cette présence lui remplissait non seulement le cœur et l'esprit, mais aussi le ventre. Il se tenait tout entier en sa présence ... Elle se souvenait encore d'une autre parole : - Je suis - est le pain de vie. Celui qui me mange n'aura jamais faim -. Elle comprenait maintenant. - Je suis - est le pain de vie, si elle se tenait en sa présence, comme lui se tenait en présence de la conscience infinie qu'il appelait son Père, elle serait nourrie corps, âme, esprit. "

    extrait de Marie-Madeleine sur les chemins de La Sainte-Baume, Jean-Yves Leloup.

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  2. Magnifique extrait, qui tombe bien synchro, merci Tempérance! :D

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  3. Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien...le pain de l'âme, bien sûr !

    Superbe texte et belle photo !

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