vendredi 30 mars 2012

Abeille



Rien ne ressemble à une âme comme une abeille, elle va de fleur en fleur comme une âme d'étoile en étoile, et elle rapporte le miel comme l'âme rapporte la lumière.
V.Hugo
Abeille en hébreu s'écrit à partir de la racine DBR qui veut dire parole divine
L'abeille fait le lien entre les végétaux; elle permet la reproduction des fleurs et du printemps et transcende sa récolte en miel...
Comme une abeille, sans nuire à la fleur, à sa couleur ou à son parfum, s’envole emportant seulement le miel, ainsi le sage doit-il parcourir le village.  
Dhammapada
L’abeille a une valeur hautement symbolique qu’elle doit principalement à ses qualités industrieuses. 
Travailleuse, ouvrière, laborieuse, productive, elle est comparable à la fourmi, mais à une fourmi « transcendée », dans la mesure où l’abeille est ailée et se rattache par conséquent au plan cosmique. Elle sublime d’ailleurs doublement la matière : par ses ailes et par la transformation du pollen en miel. De nombreux textes religieux et de nombreuses cultures font référence à l’abeille et l’honorent en l’instituant comme une représentante d’élection des principes ou des personnages sacrés. Outre son appartenance au plan céleste, sa symbolique procède également des notions de collaboration, d’entraide, de destin commun. Vivant en collectivité, elle témoigne de l’organisation en société et de l’allégeance à un chef, ce qui transparait dans le fait qu’elle a été choisie comme emblème par de nombreux rois, chefs ou prêtres. 


Allez à vos champs et à vos jardins et vous apprendrez que c’est le plaisir de l’abeille de butiner le miel de la fleur. Mais c’est aussi le plaisir de la fleur de céder son miel à l’abeille. Car pour l’abeille une fleur est une source de vie,Et pour la fleur une abeille est une messagère d’amour. Et pour les deux, abeille et fleur, donner et recevoir le plaisir sont un besoin et une extase. Peuple d’Orphalese, soyez dans vos plaisirs comme les fleurs et les abeilles. 
Khalil Gibran

D’autre part, sa capacité à transformer la matière s’apparente au lent travail initiatique et à l’accomplissement de l’œuvre, tels qu’on les trouve dans les procédés spirituels, magiques ou alchimiques. Le fruit de son travail est d’ailleurs fortement valorisé, d’un point de vue ésotérique, avec le miel servant à la préparation de l’hydromel ou de l’ambroisie, boisson sacrée chez les Celtes, les Germains et les Grecs, ou encore avec la cire entrant dans la composition des cierges, objets rituels et sacrés. 

Associée au Christ, l’abeille devient l’emblème de sa résurrection par sa disparition durant les mois hivernaux et son retour au printemps. 

Elle illustre alors le renouveau de la nature, sa perpétuelle renaissance. En Égypte, l’abeille, comparée à l’âme, était censée ramener le défunt à la vie lorsqu’elle pénétrait dans sa bouche. Les Égyptiens traduisaient son appartenance divine en la considérant née des larmes de Rê. 

Dans la tradition gréco-romaine, les prêtresses d’Éleusis étaient nommées « les abeilles ». L’abeille était également considérée, au même titre que la chèvre Amalthée, comme la nourrice de Zeus. La statue de Diane d’Éphèse montre la déesse entourée de divers animaux, dont les abeilles, exprimant ainsi l’extraordinaire richesse de la nature. 

L’abeille est, en outre, un symbole d’éloquence ; selon la légende, elle se serait posée sur les lèvres de Platon à sa naissance. 

Bénéficiant d’une valeur très positive dans la tradition musulmane, l’abeille synthétise les vertus spirituelles : En terre islamique, l’abeille retient l’attention par un grand nombre de qualités maîtresses : elle est esprit par l’organisation méticuleuse de son activité ; elle est résurrection par le retour incessant aux formes antérieures ; elle est généreuse par les dons qu’elle fait à l’homme ; elle est feu par la puissance de son action au sein du bestiaire familier. (Texte extrait du "dictionnaire, mythes et croyances" de Corinne Morel)

[Et voilà] ce que ton Seigneur révéla aux abeilles : "Prenez des demeures dans les montagnes, les arbres et les treillages que les hommes font. Puis mangez de toute espèce de fruits, et suivez les sentiers de votre Seigneur, rendus faciles pour vous." De leur ventre, sort une liqueur, aux couleurs variées, dans laquelle il y a une guérison pour les gens. Il y a vraiment là une preuve pour les gens qui réfléchissent. 
  (Sourate an-Nahl, 68-69)



7 commentaires:

  1. Bonjour Nout
    Merci pour cette étude fort détaillée.
    Dans le genre insecte butineur, j'aime bien le papillon. Il oppose au labeur de l'abeille sa nonchalance amoureuse, car c'est le but de son existence, tout comme celle de la fleur. Le papillon est un insecte en fleur...

    Bien à toi, Oliver

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je tiens à préciser que cette étude n'est pas de moi mais tirée de l'ouvrage cité de Corinne Morel que je me suis contentée d'illustrer de quelques citations et d'une petite esquisse.

      Tu dois bien savoir que j'aime aussi beaucoup les papillons! ;)

      Supprimer
  2. Le Coeur est une ruche où il fait bon partager le Nectar... Bien amicalement

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui le sens du Coeur est bien le partage...voire la dégustation! :)

      Supprimer
  3. Très bel article, Nout. Je l'ai mis en lien sur facebook, et dans un commentaire, quelqu'un m'a donné la référence d'un livre sur ce sujet :
    "la voie chamanique de l'abeille", de Simon Buxton.
    Namaste

    RépondreSupprimer
  4. Le site de Ludovic Verfaille, apiculteur, qui m'a communiqué la référence du livre,et qui t'embrasse :) Les abeilles de Lifou

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci d'abord pour ton passage ensuite pour ces très bonnes références vers lesquelles je vais dans l'immédiat aller butiner! :)

      Supprimer