jeudi 15 septembre 2011

La valse "minute" (lecture)





Faire la lecture d'un rêve c'est un comme trouver le mot d'amour d'un inconnu plié dans sa poche. Un être aimé qui nous écrit et dont on aurait oublié jusqu'à l'existence...


Mais "faire" est un verbe à nuancer. Il s'agit véritablement d'une "dialectique", d'une reliance entre deux aspects de soi, le dialogue entre des parties que l'on pourrait croire inconciliables...Ce serait alors "faire" dans un sens alchimique, un peu comme en cuisine... un brin de volonté, un brin d'inattendu et surtout l'élément indispensable: le temps (pour arriver à maturation ou bonne cuisson... donc patience et longueur de temps...). Il y a la "touche" du cuisinier allié au côté imprévisible du résultat final. Le tout étant très excitant... (plus j'avance dans ma quête, mieux je cuisine...Est-ce forcément lié? ;) )

Dans ce rêve de la valse minute de Chopin ( ou Chaud-pain...un jeu de mot facile que j'ai déjà vu comme enseigne de boulangerie! Pour rester dans le domaine des fourneaux...), il y a une notion incontournable de temps. La valse-minute me fait penser à ces enseignes de magasins qui vous promettent un service optimum en un temps minimum (symbolisé par LA minute). Mais là il ne s'agit pas de "service" mais de valse, c'est à dire quelque chose normalement lié au plaisir, au partage (ça se danse à deux...en général),  et à l'amusement.

Ce thème de l'amusement est encore souligné par le premier lieu: un parc.
Le parc est par excellence le lieu de loisir, lié évidemment à l'enfance, thème du jeu appuyé par la musique puisqu'on dit textuellement: "jouer" du piano.

Je voudrais faire à ce sujet une petite réflexion. L'expression de "jouer du piano" est relative au plaisir évident que l'on prend à jouer un morceau. Mais ce "jeu" passe d'abord par un long travail. Je le sais pour avoir pratiqué la musique pendant une dizaine d'année depuis l'âge de huit ans.
L'enfant par nature aime jouer mais je me souviens aussi de l'aspect rébarbatif, contraignant, qu'il y a avait à "travailler" son piano, faire ses gammes interminables, apprendre les subtilités du solfèges, la lecture des notes, des nuances et le respect du rythme appris à coup de métronome.
Il est vrai que le résultat est jouissif mais il y a un "travail" indispensable inhérent à ce plaisir qu'il ne faut pas nier sous peine de perdre la base même de ce plaisir (en jouant de travers ou en faisant des fausses notes).

Inutile de préciser qu'il y a une évocation de l'oreille. "Avoir de l'oreille" est indispendable en musique car cela nous permet de savoir si nous jouons juste ou non. 
Avoir de l'oreille me renvoie à la notion de vigilance et à pouvoir entendre tout enseignement spirituel. Avoir aussi assez d'oreille pour "entendre" le message du rêve, être attentive à la petite voix de l'inconscient (si petite et pourtant expression de quelque chose de si vaste...humilité donc).

Et "avoir de l'oreille" demande certes un minimum de compétence naturelle mais une grande, très grande part de travail comme c'est le cas pour tous les arts. La poésie, la peinture, le théâtre par exemple ne demande pas seulement du talent. Le talent n'est qu'un "coup de pouce" mais l'important est de s'y a-donner...

Dans ce rêve de la valse minute, il y a donc cette notion de plaisir, de loisir (lié à la création artistique donc à l'expression d'une part inconnue-inconsciente de soi), inextricablement lié avec la notion de travail.
Et je dois avouer qu'il s'agit d'un questionnement actuel auquel le Rêve semble répondre spontanément.

Le second commentaire d'Amezeg m'a titillé l'"oreille" (!) car au sujet de cette éducation castratrice représentée par le personnage de la maîtresse qui dit "chut!", le piano est pour moi chargé de sens. Je peux même dire que ces deux phrases m'ont percées le coeur par la vérité qu'elles expriment:


J'étais enfant douée en dessin; c'est à dire que sans jamais avoir appris, je savais dessiner assez facilement ce qui se présentait à mon esprit (alors que je n'avais aucun goût de "copier" ou dessiner ce que je voyais extérieurement). Ma tante Annie (voir un de mes commentaires de Anne ma soeur Anne...) ramenait pour moi chaque jour de son "travail" des carnets que je remplissais fiévreusement de mes gribouillages, représentation de mes fantasmes de petite fille (je dois souligner que je dessinais presque exclusivement des personnages féminins et que les personnages masculins avaient plutôt un rôle de figurant...:D je sens venir les commentaires...). Quel bonheur d'aller dans le placard de mes grand-parents, prendre un nouveau carnet, rempli de pages blanches en attente de nouvelles images...!

Or, ma mère est une artiste-peintre par vocation. Mais elle avait, à ma naissance (ce qu'elle n'a eu de cesse de me répéter), mis cette activité en parenthèse afin de m'élever, ce que j'entendais comme un mensonge de sa part car son père (en parlant d'éducation castratrice), n'a jamais voulu qu'elle fasse de cette activité artistique un métier et lui a imposé, avec l'argument imparable de la raison, de faire un travail plus stable et plus sûr (fonctionnaire!). Donc le problème ne venait certainement pas de moi mais plutôt de sa relation au père, restée immergée dans l'ombre, puisque jusqu'à aujourd'hui, elle n'est pas allé au bout de sa rage de ne pas avoir pu se réaliser (son idéalisation de son papa le lui interdisant...).

Il y a donc un noeud à la base. Noeud bien sûr qu'en tant qu'enfant je personnifiais concrètement avec mon don en dessin. Les enfants nous mettent toujours face à nos limites, révélateurs de nos manques, de nos blessures les plus secrètes (même de nous-même). Ma mère, ne pouvant faire porter la responsabilité de sa non-réalisation ni sur son père, ni sur elle-même, la projeta (inconsciemment bien sûr) sur moi. Et je sentis très tôt une forme de jalousie, de concurrence entre elle et moi, accentuée sans doute par la relation très forte entre mon grand-père et moi

Lorsqu'il fut question d'apprendre à jouer d'un instrument, je choisis le violon (instrument à cordes apparentes symbolisant sans doutes mon désir de créer un lien alors que les cordes du piano sont toutes "intérieures"...). Mais ma mère ayant toujours voulu jouer du piano, m'imposa son choix. Et cette discordance entre nous se révéla par la personnalité "castratrice" de mon premier professeur de piano, une femme, qui semblait vouloir m'inculquer la musique par les larmes plutôt que par le plaisir indispensable à toute pratique artistique.
Aujourd'hui avec le recul et l'âge adulte, je ne m'imagine pas imposer à mes propres filles un tel enfer juste pour leur apprendre un instrument...au risque de leur inculquer le désamour définitif de la musique.

Dans le rêve de cette valse minute, je ne peux qu'entendre cette frustration et cette urgence (car exprimer ce flot continuel en moi est vital et je sens bien qu'à défaut j'en mourrais certainement) de petite fille de devoir toujours pratiquer ce que j'aime, ce qui m’épanouis en cachette, de façon secrète et solitaire...Et cette petite fille qui hurle en moi se révèle aujourd'hui dans le peu de temps que j'accorde dans mes journées bien chargées à faire ce que j'aime, ce qui m'épanouis... 
Comparé à tout ce temps que je donne de façon excessive (je le sens bien) comme une hémorragie à des choses que je m'impose comme un devoir, des choses qui étrangement ont avoir avec le travail, la tâche rébarbative et obligatoire que tous les hommes de ma vie (grand-pères, pères, compagnons) se sont imposés avec une violence inouïe, occultant de ce fait leur féminin intérieur, n'évaluant leur valeur masculine qu'à cette négation d'eux-même... Leur valeur ne se mesurant qu'au sacrifice d'une grande partie d'eux-même. 


Sacrifice qui fait des femmes de la famille des "endettées" par nature. Ce féminin extérieur coupable  d'être les représentantes bien en "chair" d'une intériorité totalement niée, voire tournées en ridicule ou jugée "pathétiques" dès qu'elles osent aborder la question. 


Toute personne ressentant un appel intérieur ou osant même évoquer ce sujet se verra chargé d'un poids assez lourd de quelques générations de sacrifié(e)s, d'où peut-être ce "chhhhut!" soufflé rageusement par cette maîtresse femme un peu "masculinisée" sur les bords...


La notion de sacrifice est en vérité une notion de "don" mal équilibré. Le travail est essentiel et bénéfique pour l'être humain; il est un don que nous faisons à la communauté à laquelle nous appartenons. Mais pour être un don valorisant et nourricier, propice à l'évolution du tout (les autres et moi), il doit s'effectuer dans l'amour et la mesure. 


Le sacrifice en apparence semble être un don en excès mais c'est tout le contraire. Il est une façon déguisée d'être constamment en "demande". Je me sacrifie pour toi, ce qui équivaut à te mettre constamment en "dette" envers moi! (voir le rêve des yeux bleus au sujet de la dette: Berne-à-dette...)


Je remarque aussi le fait que l'enfant qui joue au piano se trouve sur une pente. Etre sur la "mauvaise pente"...la pente symbolise sans doute un équilibre fragile, ou quelque chose qui manque de stabilité. Qui risque de glisser à tout instant...

Je laisse un temps reposer ce message en moi car il remue beaucoup de choses (je répondrais  à vos précieux commentaires ultérieurement car me voila prise dans la valse à minute! :) ). A suivre...





Illustration: Photo de moi...à trois ans.

25 commentaires:

  1. « Je remarque aussi le fait que l'enfant qui joue au piano se trouve sur une pente. Etre sur la "mauvaise pente"...la pente symbolise sans doute un équilibre fragile, ou quelque chose qui manque de stabilité. Qui risque de glisser à tout instant... » Nout

    Pour ma part, je comprendrais plutôt cette pente comme la pente naturelle de la croissance (verdure) intérieure que suit l’enfant lorsqu’il peut jouer la musique qui lui correspond profondément. C’est ensuite que les choses se gâtent lorsque la maîtresse interdit à l’enfant de suivre sa pente naturelle.
    C’est comme si les données du problème étaient d’abord exposées dans la succession qui montre : 1) à l’origine existe l’enfant libre de jouer sa musique réjouissante puis, 2) on découvre l’enfant empêché de suivre cette pente naturelle en lui.
    Puis, 3) le résultat de cette opposition apparaît : c’est la femme noire qui contrôle et maîtrise comme le faisait la maîtresse (celle-ci a été intégrée à la personnalité, a été adoptée.)
    Et enfin 4) le dénouement ou solution bienheureuse : la femme noire rejoint le parti de la libre pente inspirée par le spiritus rector.

    Il y a ainsi, à mon point de vue, une progression très sensée et didactique des divers épisodes ou scènes du rêve.

    Au plaisir de vous lire,

    Amezeg

    RépondreSupprimer
  2. @ Amezeg, Toujours cette finesse pour dérouler le fil du rêve...Vous avez saisi mon hésitation sur "cette pente" et en avez fait une "inclination". Je n'étais pas sûre de ce que cette "mauvaise pente" car cela ne correspondait pas à mon ressenti actuel. Par contre en effet, ce que vous en tirez s'accorde bien avec la suite de ma "lecture". Nous en reparlerons certainement...

    J'ai entrepris la lecture de Jung et hier "comme par hasard" j'ai trouvé le livre de Marie Von Franz sur les contes de fée à la Fnac!:D

    Les livres viennent à moi tout seuls en général. Je les trouve toujours au bon moments et de plus sans se connaître, chacun d'eux poursuit l'enseignement du précédent. J'ai la manie d'en lire plusieurs à la fois (mon cerveau bizarre! ;)) et souvent ils dialoguent entre eux et se répondent.

    Je prends beaucoup de plaisir à lire Jung dont je citerai peut-être quelques pépites. C'est bien que je le lise maintenant car être passé par certains chemins me permet de savoir exactement de quoi il parle (et de pouvoir le formuler).Et bien entendu je vous remercie pour votre présence un peu "miraculeuse" (restez toutefois bien calé sur votre nuage! ;)), que je reçois vraiment comme un signe de plus de cet "amoureux secret" qu'est la Vie...

    Seriez-vous Merlin? Vivez-vous à Brocéliande?...

    :)

    RépondreSupprimer
  3. Tu vas rire ... J'ai un père musicien, qui m'a fait commencer le violon à l'âge de six ans. Je connais la rigueur de l'apprentissage, l'exigence, la répétition inlassable des mêmes notes pour arriver à la perfection. Mon père m'estimait très douée, et il m'a poussée jusqu'au bout à pratiquer cet instrument pour lequel j'avais du plaisir mais pas de véritable passion. Lui-même avait été empêché par son propre père, qui estimait que faire de la musique n'était pas un vrai métier ... Alors il prit des cours en cachette, et obtint son Prix de conservatoire à Genève. Musicien la nuit à l'orchestre du Capitole, et instituteur le jour pour faire bouillir la marmite. Je me rappelle que je n'arrivais pas à lui dire que je voulais arrêter le violon, parce que je voulais jouer moi aussi ma propre musique, une autre musique (plus attirée par le chant et le théâtre). J'avais tellement peur de le décevoir, moi, sa "fi-fille", sa petite merveille ! Et pourtant, que de larmes et de drames passionnés dans nos relations père-fille durant presque 10 ans de musique !!! Bref, j'avoue que là, ça devient vraiment hallucinant de voir à quel point nous avons des parcours en miroir. J'en reste bouche-bée, tiens.
    Ceci dit, je ne regrette pas d'avoir été initiée à la musique, en effet, elle forme l'oreille ... Au sens large du terme. Par la suite, j'ai suivi autrement les traces de mon père, vers une autre forme d'initiation. Peut-être en parlerons-nous un jour ?`
    Je t'embrasse ma chère Nout.

    RépondreSupprimer
  4. Oui moi aussi j'en reste bouche-bée! :O
    Oui là au niveau des miroirs, c'est la Galerie des glaces à Versailles!...

    Je suis d'accord avec toi, apprendre la musique ne m'en a pas dégoûtée puisque aujourd'hui, je suis tentée de m'y remettre...comme toi je prenais du plaisir au piano mais c'était pas une passion.
    Ma véritable passion était le dessin et comme je vais l'exprimer par la suite: la peinture...(j'ai pratiqué le théâtre et le chant pour ton information... ;) )

    Aujourd'hui mes filles expriment le désir de jouer du piano. Je ne les ai jamais forcées mais elles entendent beaucoup de musique avec moi et ça leur donnent envie de jouer. Au fond de moi je sens comme une réticence encore à les inscrire à un cours...comme si j'avais peur qu'elles revivent ce que j'ai vécu! Mais c'est bien sûr une peur irrationnelle car depuis bien des choses ont été défrichées...

    Et comme tu dis, ça forme l'oreille! :)

    Moi aussi je t'embrasse!

    RépondreSupprimer
  5. La Galeries des Glaces, c'est ça !!! Hi hi !! Au fait, est-ce toi sur la photo ? Parce que t'étais trop choupinette !
    Et ne t'inquiète pas pour tes filles, je pense que tu es suffisamment en "éveil" pour les forcer à quoi que ce soit et à leur faire vivre ce que tu as vécu ...

    RépondreSupprimer
  6. Vi c'est moi sur la photo...pour montrer mon côté artiste précoce flower-power!...:D

    RépondreSupprimer
  7. Bonjour Nout,
    Je ne sais si on peut faire de la cuisine avec nos rêves ;°), j’ai plutôt le sentiment que ce sont eux qui en font avec des bouts de nous, des bouts de nos vies qui à mon sens sont plus dans le temps présent que celui du passé. Personnellement je les reçois comme des temps d’écoute offerts, pour réajuster ma façon d’être, ma façon d’agir en accord avec mon essenCiel, ce pour quoi je suis. Le rêve est comme le berger qui sur son troupeau veille. Parfois le plat préparé par le rêve n’est pas agréable, comme ne l’est pas l’instant où le chien vient pincer la patte du mouton lorsque celui-ci est trop proche du précipice… J’ai souri en découvrant que cette valse minute est aussi appelée valse petit chien.
    Dans ce rêve j’y ai entendu autre chose que ce que vous avez proposé comme lecture. Aussi je te propose une autre lecture possible … à toi de voir si cela te parle …

    Je mets la suite dans un autre commentaire car il semble que la longueur créée un blocage d'envoi

    RépondreSupprimer
  8. suite à mon commm précedent

    Il t’est donné dans ce rêve de revenir dans l’Ecoute de cette musique, non pas une écoute extérieure mais une Ecoute intérieure. C’est une musique que tu as apprise à jouer, que tu as pratiquée selon un enseignement reçu et par cet apprentissage tu as su jouer cette musique ou plutôt reproduire "une image" de cette musique. Mais as-tu pleinement rencontré cette musique, sa Vivance, son âme. As-tu Epousé son Souffle ? Es-tu allée sur la Rive qu’il l’a vue naître au point de pouvoir l’offrir aux autres dans toute sa Radiance ?

    [J'en parle à mes filles qui sont assises à mes côtés et nous en rions.]
    De ce passage là de ton rêve vous n’en parlez pas vraiment dans votre "lecture". Te souviens tu dans quel état d’esprit tu étais à ce moment là, qu’est-ce qui a motivé en toi ce besoin de partager, de transmettre cela avec tes filles et pourquoi ces rires? De quels rires s’agissait-il ? Ismaël ou Israël ? (je me permets de les citer parce que tu connais les écrits d’Annick de Souzenelle). L’autre adulte qui est aussi comme toi avec des enfants, intervient et invite votre groupe au silence, un groupe qui en fait n’est que toi-même, d’autant que tu dis que c’est à toi qu’elle demande de se taire. Tu vis cela comme une frustration puisque cette femme que tu perçois comme une personne qui éduque, qui enferme dans une direction donnée, s’adresse à toi (comme on le ferait à un enfant.). Pourtant tu es dans un parc … un espace ouvert… donc il s’agirait plus d’une invitation à t’ouvrir, une ouverture qui correspondrait à une autre profondeur d’Ecoute. Mais apparemment cette part là de toi tu ne l’as vois pas, du coup l’enfant qui se met à hurler t’apparaît autre. A mes Yeux c’est toi, c’est cette part de toi qui n’accepte pas que l’on lui dise ce qu' elle doit faire, du coup … tu hurles. Ce qualificatif "chouineus" que tu as utilisé n’indique pas pour moi qu’il s’agit d’un enfant qui souffre de ne pas pouvoir exprimer ce qu’il y a d’essenCiel en lui. Tu aurais ressenti sa douleur tienne et tu n’aurais pas qualifié ainsi cette enfant. Le départ de cette femme m’a fait penser à Jésus qui se retire aussi, lorsque les Pharisiens veulent lui lancer des pierres parce qu’ils n’Entendent pas les Paroles de Jésus, des Paroles qui pourtant les Habitent. Que sont ses Pharisiens ? …
    Pourquoi ce chutttt ?
    J’ai été surprise d’en voir ton interprétation vu que tu as toi-même écrit cet été un article intitulé justement "chutt !". Du coup j’ai essayé de percevoir plus attentivement et est alors revenue à ma mémoire l’image d’un "chutt !" venant ainsi confirmer mon ressenti. Cette image que je vais t’envoyer en privé, est aussi à Ecouter, celui qui l’a créée y a déposé un message dans lequel justement il est aussi question d’intériorité … c’est une image Vivante comme le sont certaines musiques, certaines sculptures, certaines paroles …
    Deuxième partie de ton rêve, conséquence du premier à mes Yeux(les enfants sont devenus adultes … C’est un espace fermé, avec une réussite apparente (grande société, beauté et élégance de la femme). Cette femme, chef de groupe, c’est celle qui transmet (et fait ainsi fonctionner la société) ce qu’elle a compris et qui guide les autres selon sa compréhension. Elle est noire … donc non encore Accomplie dans son intériorité … J’ai le sentiment profond qu’il t’est donné dans ce rêve de voir cela, de voir son malaise, son enfermement, ce qui la limite … Une invitation t’est offerte pour t’Ouvrir à cette partie de toi qui aspire à poursuivre le Voyage Intérieur, à faire pleinement Chair avec ce que tu as compris non pas en pratiquant un processus mais en laissant le processus lui-même opérer naturellement en toi-même.

    Bien amicalement

    RépondreSupprimer
  9. Bonjour Nat',

    [Je ne sais si on peut faire de la cuisine avec nos rêves ;°), j’ai plutôt le sentiment que ce sont eux qui en font avec des bouts de nous, des bouts de nos vies qui à mon sens sont plus dans le temps présent que celui du passé.]

    Si si, on peut cuisiner avec ces ingrédients précieux et changer le plmob en or... :)

    Passé présent future ce confonde dans le rêve car il est hors du temps. Il peut contenir plusieurs messages simultanément en employant un seul symbole ou en le présentant dans un certain contexte.

    Il ne faut pas perdre de vue qu'il n'y a pas le rêve ou la part d'où il vient ET nous mais NOUS sommes le tout.

    Il s'agit d'une part cachée, non consciente (cette part féminine dot je parle) qui crée un pont vers la part consciente (part masculine). Tout cela afin que les deux se relient et parviennent au un tout en gardant la complémentarité des deux potentiels.

    [Personnellement je les reçois comme des temps d’écoute offerts, pour réajuster ma façon d’être, ma façon d’agir en accord avec mon essenCiel, ce pour quoi je suis. Le rêve est comme le berger qui sur son troupeau veille.]

    Je ne crois pas que l'on puisse se "réajuster" par la volonté. Je crois qu'en spiritualité, seule la mise en lumière est suffisante, la mise en conscience permet la venue du neuf, du réajustement. C'est un processus purement végétatif c'est à dire qui se fait tout seul, qui semble un mouvement au coeur de l'immobile.

    [Dans ce rêve j’y ai entendu autre chose que ce que vous avez proposé comme lecture. Aussi je te propose une autre lecture possible … à toi de voir si cela te parle …]

    Je te remercie beaucoup Nat' ainsi que chaque personne qui s'est penché sur ce rêve, de m'en faire partager son ressenti car c'est toujours enrichissant et c'est très important pour moi actuellement, je sens qu'il y a quelque chose à y trouver autant pour moi que pour ceux qui "atterrissent ici" D'ailleurs il serait intéressant que d'autres que moi partagent leurs rêves...

    [Il t’est donné dans ce rêve de revenir dans l’Ecoute de cette musique, non pas une écoute extérieure mais une Ecoute intérieure. C’est une musique que tu as apprise à jouer, que tu as pratiquée selon un enseignement reçu et par cet apprentissage tu as su jouer cette musique ou plutôt reproduire "une image" de cette musique. Mais as-tu pleinement rencontré cette musique, sa Vivance, son âme. As-tu Epousé son Souffle ? Es-tu allée sur la Rive qu’il l’a vue naître au point de pouvoir l’offrir aux autres dans toute sa Radiance ?
    ]

    Je dois te préciser Nat' que ce n'est pas cela du tout. Tu te trompes sur moi sur ce point là.

    (voir la suite)

    RépondreSupprimer
  10. (suite)

    Il faut attentivement relire le rêve: j'écoute et je suis enchantée par cette musique; elle est la source de ma vie, de ce que je suis, de ce que j'écris là à l'instant. Je n'ai nul besoin d'un quelconque enseignement pour l'"entendre" seulement besoin d'être, de m'ouvrir, de m'abandonner à elle, ce que je fais à chaque instant de présence.

    Je n'ai "jamais" appris à jouer cela. C'est ma nature, mon essence comment peut-on apprendre à être soi?

    J'ai non seulement rencontré cette musique Nat' mais je ne suis rien en elle. Je suis elle. Le rêve est un pont qu'elle m'envoie et qu'il me suffit de franchir, comme les symboles, comme les rencontres que je fais, les épreuves que je traverse.

    Tout est un pont entre elle et moi. Tout peut être traversé, franchi quand elle parvient à nos oreilles.

    La dualité est un pont. Le conflit est un pont. Il suffit d'oser le franchir pour aller voir de l'autre côté.

    Il faut que tu me lises sans références à autre chose. Pas même à Annick de Souzenelle que nous lisons toutes les deux. Il faut que tu me lises comme un pont que nous devons franchir. Sans entraves, sans attente, sans bagages.

    Je m'exprime et je semble parfois me contredire ou contredire ce que ressens mais je t'assure que je suis loin en retrait de toute contradiction. Je la vois mais je n'en suis pas.
    je n'y reste pas. Elle n'est qu'un pont elle aussi à traverser.

    Tu me demandes si j'ai épousé le Souffle. je te demande En ai-je jamais été séparée?

    [De ce passage là de ton rêve vous n’en parlez pas vraiment dans votre "lecture". Te souviens tu dans quel état d’esprit tu étais à ce moment là, qu’est-ce qui a motivé en toi ce besoin de partager, de transmettre cela avec tes filles et pourquoi ces rires? De quels rires s’agissait-il ? Ismaël ou Israël ? (je me permets de les citer parce que tu connais les écrits d’Annick de Souzenelle).]

    Tu as raison, ce questionnement est central pour bien saisir le sens de ce rêve et j'ai répondu dans un autre commentaire à Licorne mais je vais le répéter.
    Je suis en joie tout le long du rêve. La joie n'est entachée par aucune ombre, ni par celle que projette la maîtresse, ni par l'enfant chouineur, ni par la femme d'affaire.

    LA Joie du petit chien, qui joue de se mordre la queue est le fil à suivre! ;)

    (à suivre)

    RépondreSupprimer
  11. (suite)

    Je suis quelqu'un qui dans la vie aime beaucoup rire. Je ne suis pas aussi expressive que quand j'écris mais j'aime rire.
    Et j'ai l'habitude de rire beaucoup avec mes filles, nous sommes très complices. Parfois il nous arrive de rire aux larmes. A tel point que l'aînée dit parfois quand elle voit la relation de ses amies avec leurs parents:"ils ne rient jamais ensemble".
    La joie est essentielle; ne pas être en joie est un péché.

    Je sais que ce mot va te paraître aussi lourd que "religion" mais il est à prendre dans son sens étymologique: "viser à côté".

    Quand nous ne sommes pas en joie, nous visons à côté, nous sommes à côté de la plaque...parce que la vie est pure joie.

    Comme l'exprime ce flux déferlant de musique, cette valse entraînante du petit chien.

    Il faut avoir observer un petit chien, un chiot qui joue, pour comprendre. Cette joie, cette confiance naturelle, cet abandon à ce qui se présente à lui et qui est propice au jeu.

    Nous l'avons tous en nous cette joie et c'est cela qui est précieux, qu'il faut transmettre. Ce n'est pas une joie artificielle, superficielle qui s'apprend, qui s'en va et vient, mais la source même de notre nature, de ce Souffle.

    Souffle de Vie, de joie, le vertical qui rejoint l'horizontal.

    Je ne vis nullement le "chut" de la femme comme une frustration, au contraire, je m'en moque. ce "chut" est celui de la raison qui raisonne, du mental qui sait-tout, du c'est-pas-très-sérieux...Ce triste sire qui fait hurler les petits enfants.

    N'avez-vous jamais assisté à la scène? Ces personnes pleines de manières qui parlent aux petits enfants avec des grimaces ridicules et qui du coup les font pleurer... Alors qu'un enfant a besoin de vrai, de quelqu'un qui lui montre un visage authentique sans simagrées.

    Le mental (quand il se croit maître à bord) voudrait nous dicter ce qui est important et ce qui ne l'est pas. Mais seul le Soi sait cela. Le mental est dans une totale ignorance tant que le Soi ne lui insuffle pas la connaissance.

    [ Le départ de cette femme m’a fait penser à Jésus qui se retire aussi, lorsque les Pharisiens veulent lui lancer des pierres parce qu’ils n’Entendent pas les Paroles de Jésus, des Paroles qui pourtant les Habitent. Que sont ses Pharisiens ? …
    Pourquoi ce chutttt ?]

    Ton interprétation est intéressante mais le chut du rêve n'a rien à voir avec le chut de mon article. Mais tu es libre d'y entendre ce que tu dois entendre.

    Je me demande Nat' qu'est-ce qui te fait penser à ce point que je refuse d'entendre quelque chose...mais je reste ouverte à cela.

    Et encore te remercie pour ce partage et cette image qui me fait penser à l'illustration d'un conte. Je te promet de la regarder bien attentivement.

    Bonne nuit à toi!

    RépondreSupprimer
  12. Bonsoir Nout,

    Je vais répondre par petits bouts, en plusieurs fois à tout cela.

    Merci pour cet échange qui peut permettre à chacune d’œuvrer à son réalignement avec ce qui l'habite et qui appelle à être manifesté.

    Dans ton message en privé tu as veillé à ne pas me froisser … tu as pris moins de précautions dans tes réponses à mes comms sur ton blog. ;°) De cette non-précaution je te remercie!
    A mes Yeux, tout comme la complaisance, ce genre de précautions peut rendre stérile le dialogue et de ce fait, on n'avance pas d'un iota sur son propre parcours, on tourne en rond. Mais bien sûr, il faut pour cela être prêt(e) à vivre ce véritable face à face avec soi même, en toute transparence. Certains de tes partages sur le blog semblent dire que tu es prête pour ce genre d’échange. Si tes/mes mots me/te froissent c'est qu'il y a en moi/toi quelque chose qui peut encore être froissé, aussi est-ce une occasion d'oeuvrer sur cette part là pour que la lumière qui t/m ' habite puisse me/te parvenir ...afin de s'éclairer mutuellement sous un autre angle de vue engendrant ainsi un meilleur éclairage, une plus profonde compréhension.
    Ma proposition de lecture de ton rêve s’est offerte dans ce sens là.
    Dans un style direct, voulu … non pas pour affirmer que c’est la seule lecture à avoir, mais pour susciter en toi en écho direct, sans filtre. Dans ton écho, il y a en premier une partie de toi qui me dit que je me trompe, que le rêve ne dit pas cela, mais il est aussi une autre partie qui reste ouverte … C’est parce qu’il y a cette ouverture possible que je vais poursuivre notre échange et ce, tant que cette ouverture sera.

    Sur le blog que j’ai créé et que tu as visité, je parle essentiellement de la nécessité de cette Ouverture, de cette Reliance. Aussi dans le concret je veille, et ce particulièrement dans le dialogue écrit ou oral, à être dans cette Ouverture, Reliée à la Présence au cœur de mon absence. Et je suis très attentive à ce que mes propres mots peuvent aussi m’offrir. Car à mes Yeux dans toute parole, il y a toujours au moins deux fruits, un pour celui qui reçoit la parole et un autre pour celui qui émet cette parole. Et je me demande toujours quelle part de moi s’exprime. Est-ce celle qui est encore dans l’humide, dans les eaux nauséabondes, dans ces lieux où je ne suis pas encore allée, OU est ce celle qui se tient auprès d’un puits au cœur d’une oasis dans le désert ? Discernement difficile, exigeant, mais ô combien pour moi essentiel …

    RépondreSupprimer
  13. (suite)

    [Nat’ :Je ne sais si on peut faire de la cuisine avec nos rêves ;°), ]

    Nout : Si si, on peut cuisiner avec ces ingrédients précieux et changer le plomb en or... :)]

    J’attache une attention particulière à mes rêves, quelque que soit mon degré de conscience du rêve. Il en est qui sont comme ce berger et ce petit chien dont j’ai parlés, d’autres qui sont réponses à mes questionnements, accompagnements dans ma Traversée, d’autres encore bien différents. Ce que j’ai voulu dire c’est qu’il pouvait y avoir un danger à cuisiner pour interpréter nos rêves, car il y a le risque que l’on veuille réaliser un plat qui nous plaise et non pas un plat incorfortable qui pourtant nous permettrait de découvrir une nouvelle terre et de nouveaux cieux …

    [Nat’ : C’est une musique que tu as apprise à jouer, que tu as pratiquée selon un enseignement reçu et par cet apprentissage tu as su jouer cette musique ou plutôt reproduire "une image" de cette musique.

    Nout :Je n'ai "jamais" appris à jouer cela. C'est ma nature, mon essence comment peut-on apprendre à être soi?]

    Il y a là manifestement un malentendu. Mes propos sont dans le sens dont tu parles dans ce passage:
    [Nout :L'expression de "jouer du piano" est relative au plaisir évident que l'on prend à jouer un morceau. Mais ce "jeu" passe d'abord par un long travail. Je le sais pour avoir pratiqué la musique pendant une dizaine d'année depuis l'âge de huit ans.]

    Pour ta question concernant le Souffle, j’y répondrai longuement car c’est justement des plus importants, la formulation même de ta question va dans le sens de ce que moi j’ai entendu dans le rêve, et de ce que je ressens de tes partages.

    (à suivre en toute sincérité)

    RépondreSupprimer
  14. Bonsoir Nat'

    Moi aussi je suis heureuse de cet échange. ET je suis heureuse que tu prennes du temps pour me répondre et ainsi tacher de "nous" relier.

    Sache que je ne vais pas mâcher mes mots. De moins en moins. Plus je vais me lier à toi et moins, je vais te ménager. ;)
    ET je t'invite à faire de même avec moi car rien à part le manque de respect ne peut me froisser.

    Crois-moi, il m'arrive d'être cinglante mais je réserve cela pour ceux que j'aime! :D
    Cependant, je sens en toi une immense sensibilité presque palpable. Quelque chose de très fragile, et de fort à la fois (mais qui te demande beaucoup d'énergie), aussi j'ai commencé par la douceur (j'ai écrit le mail privé d'abord) puis je suis allée crescendo...
    Mais je me suis alignée avec ton questionnement très direct, je me suis alignée à toi. C'est seulement dans cette écoute que je peux arriver à te connaître et pourquoi pas parvenir à une certaine communion.
    ET cette écoute commence par le calme intérieur.

    [Car à mes Yeux dans toute parole, il y a toujours au moins deux fruits, un pour celui qui reçoit la parole et un autre pour celui qui émet cette parole.]

    Tu vois que dans la dualité il y a toujours des fruits à récolter... ;)

    Cette phrase est très vraie mais n'est-ce pas un seul et même fruit que nous goûtons en nous ouvrant l'une à l'autre, le fruit de notre relation unique comme l'est chacune de nos personnes?...

    [Et je me demande toujours quelle part de moi s’exprime. Est-ce celle qui est encore dans l’humide, dans les eaux nauséabondes, dans ces lieux où je ne suis pas encore allée, OU est ce celle qui se tient auprès d’un puits au cœur d’une oasis dans le désert ? Discernement difficile, exigeant, mais ô combien pour moi essentiel …]

    C'est une forme de vigilance, d’hygiène intérieure en effet mais est-ce si difficile à percevoir?
    Nous savons beaucoup de choses avant même de prononcer un seul mot. Nous savons ce qu'il y a là et comment nous nous y sentons. Le malaise ou la paix...le tourbillon ou les eaux paisibles?

    Discerner est facile. Mais choisir l'est beaucoup moins. Choisir d'être dans le vrai ou le faux-fuyant...

    Et pourquoi pas "ne pas choisir" et se laisser être?

    Peu importe si je suis en période de crue, ou en marée basse. Je suis ce que je suis.

    En se laissant être, même imparfait, nous sommes exactement dans la mesure de l'instant. Parfois, la colère, le doute, la tristesse, sont nécessaires, sont des oasis qui cachent des sources insoupçonnées.

    Tu as raison, il est essentiel de se voir dans sa vérité à tout instant.

    Tu as entendu les lettres hébraïques...Ramasse donc tout ce que tu es/je suis, le bon le mauvais, le fiel et le miel, rassemble-toi et offre-toi à toi/moi...

    Nous boirons le vin dans la même coupe...

    J'attends la suite avec impatience.

    :)

    RépondreSupprimer
  15. (suite)

    [Ce que j’ai voulu dire c’est qu’il pouvait y avoir un danger à cuisiner pour interpréter nos rêves, car il y a le risque que l’on veuille réaliser un plat qui nous plaise et non pas un plat incorfortable qui pourtant nous permettrait de découvrir une nouvelle terre et de nouveaux cieux …]

    Je suis tout à fait d'accord avec toi mais laisse-moi revenir sur ce terme du "labour" que tu avais corrigé en disant que la germination le précède (processus inversé du monde spirituel)...

    Ce que j'entends par "labour" est proche de ce que tu appelles ces facettes désagréables entrevues à travers les rêves.

    Je vais tenter d'être concise parce que beaucoup de choses me viennent en même temps, les images, et les correspondances m'assaillent et je dois pourtant suivre par l'écriture un ordre linéaire...

    J'ai déjà regardé le fond du fond en moi, celui qu'aperçoit Isaac quand il va être sacrifié par la main de son père Abraham sur l'autel du Seigneur.

    Te souviens-tu de ce passage que j'ai cité sur le forum du "café éveil" et dont tu me demandais référence?

    je vais le retranscrire ici pour toi car il contient la réponse:

    RépondreSupprimer
  16. Cheminer avec l'ange d'Annick de Souzenelle p55:

    "....Isaac meurt en lui-même.

    Selon une Tradition mystique très ancienne, au mont Moriah, au moment où Abraham allait porter sur Isaac le couteau du sacrifice, l'enfant eut une vision dans laquelle son âme vit le Saint, béni Soit-Il, et les demeures de la Merkabah, les demeures du Trône divin.

    Totalement ligoté dans son obéissance et sans doute terrorisé, Isaac fut précipité au fond de l'abîme, au coeur du "vide" de son être où est "scellée Bassar, la chair", son Bereshit! "

    RépondreSupprimer
  17. Cette vision d'Isaac de ce "vide" je l'ai eue à un instant de ma vie alors que j'étais "descendue " au plus bas de l'échelle, là où la chair est scellée. C'est le lieu en deçà de tout ce que contient ce que Jung nomme "inconscient" le vide originel qui précède toute conscience.

    En sachant que la mandorle représente cette "Merkabah" ce vaisseau de gloire lorsque cette unité au coeur de l'être, aux fondements de l'être est atteinte, tout ce que je vis actuellement est un écoulement naturel de cette rencontre avec le bereshit.

    Je ne voulais pas en parler aussi directement mais bien méditer chaque image, chaque texte, chaque signe qui s'offre à moi mais me voila en train de l'écrire.

    Cette Merkabah est une clé de libération de l'être humain. Elle est représentée dans diverses Traditions...

    Pour revenir à notre sujet de départ (j'ai fait quelques détours :) ), le plat déplaisant que tente de nous servir le rêve ne peut pas m'effrayer. Et je ne le fuis pas. J'entends beaucoup de choses dans chaque rêves, des choses plus ou moins bonnes à goûter mais au final, tout est digéré, transcendé et le seul fait de goûter à tout, permet à l'être de se déployer avec plus d'aisance d'être plus en paix.

    Donc le labour est ce que j'appelle la blessure. Lorsque l'on commence à "descendre" en soi, on découvre des choses qui ne sont guère plaisante, on remue la terre humide, la fange, les marécages.

    Quand j'ai commencé le "travail" qui est le même que celui d'un accouchement, un travail qui se fait de lui-même, et qu'on a juste à accompagner, j'ai traversé le désert.

    Tout mon être a été envahi par les boues accumulées depuis des années (des vies...) et je me suis sentie soudain chargée de toute ma misère. J'ai vécu des soirées à ne plus pouvoir rien faire, même les tâches les plus simples étaient insurmontable et je me retrouvais allongée sur mon lit aussi lourde que si j'avais été taillée dans la pierre.

    J'ai traversé des heures noires mais cette traversée m'a montrée (entre autres) que rien n'est insurmontable mais que surtout, pour aller au fond des choses nous devons passer par là. Il faut descendre au tout dernier niveau de l'échelle pour enfoncer la graine de lumière et pouvoir remonter vers Dieu.

    Ce n'est qu'un image pour t'expliquer que j'"entends" beaucoup de choses dans les rêves mais que je ne les dis pas toutes car elles concernent ma vie personnelle, intime et que je ne vois pas l'intérêt de les écrire ici.

    Je crois cependant que le rêve a "toujours" quelque chose de positif à exprimer car le fond de l'être est comme je l'ai dit pure joie.

    Mais parfois entendre cette joie est plus difficile que flotter dans sa douleur...

    RépondreSupprimer
  18. Je reviens sur l'histoire du "travail" au piano car tu n'a là aussi pas saisi ce que je voulais dire.

    Entendons-nous bien sur le mot "travail"...

    Ce que je voulais dire par le travail du piano, le côté désagréable, est justement qu'il pointe vers une blessure profonde en moi d'avoir toujours été détournée de ma vraie nature par ma mère d'abord parce qu'elle-même frustrée ne supportait pas inconsciemment que je réussisse où elle avait échoué...

    J'aurais pu parler de la peinture, du blocage que je fais à peindre alors que j'aime tant dessiner.
    Ma mère est peintre et lorsqu'elle jetait un oeil sur mes dessins, elle les regardait toujours avec un esprit très critique, je dirais même castrateur. Comme si elle ne voulait pas que "je m'en crois"... expression qu'une tante utilisait à son égard lorsqu'elle était enfant: "tu n'es qu'un encroyeuse" terme marseillais qui veut dire une "prétentieuse"...

    Le "travail au piano" montre bien que la vie est faite de blessure plus ou moins profondes,de moments plus ou moins agréable mais cela n'enlève en rien la beauté et le bonheur de "jouer".

    La vie vaut la peine d'être jouée même si elle prend racine dans les boues les plus noires.

    Est-ce vraiment cela que tu veux dire?

    [C’est une musique que tu as apprise à jouer, que tu as pratiquée selon un enseignement reçu et par cet apprentissage tu as su jouer cette musique ou plutôt reproduire "une image" de cette musique.]

    Il y a une part de vérité dans ce que tu dis dans le sens qu'en effet on ne vit pas vraiment tant qu'on a pas "intégré" la blessure même de vivre...

    RépondreSupprimer
  19. [Nout':Il faut que tu me lises sans références à autre chose. Pas même à Annick de Souzenelle que nous lisons toutes les deux.]

    Les écrits d'Annick de Souzenelle sont très présents sur ton blog, directement ou indirectement. Tu t'y réfères encore toi même pour m'y offrir une réponse.
    Et puis je ne comprends pas la présence de tous ces "il faut que .." ???

    Que nous ayons toutes les deux cette même lecture peut justement nous aider à échanger. Ma première rencontre avec ses écrits, m'a été précieuse. Je me suis sentie moins seule dans ce qui s'était révélé à moi dans mon Eau-dedans. Ce qui est déjà bien vivant en moi, me dit que tu sembles n'avoir prélevé que des bouts de ses écrits sans avoir vu leur reliance, sans en avoir atteint la moelle, car en parallèle de tes partages de ses écrits (que tu approuves puisque tu les partages) tu partages d'autres choses qui ne vont pas du tout dans le même sens. Elle ne dit pas par exemple que le féminin est un récipient vierge,toujours accueillant... bien au contraire ... elle rappelle même ce que disait les pères du désert, que ça hurle, ça crie, ça mord à l'intérieur. Elle ne dit pas qu'on accompagne seulement ce qui se vit tout seul. Elle parle d'un faire divino-humain. Donc d'un faire de notre part, d'une réelle participation, implication.

    Admettons que c'est moi qui n'ai rien compris. Puisque tu as vu ce qu'a vu Isaac, explique moi ce que toi tu as compris, pourquoi ce n'est pas lui qui a vécu l'Ascension? pourquoi a-t-il eu deux enfants Jacob et Esaü? Pourquoi il y a eu encore toutes ces générations entre lui et Jésus?
    Pourquoi lors de la Transfiguration du Christ, il a été demandé à Pierre, Jacques, Jean de ne pas dire ce qu'ils avaient vu tant que l'heure n'était pas venue? Pourquoi Pierre n'a-t-il pas pu comme il le désirait installer des tentes sur le mont Tabor? Pourquoi Jésus est apparu à Marie Madeleine alors qu'il n'était pas encore monté au Père et qu'elle ne devait surtout pas le toucher? etc etc

    Je connais une Joie qui ne s'oppose pas à la peine mais qui la contient. Je sais que tout homme peut tendre vers cette Joie, mais jamais je me permettrai de dire ce que toi tu as dit, par respect pour ceux qui ne connaissent pas encore cette Joie et qui sont encore dans l'horreur. D'où l'importance pour moi d'être attentive, de discerner ce qui cherche vraiment à s'exprimer à travers moi. Le Chemin pour moi est loin d'être un jeu, c'est une lourde responsabilité. Ce qui m'a été offert de Vivre, de recevoir, j'aimerais ne pas l'avoir vécu tant c'est lourd à porter et à mener à fruit. Quand Annick et d'autres disent par exemple " que nos enfants meurent de ce que nous ne faisons pas ... " ça dit beaucoup ... sur ce faire ...

    RépondreSupprimer
  20. Bonsoir Nat',

    Est-ce toi qui a écrit ça?:

    "Sur le blog que j’ai créé et que tu as visité, je parle essentiellement de la nécessité de cette Ouverture, de cette Reliance. Aussi dans le concret je veille, et ce particulièrement dans le dialogue écrit ou oral, à être dans cette Ouverture, Reliée à la Présence au cœur de mon absence. "

    Je ne me sens ni lue ni comprise dans ta dernière réponse (aurais-tu mal pris les miennes ?).

    Et cette ouverture dont tu parles...

    Pour se relier, il faut écouter l’autre par-dessus ses propres barrières. Et ces barrières (qui te sembles évidentes chez moi et que je ne renie pas) tu ne les vois pas chez toi.

    Mes "il faut" valent bien tes "pourquoi?".

    J'ai cité bien d'autre chose que des écrits d'Annick de Souzenelle sur ces pages dont cette phrase de maître Eckart :

    "Va ton chemin sans te soucier de son pourquoi. Vis sans pourquoi. Le fond de Dieu est ton propre fond, et ton fond est le fond de Dieu. Là, tu vis selon ton être propre, comme Dieu vit de son Être propre... C'est à partir de ce fond intime que tu dois opérer toute tes œuvres..."

    http://leveildenout.blogspot.com/2011/07/vivre-sans-pourquoi.html

    Mais tu ne sembles entendre mes mots qu’à travers A de S d’où ma citation que tu n'as pas non plus voulu "entendre". Il y a un problème bien plus profond que tu ne dis pas et qui transparaît à travers ton incompréhension.

    RépondreSupprimer
  21. (suite)

    [Que nous ayons toutes les deux cette même lecture peut justement nous aider à échanger.]

    Malheureusement Nat', cela ne suffit pas de toute évidence. Je suis bien plus qu'une lectrice d'Annick de Souzenelle. Et toi aussi j’espère.

    Et de toute évidence tu as tout compris alors que moi…(malgré avoir lu cinq bouquins quand même hein…ce doit être mon cerveau droit qui bugge)…

    Son interprétation des Saintes Ecritures en hébreu est un travail admirable et inspiré mais ce n'est pas une "religion" au sens où tu entends ce mot…

    Tu vois où je veux en venir ?...

    Dans un échange, le premier que nous avons eu déjà, tu as relevé (déjà ça commençait...)ce mot comme gênant pour toi, trop « chargé » lui préférant « reliance ».

    Je préfère entendre les mots dans leurs sens premiers, contenus dans la langue UNE…
    celle d’avant la tour de Babel…
    C’est plus facile pour se comprendre.

    Pourquoi mettrai-je d'anciennes blessures au milieu ?

    Il n'y a aucun mot qui ne soit chargé de quoique ce soit d'autre que ce qui nous encombre. Le mot n'est qu'un outil. Ou plutôt un miroir… comme le mental.

    RépondreSupprimer
  22. (suite)


    Je n’ai qu’une religion qu’une référence, celle de l’absolu. Mais tu sembles douter de ce que je vis, de ce que j’écris, en fait tu essaies par tous les moyens de me montrer les contradictions qui m’habitent, mon manque de reliance…

    [Ce qui est déjà bien vivant en moi, me dit que tu sembles n'avoir prélevé que des bouts de ses écrits sans avoir vu leur reliance, sans en avoir atteint la moelle, car en parallèle de tes partages de ses écrits (que tu approuves puisque tu les partages) tu partages d'autres choses qui ne vont pas du tout dans le même sens. ]

    Oui je sais, je blasphème, je cite des textes qui n’ont rien à voir. (Toujours mon cerveau droit !...)

    « C'est un récipient vierge mais toujours accueillant. Chaque goutte qui y tombe fait résonner toutes ses parties, comme si chaque goutte était un océan. »

    En quoi ce qu’écrit Annick de Souzenelle est-il en contradiction totale avec cela ?

    « Accueillant » ne veut pas forcément dire « agréable ». Accueillir veut dire « être ouvert à tout ce qui se présente que ce soit le mal (ténèbres) comme le bien (lumière).

    Comme tu interprètes mes mots, mes rêves, mes citations, à partir de ce dont tu es chargée , tu as interprété ce mot à ta sauce (tu vois que tu cuisines un peu toi aussi :D). Et tu en as fait une contradiction où il n’y en a pas.

    Ce féminin hurlant n’est pas le seul aspect du féminin qu’évoque A de S… Ou nous n’avons pas lu les mêmes bouquins. Et toi, tu ne sembles voir que celui-là…

    [ Admettons que c'est moi qui n'ai rien compris.]

    Non non Nat’, c’est moi…Et franchement, ce n’est pas grave. Tant pis pour moi. Je reste légère. A tel point que j’ose parler de Joie…

    (Là pour le coup du m’a séchée…)

    [ jamais je me permettrai de dire ce que toi tu as dit ( ???), par respect pour ceux qui ne connaissent pas encore cette Joie et qui sont encore dans l'horreur. ]

    Je m’excuse que mon témoignage te semble indécent. Décidément, je ne respecte rien. C’est vrai que je n’ai aucune conscience de l’horreur du monde et de la douleur de vivre. Je vis sur un petit nuage, et je flotte au-dessus de vous pauvres mortels…

    Désolée Nat’, je ne veux pas te blesser mais je ne comprends pas la voie intransigeante sur laquelle tu t’engages. Elle ne me ressemble pas et quand je parcours les pages de ton blog ce n’est pas ce qui transparait.

    Il se peut que je sois dans l’aveuglement total. Il se peut que je me trompe et que tu aies raison. Pas de preuves à mettre sur la table pour prouver ma sincérité.

    Je cite à ce propos Jacqueline Kelen (ça nous change un peu de A.deS.) dans une vidéo publiée sur ton blog:

    "je ne cherche pas à être entendu
    je ne cherche pas à priori un public
    ça parait bizarre de dire ça mais il me semble que...comme un peintre, un danseur, enfin...comme un artiste,
    moi je dois témoigner de quelque chose qui relève de l'absolu
    je suis née avec ça
    avec ce goût irrémédiable de l'absolu ou du divin ou de l'éternel amour ou de l'infinie beauté - ce sont des termes équivalents- et je dois témoigner de cela.
    Alors qu'il n'y ait qu'un lecteur ou qu'il y en ait cent mille peu importe,
    parce que je me réfère comme Kierkegaard le disait pour le "chevalier de la foi", la plupart d'entre nous ne font référence qu'au général, "les gens font comme ceci et moi comment vais-je me situer par rapport à eux" euh...non,
    la question sur le plan spirituel c'est:
    de se référer à l'absolu."

    Bien à toi, (tout de même :) )

    Nout

    RépondreSupprimer
  23. Bonjour Nout,

    Vous écrivez :
    (malgré avoir lu cinq bouquins quand même hein…ce doit être mon cerveau droit qui bugge)
    Bien plus que la quantité de ce que nous avons lu, importe. Mais ce moindre que nous avons très intiment rencontré, profondément vibré, intelligé, sensibilisé.
    S'agit-il seulement de papillonner de lectures en lectures ?
    Il peut être tant dans un apparent si peu...

    Bien à vous,
    max

    RépondreSupprimer
  24. Un "si peu" si petit que RIEN ne peut saisir.

    RépondreSupprimer
  25. Nout,

    [Un "si peu" si petit que RIEN ne peut saisir.]

    - Un point, c'est tout !? (sait ?)... UN
    ---
    Il n'est pas exclu que vos nombreux rêves se présentent... faute de mieux. Si oui, peut-être vous faut-il alors vous interroger sur la nature de ce mieux ?

    max

    RépondreSupprimer